MYTHOLOGIES

MYTHOLOGIES

3 Aphrodite Venus déèsse de la libido, de l'erotisme et de la beauté féminine mère d'Eros

 Son étymologie classique vient du verbe latin vincire « lier, enchaîner » car, dit-il, elle unit le feu mâle à l'eau femelle, d'où résulte la vie

 

Vénus est considérée comme une déesse de la fertilité, de la végétation et de l'amour

 

Aphrodite est d’abord la déesse de la génération, puissance fécondante universelle, et par la loi du désir, sa domination s'exerce sur tous,  . 

 

Seules échappent à son pouvoir Artémis, Athéna et Hestia, qui demeurent vierges.

 

Pélagie est issu du mot grec πέλαγος, pélágos signifiant « la pleine mer » ou « le large » et est le surnom de la déesse Vénus car elle est la fille du Ciel et de la Mer dont elle surgit nue de l'écume

 

à la suite de la castration de son Père Uranus (Ouranos) par son fils Saturne (Cronos).

 

 

 

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 Hérodote rapporte que son plus ancien sanctuaire est celui d’Aphrodite Ourania à Askalon (Histoires, 1, 105).

 

À Rome elle est identifiée avec la déesse italique Vénus.

 

 

Sa naissance fait l’objet de deux traditions distinctes :

 

1. dans l’Iliade (V, 370-371), elle est fille de Zeus et de Dionè, fille elle-même d’Océan,

 

2. dans la Théogonie d’Hésiode, elle naît du sperme du sexe d’Ouranos, tranché et jeté à la mer par son fils Kronos.

 

 

 

Proclus évoquera aussi, d’après Orphée, la naissance mythique de deux Aphrodites, reliant cette naissance au mythe cosmique du Ciel et de la Terre :

"Ouranos crée alors Aphrodite du sperme de ses organes génitaux, jetés dans la mer, ainsi que dit Orphée : d'en haut ses testicules tombèrent dans la mer, et comme ceux-ci flottaient de tout côté il y eut un tourbillon de blanche écume ; puis dans les saisons cycliques, Année enfanta la vierge digne de vénération [...].

La seconde Aphrodite, est créée par Zeus [...] ; mais, dans cette tâche, Diônè lui prête main [...]. De celle-ci, voici ce que dit encore le théologien : le désir le saisit plus violemment, et du père tout-puissant la semence de l'écume jaillit de ses organes et la mer recueille la semence du grand Zeus. Et dans l'année accomplissant son cycle, lors de la belle saison des plantes nouvelles, il engendre Aphrodite née de l'écume, celle qui éveille le rire."

 

 

Ce texte fait écho au passage du Banquet (180 d-e,181 a-c) où Platon fait de l'une le symbole de l'amour intellectuel, (l'Aphrodite ouranienne, céleste) et de l'autre le symbole de l'amour sensuel (l'Aphrodite pandémienne, populaire).

 

Elle sort de l’écume de la mer, et poussée par le Zéphyr elle aborde d’abord à Cythère puis à Chypre, et sous ses pas, la terre fleurit.  

 

Elle est accueillie par les Saisons et conduite chez les Immortels qui s’enflamment d’emblée pour elle.

 

Née de l’écume de la mer elle est naturellement favorable aux marins et apaise la mer agitée.

 

Elle est ainsi la déesse "de la mer calme" (galènaiè).

 

Les fêtes en son honneur, les Aphrodisies, sont fameuses et, notamment à Égine, célébrées au milieu d’une foule de réjouissances.

 

 

Adonis, la beauté incarnée

 

 

Adonis (mythologie), dans la mythologie grecque puis romaine, jeune homme d’une exceptionnelle beauté, aimé à la fois d’Aphrodite (Vénus), déesse de l’Amour et de la Beauté, et de Perséphone (Proserpine), reine des Enfers.

 

La légende d’Adonis, dont le nom provient du mot hébreu signifiant « seigneur », est d’origine phénicienne. Considéré par les Phéniciens comme une divinité agraire, le personnage voit son mythe se répandre au Liban et à Chypre avant de gagner rapidement l’ensemble du bassin méditerranéen. Il fait partout l’objet d’une très grande popularité. Le récit de son existence s’affirme comme une vision symbolique du renouvellement cyclique de la vie végétale.

 

 

 

La naissance d’Adonis

 

Adonis est désigné comme le fils de Théias, roi de Syrie (ou, selon les récits, de Cinyras, roi de Chypre), avec sa propre fille, Myrrha. Celle-ci, victime d’un sort lancé par Aphrodite (Vénus), est amenée malgré elle à concevoir pour son père une attirance incestueuse et parvient par un stratagème à s’unir à lui. C’est de cette relation qu’Adonis voit le jour. Selon les récits, poursuivie par le roi furieux d’avoir été abusé, Myrrha obtient des dieux d’être transformée en arbre, l’arbre à myrrhe, pour lui échapper. La transformation de sa mère n’empêche pas l’enfant de se développer et, au moment de sa naissance, l’écorce se fend pour le libérer. Dès sa naissance, il est si beau qu’« il pourrait plaire même aux yeux de l’Envie. » (Ovide, les Métamorphoses). Il est aussitôt recueilli par Aphrodite qui confie le soin de l’élever à Perséphone (Proserpine), la reine des Enfers.

 

Des amours tumultueuses

 

L’apparence d’Adonis, « chaque jour en beauté se surpassant lui-même » (Ovide), est si remarquable que Perséphone et Aphrodite s’éprennent bientôt de lui. La jalousie qui se déchaîne aussitôt entre les deux déesses nécessite l’intervention de Zeus. Ce dernier tranche la question en décrétant qu’Adonis sera tenu de passer un tiers de l’année avec Perséphone dans le royaume des Enfers, un autre tiers avec Aphrodite, et pourra disposer à sa guise du dernier tiers. Adonis, qui doit ainsi partager son année entre le monde souterrain et la surface de la terre, choisit de passer ses mois de liberté auprès d’Aphrodite.

 

Une fin tragique

 

Les sentiments d’Aphrodite pour le jeune homme provoquent cependant la jalousie de l’amant de cette dernière, Arès (Mars), dieu de la Guerre. Celui-ci, pour se venger, envoie contre Adonis un sanglier qui l’attaque et le blesse mortellement. Les gouttes de son sang versées sur le sol au moment de la mort du jeune homme donnent naissance à une plante nouvelle à fleur rouge, l’anémone (ou la rose).

 

Signification du mythe

 

La légende d’Adonis offre le symbole de la résurrection de la nature au moment du printemps, période représentée dans sa légende par son retour sur terre auprès d’Aphrodite après plusieurs mois passés sous terre. Les liens d’Adonis avec la nature se révèlent également dans son association avec l’anémone, créée de l’union de son sang avec la terre. La commémoration de la disparition tragique d’Adonis donne lieu dans l’Antiquité à de grandes fêtes, les Adonies. À cette occasion est plantée une multitude de végétaux connus pour leur croissance rapide afin de symboliser l’existence éphémère du jeune homme.

 

La beauté d'Adonis attire deux puissances divines, l'une d'en haut, Aphrodite, et l'autre d'en bas, Perséphone. Séduction qu'explique sa nature aromatique. Dans une pensée qui définit l'agriculture comme une coction naturelle, les différents produits végétaux sont répartis entre deux termes extrêmes, définis par rapport au feu solaire : d'un côté, l'herbe, crue, froide et humide, confinant au pourri ; de l'autre, les aromates, produits secs, chauds, ignés même, car contigus au feu solaire. La myrrhe, comme l'encens, se récolte au lever héliaque de la constellation du Chien, pendant la canicule, quand la Terre et le Soleil sont le plus proches l'un de l'autre. Sous forme d'onguents ou de parfums, les aromates ont pour les Grecs, dans leurs pratiques amoureuses, des vertus aphrodisiaques qui permettent de changer les relations conjugales.

 

Origine des cultes d'Aphrodite (Vénus) :

  • Le nom "Aphrodite" vient du mot grec "aphos" qui signifie "écume" ; donc "Aphrodite" signifie "née de l'écume" selon la légende grecque, mais certains mythologues affirment que le nom d'Aphrodite n'a rien avoir avec cette calembour étymologique (calembour = jeu de mots basé sur la similitude homophonique entre des mots) ; "aphrodite" est d'origine orientale, probablement phénicienne, il s'agissait de la déesse assyro-babylonienne "Ishtar - ou Ashtarouth " (Inanna - عَناة - عِشتار - عَشْتَروت) qui devint la déesse syro-phénicienne "Astarté". De Phénicie, le culte d'Aphrodite passa à Cythère (en Crète) et Chypre ce qui explique les deux surnoms de la déesse (Cythérée et Cypris). 

    De Chypre, le culte d'Aphrodite se répandit en Grèce et en Sicile. A l'origine, il s'agissait d'une déesse de la fécondité à force d'action qui s'étendait sur l'ensemble des êtres vivants (humains, animaux, plantes...), mais ce champs d'influence se rétracta ensuite pour la consacrer à l'amour dans tous ses aspects, nobles et moins nobles, voire répulsifs

Elle puise ses origines dans le mythe indo européen de l'aurore *Ausos, déesse de l’espace intermédiaire entre le ciel bleu et la terre, est reliée à la deuxième fonction indo-européenne, la fonction guerrière, et était probablement l’épouse du dieu de l’orage et de la guerre.

 

La déesse de l'aurore, dans les religions grecques et romaines ne joue qu’un rôle fort effacé, c’est parce qu’elle est remplacée par deux nouvelles divinités, probablement des évolutions d’anciennes épiclèses de la déesse.

 

Ainsi, il ne faut pas voir en Athéna, « la très haute », et en Aphrodite, « née de l’écume de la mer », autre chose que deux aspects de la déesse de l'aurore:

 

La première est l’Aurore guerrière et en même temps déesse de la sagesse.

La seconde est l’Aurore amoureuse, mais qui n’est parfois pas si éloignée que cela du combat, comme la Zorya slave.

 

Mais ses 2 déesses ont un rapport hérité des origines indo européennes puisque Venus/Aphrodite est la maîtresse de Mars/Ares initialement dieu de l'orage et de la guerre. Quand a Minerve/Athena ses liens avec le dieu guerrier sont plus qu'evident.

  

Très ancienne divinité latine de la nature, Vénus possédait un sanctuaire près d'Ardée (capitale des Rutules) bien avant la fondation de Rome. Elle fut sans doute considérée à l'originer comme la déesse de la végétation et des jardins et plus généralement de la Nature, puis à partir du IIe siècle avant notre ère elle a été assimilée à Aphrodite-Vénus grecque et elle ne posséde pas de légende qui lui soit propre. 

 

Aphrodite-Vénus Uranie fille d'ouranos

Aphrodite-Vénus Uranie est identique à l'Astarté lunaire des Sémites, qui reparaît à Carthage sous le nom de Virgo Caelestis. Les rapports de Vénus avec l'astre nocturne sont encore impliqués dans le mythe de Phaéthon, que la déesse a ravi pour en faire le gardien de son temple. Phaéthon est, en effet, l'étoile du matin et du soir, astre que son vif éclat fait naturellement associer à la lune dont il semble être le brillant acolyte. Cette étoile, d'ailleurs, est aussi nommée étoile de Vénus et l'assimilation de la déesse à cet astre double a peut-être contribué, à Chypre et en Pamphylie, à la conception d'une Vénus androgyne.

 

 

 Aphrodite-Vénus est la déesse des espaces célestes ; aussi réside-t-elle sur les hauts lieux qui baignent dans l'éther. Son culte était parfois célébrésub divo, à Paphos par exemple, où elle porte le nom d'Aeria. En plusieurs endroits, comme à Chypre, à Cnide, à Corinthe, à Argos, à Trézène elle est vénérée à titre d'Akraia. Protectrice des acropoles, elle est aussi une déesse armée, ce qui peut, d'ailleurs, être dû à l'analogie établie entre les rayons sidéraux et des flèches ou des lances, ou au rapport imaginé entre la lune et l'orage, dont le tumulte emplit les nuées. Ce caractère guerrier apparaît surtout à Chypre, à Cythère, à Corinthe, à Sparte, où l'on signale une Vénus Areia, à Argos, où la déesse est appelée Nikêphoros

 

 Vénus dôritis et chthonienne

 

On ne saurait étre surpris qu'Aphrodite-Vénus, déesse de l'astre qui produit la rosée et souveraine de la mer, soit encore le principe de la fertilité terrestre. Grâce à elle, les forces végétatives sont réveillées à chaque printemps, quand le ciel s'épanche en tièdes ondées pour féconder le sein de la terre, qui donnera ses fruits aux mortels. Aussi les poètes nomment-ils Vénus zeidôros, êpiodôros, eukarpos ; on dresse l'arbre de mai en son honneur ; et nous avons signalé son culte cnidien sous le vocable de dôritis, qui rappelle ses bienfaits. Quand la déesse aborde à Chypre, un vert gazon se déroule sous ses pas, et toujours, pour elle, les chemins se couvrent de fleurs. Elle les fait naître et leur parfum imprègne ses voiles ; elle est la fleurie, antheia. Avec les Nymphes et les Charites, elle en tresse d'odorants chapelets, sur l'Ida et elle aime, entre toutes, l'anémone, le myrte et la rose. Elle aime aussi les bosquets et les frais jardins qui lui étaient souvent consacrés, à Athènes par exemple, où Uranie était vénérée en kêpois.

Le rapport intime d'Aphrodite-Vénus avec la végétation printanière apparaît bien dans son union avec Adonis, qui en est le symbole. L'existence du héros est éphémère comme celle des plantes fragiles qu'on lui dédiait à ses fêtes ; après les six mois de belle saison, tandis que l'automne recueille les fruits et que l'hiver dépouille les champs de leur parure, il doit retourner dans les Enfers. Aphrodite-Vénus, dès lors, n'est plus la souriante et la dorée ; elle s'afflige de ce départ et se voile dans le deuil universel de la nature : elle aussi descendra chez les morts. Associée au déclin de la fertilité, elle prendra un caractère sombre et funèbre, qui s'affirme parfois dans le culte, et qui fait d'elle une seconde Perséphone, miais Aphrodite-Vénus réapparaîtra triomphante, et c'est à cause de ce triomphe périodique qu'on la concevra sans doute comme libératrice de l'Hadès.

 


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Aphrodite-Vénus déesse de la fécondité, du mariage et de la famille

Le réveil des énergies végétales n'est qu'un des aspects de l'influence exercée par Aphrodite-Vénus sur tout ce qui participe à la vie. C'est la forme élémentaire de l'impulsion générale des êtres à propager leur espèce ; les poètes, dans leur langue imagée, lui donnent comme principe une forme supérieure du même instinct, en disant qu'au printemps, le ciel vénérable et la terre son épouse sont transportés d'amour et désirent s'unir. Aphrodite-Vénus inspire à toutes les créatures le penchant sexuel et elle préside à leur fécondité ; on peut voir dans tel détail du mythe de sa naissance un symbole de cette fonction. Les oiseaux de l'air, toutes les bêtes de la terre ferme et de la mer ont le souci de ses travaux. Quand elle passe sur l'Ida, elle jette le désir dans la poitrine des loups, des lions, des ours, des léopards, et tous, à la fois, s'accouplent dans les vallons ombragés. On consacrait, d'ailleurs, à Aphrodite-Vénus les animaux de nature ardente ou prolifique, le bélier par exemple et le bouc, le lapin et le lièvre, la colombe et le passereau.


Chez l'homme, c'est l'union stable et légale des sexes qui assure la perpétuité de la race. Aussi Aphrodite-Vénus est-elle une divinité de la famille et du mariage. Elle veille à l'accomplissement des promesses des fiancés et donne le bonheur aux époux.

 

Le caractère noble et sacré de l'amour conjugal se reflète dans la grave Uranie que Phidias avait représentée le pied posé sur une tortue, emblème des vertus domestiques. Il faut sans doute reconnaître des divinités analogues dans l'Aphrodite-Vénus-Héra de Sparte, dans l'Aphrodite-Vénus-Harma de Delphes, dans l'Aphrodite-Vénus-Olympia de Sparte, et de Sicyone, où ses prêtresses étaient astreintes à la chasteté. La déesse, qui, déjà dans l'Odyssée, prenait un soin maternel des filles de Pandareus, veillait aussi sur la naissance et sur l'éducation des enfants. Sa nature de Courotrophe est particulièrement sensible à Athènes et son rôle de déesse tutélaire de la famille s'affirmera encore dans le type romain de la Venus Genetrix.

 

 

 

 

Aphrodite-Vénus déesse de la beauté, de l'amour et du plaisir

Mais ce grave aspect se trouvait souvent éclipsé par des images plus légères, et ce n'est point comme divinité de la famille et du mariage qu'Aphrodite-Vénus intervenait principalement dans la vie des anciens. Source de la beauté, idéal accompli des charmes féminins, elle est avant tout la déesse de l'amour et du plaisir. Déjà chez Homère, qui l'oppose à la sévère Athèna, elle est efféminée et amie de la volupté. Les poètes la disent aussi douce que le miel ; ils glorifient l'éclat de ses veux et le contour parfait de ses paupières, le sourire de sa bouche, la pureté de son sein et de sa nuque, l'éblouissante blancheur de ses pieds ou de ses bras, et le plus bel hommage qu'on puisse rendre à une femme est de la rapprocher d'Aphrodite-Vénus d'or. Elle sait l'art de rehausser les dons naturels par la toilette et la parure ; d'après les Chants Cypriens, où était racontée la victoire d'Aphrodite-Vénus sur les deux déesses rivales, les Charites et les Heures ont tissé ses voiles ; elles les ont imprégnés de la couleur et du parfum des fleurs qui composent aussi sa couronne, et la déesse exhale une douce odeur de crocus, d'hyacinthe, de violette, de rose, de narcisse et de lis.

 

Les Grâces forment son cortège, avec Peithô qui persuade, Himéros et Pothos, symboles du regret amoureux et du désir

Eros surtout, son fils et ministre qui représente l'amour et  le désir charnel, pulsion de vie essentielle permettant à l’homme de se reproduire pour veiller au maintien de son espèce. Sa mission est de créer l’attraction entre les différents êtres pour les pousser à s’unir, à se reproduire et à participer à la continuité de l’espèce humaine. Éros est représenté comme un jeune homme mince et élégant, dont les yeux sont souvent bandés, pour incarner l’aveuglement amoureux. Il porte un arc pour envoyer des flèches d’argent riches de désir.

Sa ceinture, qu'elle prête à Héra, recèle un charme pour séduire. D'elle viennent les dons qui attirent le coeur, et auxquels on la voit elle-même sensible, quand elle les trouve dans la personne de ses amants ou de ses favoris, comme Phaéthon, Phaon, Cyniras, Boutès, Pâris, Enée, Adonis et Anchise. Aphrodite-Vénus, en effet, s'est unie à un mortel sur l'Ida pleine de sources, et le souvenir de sa tendresse pour Adonis s'éternise dans la rose empourprée du sang du héros et dans l'anémone qui fleurit de ses larmes de déesse.

 

 

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 Les Aphrodites (Vénus) :

Quel que se soit l'origine des textes écrits sur Aphrodite (Vénus), ils ont vu toujours en elle une déesse, à la fois céleste et marine ; déesse de la beauté ; déesse de l'amour érotique et des plaisirs sensuels ; mère des Amours ; déesse de la fertilité ; mère des Charites (les Trois Grâces), des Jeux et des Ris ; une déesse infidèle, capricieuse, parfois très cruelle, à l'origine des graves conflits dévastateurs ; pourquoi pas quand on sait qu'elle naquit du sang résultant d'une guerre entre un père (Ouranos - Ciel) et son fils (Cronos - le Temps). 


Dans la littérature mythologique on peut retrouver de multiples Aphrodites et Vénus avec des attributs et fonctions pas forcement identiques :

  • Cicéron compte quatre Vénus (Aphrodite) :
    Aphrodite Uranie ou "Ourania" (fille d'Ouranos) ou Aphrodite Ouranienne : 
    • « La première Vénus est fille de Ciel et de jour ; la deuxième fut engendrée par l'écume ; d'elle et de Mercure, suivant la tradition, naquit le deuxième Cupidon (Éros, Amour); la troisième est fille de Jupiter et de Dioné ; elle épousa Vulcain, mais on dit que de son union avec Mars naquit Antéos ; la quatrième, conçue par Syrie et Chypre, porte le nom d'Astarté et, suivant la tradition, elle épousa Adonis »
      (Cicéron - 106 - 43 av. J.-C, la Nature des dieux III, 23, 59).

Aphrodite, ou Vénus Céleste ; née du sang céleste (d'Ouranos) et de l'écume de la mer ; le sang qui circule dans ses artères et veines est le sang divin de son père ; elle n'a pas de mère. Cette Aphrodite personnifie le désir de chaque être de s'unir à ses semblables. C'est l'amour chaste et dégagé des sens ; l'amour idéalisé et l'amour pur.

A Vénus-Uranie était consacrée la tortue, emblème de la sagesse et de la chasteté des femmes

 

  • Aphrodite Pandémos (Aphrodite du peuple) : 

Aphrodite Venus Terrestre. Déesse de la lubricité (le penchant excessif ou irrésistible pour les plaisirs sensuels) ; déesse des plaisirs charnels, sensuels, sexuels ; déesse de l'amour vénal (vendable), protectrice des prostituées d'où son nom Porné (courtisane) ; à Corinthe ces marchandes d'amour étaient les véritables prêtresses d'Aphrodite ; dans son sanctuaire à Corinthe (l'Acrocorinthe) étaient abritées des courtisanes célèbres pour leurs tarifs très élevés, d'où l'expression antique " Il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe ". 

Pour les philosophes, l'Aphrodite Pandémienne est plutôt, fille de Zeus et de Dioné

Aphrodite Pandémos présidait à l'amour vulgaire entre les humains, mais son empire s'étendait également sur l'âme des animaux et des bêtes sauvages. Cette déesse personnifie l'amour nécessaire à la reproduction et la conservation des espèces.

Elle est parfois représentée sur une chèvre ou associée à une chèvre ou encore, scène de sacrifice de chèvre pour la déesse.

 

 

  • Aphrodite Apostrophia : 

Vénus verticordia (qui transforme les cœurs ; qui détourne des plaisirs défendus) ; invoquée par les femmes pour conserver leur beauté, leur moralité et leur bonne réputation.

 

 

  • Vénus victrix (Victorieuse) : 
    Vénus à laquelle on attribue les victoires et la chance (Vénus Félix).
    Une divinité romaine représentée par une très belle femme aux longs vêtements, tenant un miroir dans la main gauche. Elle symbolise la puissance qui permet de relier les éléments de la nature pour créer un ensemble harmonieux.

 

  • Aphrodite Genitrix (Génitrice ou Nymphia - Vénus mère) : Cette Aphrodite favorisait et protégeât le mariage (amour légal) ; le jeunes filles et les veuves lui faisaient des prières pour obtenir un époux.

Vénus Genitrix était également la déesse protectrice nationale de l'Empire romain. César, en dédiant, en pleine bataille un sanctuaire à Vénus Genitrix, cette dernière devint la mère de tous les Césars et de tous les Romains qui se considèrent d'ailleurs comme étant les descendants des Troyens et de leur prince " Énée ", fils d'Aphrodite et Anchise.
Sur une médaille de l'impératrice Faustine, il fut gravée l'image (le Vénus mère : elle tient une pomme de la main droite, et de la gauche un petit enfant enveloppé de langes. Sur une autre médaille de la même impératrice, on a représenté Vénus victorieuse.

  • Aphrodite barbue (Vénus barbata - Vénus hermaphrodite) :
    A Chypre, on adorait une Aphrodite vêtue comme une femme, mais au visage masculin à barbe.


    Les Romains vénéraient également une Vénus barbue tenant un peigne à la main, sa partie supérieure un homme portant une chevelure et une barbe abondantes, tandis que dans sa partie inférieure, elle figurait une femme. Elle représentait Vénus qui fit cesser une maladie épidémique provoquant la perte des chevelures des femmes de Rome. 

    Cette Vénus assistait à toutes les naissances.

    Les Romains adoraient également une autre Vénus à corps mixte, la moitié supérieure est celle d'un homme, et la moitié inférieure, à partie de la taille, est celle d'une femme. Cette déesse présidait à la génération des animaux.
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  • Aphrodite callipyge (ayant de belles fesses) :
    Ce sont des statues de la déesse qui furent élevées par deux sœurs, jeunes paysannes qui réussirent à se marier avec deux jeunes frères grâce à la beauté des leurs fesses : 

    Les deux sœurs se demandaient, laquelle des deux avaient les plus belles fesses, alors pour se départager, elles demandèrent à un jeune homme inconnu d'examiner les fesses de chacune et donner son jugement. 
    Après une vérification attentive, le jeune homme déclara que c'est l’aînée qui possède les plus gracieuse fesses et lui demanda en mariage. 
    Pour ne pas décevoir la cadette, le jeune homme fit appel à son frère, ce dernier insista pour voir les fesses des cette dernière ; surprit par la beauté son derrière, tomba amoureux et l'épousa. 
    Ces deux frères étaient très riches, ce qui améliora grandement leurs conditions de vie de paysannes, alors en remerciement à Aphrodite, la déesse de la beauté et de l'amour, elles firent édifier une statue à Aphrodite et la nommèrent (Aphrodite callipyge).

  • Vénus chauve (ou Vénus des chauves) :
    Les Romains firent élever une statue d'une Vénus chauve afin d'honorer les femmes romaines qui offrirent leur chevelures pour tresser des cordes dans le but de faire fonctionner leurs machines de guerre au moment où ils étaient assiégés par les Gaulois.


  • Vénus libentina :
    Déesse de l'érotisme, du libido, de la passion et du libertinage.


  • Vénus Libitina :
    Déesse funèbre présidant aux funérailles. Identifier à Perséphone (Proserpine), la reine de l'Enfer, le monde des morts.


  • Aphrodite Pudique : 
    La déesse est représentée débout, nue déposant sa main gauche devant ses parties génitales (pudenda) et se prêtant à cacher son sein gauche par la main droite (Vénus Capitoline). 

    Parfois,elle est représentée, sauvegardant une partie de sa nudité par un tissu richement drapé qu'elle maintient avec sa main gauche devant ses parties génitales (Vénus type de Syracuse).

  • Aphrodite Anosia (l'impie ; l'athée) :
    En Thessalie, on vénérait cette déesse en mémoire du meurtre de la courtisane Laïs par les femmes du pays.


  • Aphrodite Pélagie, Pontie :
    Il s'agit d'Aphrodite comme état une divinité marine ; elle était particulièrement honorée à Hermioné.


  • Aphrodite guerrière :
    Elle était représentée armée et coiffée d'un casque de guerre. Cette Aphrodite était vénérée particulièrement à Sparte en souvenir de leurs femmes qui avaient pris les armes pour défendre leur ville.


    Cette Aphrodite guerrière évoque son origine orientale, lié à la déesse syro-babylonienne, Ishtar qui fut honorée en Orient comme étant la déesse de l'amour et de la guerre.
    Aphrodite de Milo était une Aphrodite guerrière.

  • Aphrodite, déesse des magistrats :
    Elle veille à la concorde publique ; honorée par les responsables des cité ; sur ces attributs, elle fut représentée lors des fêtes à Thèbes, les offrandes à Athènes, à Thasos et à Délos.


  • Parmi les autres noms donnés à Aphrodite : Déesse de la Mort-dans-la-Vie ; Mélaenis (la noire) parce que tout ce qui concerne l'amour se passe la nuit ; Scotia (la sombre) ; Androphonos (la tueuse d'hommes) ; Épitymbia (celle des tombes).

 

  • Ishtar - ou Ashtarouth - Astarté - Ashtarté (Inanna - عَناة - عِشتار - عَشْتَروت) :
    Il est essentiel d'étudier les origines et les caractéristiques de cette déesse afin de comprendre les attributs d'Aphrodite (Vénus).

    Dans le panthéon mésopotamien, Istrar/Inanna est la fille de Sin (le dieu Lune) de son épouse Nikkal. Son frère était Samas (Shamash) le dieu "Soleil" et sa sœur était Ereskigal (Ereshkigal) la déesse des Enfers. 
    Parfois on la représente comme la fille du dieu "Anu" ou son épouse. Son "Vizir" était le dieu Ilabrat. Comme enfants on lui donne Lulal/Latarak et Sara "Shara".

    Elle est la plus célèbre des déesses de la Mésopotamie ; connue chez les sumériens sous le nom d'Inanna (La maîtresse du ciel) (variante : Innin) et chez les Akkadiens sous le nom d'Istar (Ishtar). Dans la partie occidental du Proche-Orient elle fut nommée "Attar, Astara, Atart, Astarat et Astarté (Ashtarté). 

    Elle fut également identifiée comme étant la planète "Dilbat", "l'étoile du berger", "al-Zouhra - الزُهْرة " en Arabe et Vénus chez les peuples gréco-romains. Elle était symbolisée par le nombre 15 (la moitié du nombre 30 qui fut attribué à son père Sin, la Lune). 

    Vue la place importante qu'elle prenait dans le panthéon des divinités moyen-orientales, le nom "Istaratu" devint l'équivalent de "déesses" au pluriel.

    Il s'agissait d'une divinité puissante capable de plier les grands dieux et les montagnes. Elle était la déesse de la féminité, de l'amour dans tous ses aspects sexuels, mais elle n'était pas, ni la déesse du mariage, ni une déesse mère.

    Dans certains lieux de culte dédiés à Ishtar, les officiants de son culte se déguisaient et échangeait des sexes. dans l'épopée d'Erra, la ville d'Uruk fut présentée comme la ville des prostitués, des courtisanes et des filles de joie, qu'Ishtar a privé d'époux afin de les garder à son merci. Cette prostitution sacrée qui était pratiquée dans ses lieux de culte visait à accroître la fertilité du sol et la fécondité des troupeaux.

    Elle était également la maîtresse des animaux, surtout les fauves. Ishtar était la déesse de la guerre et les activités militaires et de la souveraineté car par le mariage sacré, jouait un rôle fondamental dans la légitimation du souverain. 

    Ishtar était souvent représentée par une femme en armes, parfois lui sortant des épaules et accompagnée d'un lion, parfois son propre attelage était formé de lions (7 lions). Elle est représentée également comme une femme célibataire, sachant qu'elle fut l'épouse "Dummuzi ; Tammuz", mais ce dernier fut tué, donc retenu chez sa sœur Ereskigal (Ereshkigal) la déesse des Enfers. Ishtar était passionnément amoureuse du Dummuzi à tel point de pleurer intensément sa mort, et de descendre aux Enfers pour le récupérer.

    Tous ses partenaires sexuels, époux et amants finirent leur vie tragiquement, brisés, assassinés ou dévorés ; l'amour de cette grand déesse était basé sur l'exigence sans limite

    Al-'Uzza (العُزى) 
    Une déesse de l'Arabie pré-islamique faisant partie du la triade sacrée arabe (soleil - lune - vénus - الشمس ـ القمر ـ الزهرة), le soleil est l'époux de la lune (Sin des Babyloniens - سين), leur enfant es Vénus, appelé chez les Arabes (al-Zouhra - الزهرة) ou ('Athtar -عثتر chez les Arabes du sud de l'Arabie) ou 'Ashtar (Ashtar -عشتر ـ عشتار en Syrie et dans la Mésopotamie ) ; elle est également  " al-'Uzza - العزى" des Arabes de Palmyre et la Mecque.

    Il s'agit d'une divinité féminine veillant à la reproduction chez les animaux, effectivement, cette planète qui est connue sous le nom de " l'étoile du matin - نجم الصباح " , et " l'étoile du soir - نجم المساء " est visible dans le ciel pendant deux périodes de l'année ; durant la première période, elle apparaît comme un astre très brillant à l'est avant le lever du soleil, et durant la deuxième période, elle est visible à l'ouest, après le coucher du soleil ; justement, ces deux périodes correspondent au cycle naturel de la reproduction chez beaucoup d'animaux, d'où son nom de la " planète de l'amour, de la fertilité et de la beauté ". 

 

 



15/07/2015