MYTHOLOGIES

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0 Smertrios, Hercule indo-européen archaïque

 Smertrios

Dans la religion gallo-romaine, Smertrios ou Smertrius ou Smertulus ou Atesmerius, était un Hercule dieu  de la guerre vénéré en Gaule et en Norique.

Sa place sur le pilier des Nautes en face de Cernunnos et entre Castor et Pollux  lui fait prendre le rôle de jumeau dioscurique du dieu au bois de cerf.

 

Son nom contient la même racine que celui de la déesse Rosmerta et peut signifier « le pourvoyeur », ce qui est davantage un titre qu'un nom.

Le théonyme dérive de smer(t)-, qui apparaît dans les langues celtiques : en vieil-irlandais airm(m)ert, « interdiction », en gallois armerth, « préparatif », en breton de Vannes armerhein, « épargner, économiser ». Smertulitanus pourrait être une variante du nom pour le même dieu.

 

Sous l'occupation romaine, il fut assimilé au dieu de la guerre Mars sur une inscription trévire, à Liesenich, dans la région de Trèves, dédiée Marti Smertrio. Smertrios peut être considéré comme possédant la dimension royale du Mars celtique en tant que « protecteur » et peut-être comme garant ou pourvoyeur de richesses, signification par laquelle il est associé à la déesse Rosmerta.

Quel rapport entre la guerre et la prospérité, le combat et l'abondance? 

réponse: La sécurité. Celui qui garde et défend les trésors qui nourissent.

 

Smertrios est un Hercule Mercure Gaulois, polytechnicien  et civilisateur, mais aussi guérisseur. Si le Lug Gaulois a existé, ce serait lui.

 

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pilier_4b du pillier des Nautes L’inscription « SMER[…] » permet d’identifier le dieu gaulois Smertrios levant une massue pour écraser un serpent

 

 

D’Héraclès à Ogmios à Smertrios

 

entre -8e siècle et - 6e siècle apparaît le Hercule gaulois, héritage des grandes divinités Indo Euro. et très anciennement assimilé à l'Hercules Herclé (Grec et Italiques) via les échanges commerciaux via les voix « Voie héracléenne » qui relie l'Italie à la péninsule Ibérique.

 

D’une manière tout étonnante, Lucien de Samosate nous révèle que les Gaulois adoraient un dieu qu’il assimile à Héraclès.

Comme il est aussi vêtu d’une peau de lion et qu’il tient une massue, le rapprochement avec Héraclès est naturel ; car, dans le texte de Lucien, c’est un Grec qui décrit une peinture gauloise. Or le dieu celte est un dieu « fort », capable d’exploits comme Héraclès.

Il s'agit du dieu Panceltique Ogmios pour les continentaux et Ogma pour les insulaires.

 

 "Ogma est un vieillard très avancé, dont le devant de la tête est chauve ; les cheveux qui lui restent sont tout à fait blancs : la peau est rugueuse, brûlée jusquà être tannée comme celle des vieux marins ; on pourrait le prendre pour un Charon ou un Japhet des demeures souterraines du Tartare, pour tout enfin plutôt quHercule. Mais tel quil est, il a laspect dHercule : il porte suspendue la peau de lion et il tient dans sa main droite la massue ; le carquois est fixé à ses épaules, la main gauche représente un arc tendu : ce sont tous les détails dHercule. Je croyais que cétait par haine des dieux helléniques, quon avait pensé à un pareil outrage aux formes du dieu, quon voulait se venger, par la représentation figurée, de son invasion dans ce pays, de ses rapines, alors quen tête des troupeaux de Géryon il visitait en vainqueur la plupart des pays occidentaux. Et je nai cependant pas révélé ce quil y a de plus étrange dans cette représentation : cet Hercule vieillard attire un grand nombre dhommes attachés par les oreilles et ayant pour liens des chaînettes dor et dambre qui ressemblent à de très beaux colliers. En dépit de leurs faibles liens, ils nessaient pas de fuir, bien que cela leur soit facile ; loin de résister, de se raidir et de se renverser en arrière, ils suivent tous, gais et contents, leur conducteur, le couvrant de louanges, cherchant tous à latteindre et, en voulant le devancer, desserrent la corde comme sils étaient étonnés de se voir délivrés. Ce qui me parut le plus singulier, je vais vous le dire immédiatement. Le peintre, qui ne savait placer où le début des chaînes car la main droite tient déjà la massue et la gauche larc, a perforé le bout de la langue et la fait attirer les hommes qui suivent ; le dieu se retourne vers eux en souriant. » ( un druide a Lucien de Samosate )

 

Ogmios  « le Dieu qui terrasse ses ennemis par l'éloquence » est l'équivalent celtique des « dieux lieurs » que sont le dieu scandinave Odin ou le dieu indien Varuna.  Il est dieu de L'éloquence. Eloquence magique, puisquil sagit dun dieu. Eloquence persuasive, étant le fait dun vieillard.

 

  On le décrit muni d’une langue reliée aux oreilles des hommes par une chaîne  car il enchaîne ceux qui l'écoutent par son éloquence. il est le conducteur et le guide de la foule qu'il entraîne par ses paroles: Cette chaîne est le verbe qui lie les hommes

 

Par la suite l'Hercule connaît un grand succès en Gaule, quand son culte est intégré dans

dans l'acte liturgique de l'immolation d'un cerf accompagné de 2 Dioscures cavaliers

 

 

importé des régions Alpines de Illyriennes par les celtes d'Italie du nord. sans doute parce qu’il a découvert son dieu proches: Smertulos.

Car les Gaulois possèdent un dieu destructeur de monstres, dont le nom signifie le Pourvoyeur, dont le nom  Smertrios  (Sur le bas-relief du Pilier des Nautes, nous le voyons, armé d’une massue, menacer un serpent dressé devant lui. ) est un doublet (de Smerd, mordre du grec Smerdaleos, effrayant à voir et à entendre.

 

Ainsi Hercule Ogmios  devient avec le temps un Dieu d'une importance capitale chez les Gaulois Hercule Smertulos puis Smertrios

 

De - 5e siecle à -0.5, les druides lui préféreront la triade Esus-Taranis-Teutates et il redeviendra un héros secondaire et protecteur associé à Rigani-Esus-Teutates.

 

De -0.5 à + 0.5 il redevient un dieu puissant Gallo Romain qu'il était grace au contact  Germain dont l'armée l'a inclus dans sa triade Mercure-Hercule-Mars.

  

 

 

Smertrios

Le dieu gaulois Smertrios, Pilier des Nautes : pierre « aux quatre divinités », Paris, musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny. Calcaire, 14-37 après J.-C., lieu de découverte : Paris. 
© RMN / Jean-Gilles Berizzi / Gérard Blot. 

 
 l’Hercule gaulois 

© Musée Granet / CPA, Aix-en-Provence.

 

 

Le site de Deneuvre : un témoignage exceptionnel

Le site de Deneuvre, en Meurthe-et-Moselle, correspond à une importante bourgade gallo-romaine. En 1974, on y a découvert un sanctuaire dédié à Hercule qui a fait l’objet de fouilles systématiques jusqu’en 1984. Ces recherches ont permis de mettre au jour un ensemble de cinq bassins rituels alimentés par deux sources à l’aide de canalisations en bois ou en pierre. Ces bassins étaient entourés d’une centaine de stèles à l’effigie d’Hercule, placées là comme ex-voto par les pèlerins du sanctuaire et semblant servir de délimitation à l’espace sacré. Taillées dans le grès local, ces stèles représentent le dieu avec ses attributs traditionnels (massue, peau de lion) et elles constituent, à elles seules, près d’un tiers de la statuaire d’Hercule découverte en Gaule.

Sanctuaire dédié à Hercule

Site de Deneuvre, Meurthe-et-Moselle. © Musée Les sources d’Hercule, Orange.

 

Le culte d’Héraclès

 

Le culte d’Héraclès semble avoir été divers selon les régions, et le nom de « Voie héracléenne » que l’on donne à ce qui deviendra plus tard la voie Domitienne, atteste combien le héros était honoré dans le Sud de la Gaule. 
On trouve de nombreux lieux de culte dédiés à Héraclès, notamment des sources, comme à Glanum ou à Nîmes
Nîmes, la capitale des Volques Arecomices, existait bien avant la venue des Romains ; son nom vient de Nemausus, un dieu local. Certains conteurs, comme Béranger-Féraud, en ont fait un lieutenant d’Héraclès ! Il développe ainsi le conte : « [Héraclès] leur apprit à planter et à semer les végétaux utiles à l’existence, il leur montra comment on bâtit les maisons, comment on tisse les vêtements, comment on organise les cités pour se défendre contre les malfaiteurs et les brigands de grand chemin ; de sorte qu’en peu d’années le pays fut transformé […] » 
D’autres ont fait de Nemausos le fils d’Héraclès, attribuant cette origine à Parthénios de Nicée – chez lequel, il est vrai, le nom de « Nemausos » apparaît… 
L’image d’Hercule comme divinité de la force est assez superficielle en Gaule : il apparaît plus souvent comme un dieu bienfaisant ; ses travaux sont l’expression de cette générosité. À Glanum et surtout à Deneuvre, il est lié aux sources ; quand il apparaît avec un serpent, il est considéré comme un dieu guérisseur.

 

 
Heracles représenté avec un serpent = Heracles Guerisseur honoré à Nimes et dans le sud de la France, ou il  aurait appris au peuple l'agriculture, le tissage et la construction, polytechnicien comme Mercure. Nemausos serait son fils.

Héraclès grec et Héraclès « libyen » (ou égyptien)

Il faut toutefois remarquer que, très tôt, il se produit une confusion et bientôt un amalgame entre deux figures d’Héraclès, celle du héros grec bien connu et un autre Héraclès dont témoigne Hérodote, plus bas.
Selon certaines sources, c’est ce dernier Héraclès qui serait venu en Gaule et serait l’ancêtre des Gaulois… Mais on voit facilement que les mythographes ont aussi fondu ensemble les deux traditions et, logiquement, placé l’intervention d’Héraclès en Gaule entre ses aventures en Espagne et celles qu’il connaît en Italie. 
Bientôt cet Héraclès déjà composite sera confondu avec d’autres figures, celles des dieux gaulois Ogmios et Smertrios.

 

Héraclès libyen, Hérodote, Histoires, II, 43

 

 

XLIII. Cet Hercule est, à ce qu'on m'a assuré, un des douze dieux : quant à l'autre Hercule, si connu des Grecs, je n'en ai jamais pu rien apprendre dans aucun endroit de l'Égypte. Entre autres preuves que je pourrais apporter que les Égyptiens n'ont point emprunté des Grecs le nom d'Hercule, mais que ce sont les Grecs qui l'ont pris d'eux, et principalement ceux d'entre eux qui ont donné ce nom au fils d'Amphitryon, je m'arrêterai à celles-ci : le père et la mère de cet Hercule, Amphitryon et Alcmène, étaient originaires d'Égypte ; bien plus, les Égyptiens disent qu'ils ignorent jusqu'aux noms de Neptune et des Dioscures, et ils n'ont jamais mis ces dieux au nombre de leurs divinités : or, s'ils eussent emprunté des Grecs le nom de quelque dieu, ils auraient bien plutôt fait mention de ceux-ci. En effet, puisqu'ils voyageaient déjà sur mer, et qu'il y avait aussi, comme je le pense, fondé sur de bonnes raisons, des Grecs qui pratiquaient cet élément, ils auraient plutôt connu les noms de ces dieux que celui d'Hercule. Hercule est un dieu très ancien chez les Égyptiens ; et, comme ils le disent eux-mêmes, il est du nombre de ces douze dieux qui sont nés des huit dieux, dix-sept mille ans avant le règne d'Amasis.

 

 

Le dixième travail d'Héraclès

Héraclès, on le sait, a voyagé d’un bout à l’autre du monde, depuis le royaume des Amazones jusqu’au jardin des Hespérides.

Pour son dixième travail, il est chargé par Eurysthée de ramener le troupeau de Géryon. C’était le roi de Tartessos en Espagne : il avait trois têtes, six mains et passait pour l’homme le plus fort du monde. 

C’est lors du voyage de retour que, peut-être, Héraclès a traversé le Sud de la Gaule et qu’il se serait même rendu dans la région d’Alésia.  

 

 

 

Voyages d’Héraclès en Occident

 

Pour accomplir sa tâche, Héraclès doit traverser toute la Libye et se rendre à Érythie, une île située dans l’Océan, sans doute près de Gibraltar ; il ne peut y parvenir que grâce à la « coupe du soleil ». Quand Héraclès atteint l’île, il tue le chien Orthros – chien à deux têtes, issu de Typhon et Échidna –, puis abat le bouvier Eurytion, fils d’Arès ; enfin il tue Géryon lui-même, s’empare de son bétail et revient à Tartessos en embarquant dans la coupe d’or du Soleil. Puis il entreprend de revenir en Grèce avec le troupeau : il doit alors traverser l’Espagne, la Gaule et l’Italie. 
C’est donc lors de ce retour qu’Héraclès aurait traversé la Gaule. Voici comment l’Encyclopédie Daremberg et Saglio résume l’aventure :

« Pour quitter l’île d’Érythie, Héraclès s’embarque de nouveau, avec les bœufs qu’il a conquis, sur la coupe du Soleil, puis la rend après avoir abordé le continent. Il continue sa route à travers le continent européen, poussant devant lui le troupeau ; il traverse d’abord l’Ibérie, puis la Celtique, où Alésia est une fondation du héros ; dans la région déserte de la Crau, à l’est des bouches du Rhône, il a à subir une lutte terrible contre les Ligyens ; ses flèches étant épuisées et lui-même sur le point de défaillir de fatigue, Zeus fait tomber une pluie de pierres qui lui servent à achever la victoire. Il franchit les Alpes, repousse en Ligurie l’attaque de deux fils de Poseidon, Alébion et Derkymos, qui veulent lui ravir ses vaches, traverse la Tyrrhénie, arrive à Rome, où il triomphe de Cacus, parvient dans la région de Cumes, où il soutient une lutte contre les Géants dans les champs Phlégréens, construit la chaussée qui séparait autrefois de la mer le lac des Avernes et des Lucrins. Aux environs de Rhégium, un de ses taureaux s’échappe et l’entraîne à sa poursuite en Sicile, qui est pleine de ses exploits et des souvenirs qu’y laissa son passage. » 

 

 

 Pacificateur des Celtes et fondateur d’Alésia 

 

Un certain nombre de légendes se rapportent au passage d’Héraclès en Gaule. Il va de soi que lorsqu’on se réfère aux dates d’installation des Celtes, elles n’ont aucune valeur historique : elles témoignent seulement de la popularité du héros. L’une d’entre elles fait d’Héraclès le père d’un certain Celtos, ancêtre des Celtes. Une autre en fait le fondateur d’Alésia et le père d’un Galatès, ancêtre des Gaulois ! On peut s’étonner d’une telle constance à vouloir faire absolument du fils de Zeus l’ancêtre fondateur : mais il ne faut pas oublier qu’il passe, dans l’esprit des anciens, pour le héros civilisateur par excellence. Dire que les Celtes sont des descendants du héros, c’est dire que, parvenus à la Méditerranée, ils ont atteint la civilisation. 

 

 

La voie Héracléenne 

La légende attribue même à Héraclès, « patron des géomètres », la création du premier grand itinéraire à travers tout le sud de la Gaule. Le premier à l’avoir mentionnée est Aristote qui l’évoque dans un court texte, « La voie héracléenne », Mirabilium auscultationes, 837 a.  Au-delà de cette création mythique, l’archéologie et quelques récits antiques montrent que ce tracé ancien a été pérennisé par les voies romaines (Via Domitia – du Col de Montgenèvre, dans les Alpes, elle allait jusqu’en Arles, d’où elle continuait vers Nîmes et le Languedoc –, Via Aurelia – La Turbie, Cimiez, Antibes, Fréjus, Aix-en-Provence, Arles…). Dans son ouvrage sur les Voies romaines, Gérard Coulon écrit à propos de la via Domitia : « Plus qu’une création ex nihilo, il s’agit plutôt d’une succession d’aménagements destinés à rendre cohérent un très ancien chemin qualifié de voie héracléenne. » (Éditions Errance, p. 48-49). 

 
 

Dans la plaine de la Crau 

Poursuivant son périple, le héros suit la côte méditerranéenne et parvient dans la plaine de la Crau… en Ligurie. Cependant, les Ligures sont un peuple farouche, comme le souligne Diodore de Sicile « La Ligurie », Bibliothèque historique et le héros grec doit les combattre. 
Eschyle « Héraclès dans la Crau », Prométhée dans Strabon, Géographie, IV, évoque la présence d’Héraclès dans la plaine de la Crau ; le héros doit combattre contre Albion et Bergion (ou Albion et Dercynon, fils de Poseidon) et, comme il a épuisé ses flèches, il implore l’aide de Zeus qui fait pleuvoir une grêle de pierres dont il peut se servir contre ses ennemis. 
Le commentaire de Strabon est fort intéressant : il préfère, semble-t-il, la légende à une analyse plus scientifique… 
On remarquera toutefois que la plupart des récits sont assez semblables : tous soulignent que le héros a accompli en Gaule son œuvre civilisatrice. 

 

 

Héraclès dans les Alpes  

Bien avant Hannibal, le héros grec a traversé les Alpes. Plusieurs auteurs en témoignent, plus ou moins directement, attestant d’une tradition durable.  

 

 


 

 



28/10/2016