MYTHOLOGIES

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0 Bouddhisme Japonais

Le panthéon bouddhiste

Quand on visite un temple bouddhiste japonais, un otera, on est souvent frappé par les statues qui du haut de leur pied d’estal posent sur nous leur regard. Le panthéon bouddhiste, du moins dans les écoles Mahayana et Vajrayana, est riche et complexe, parfois contradictoire, les concepts changeant d’une secte à l’autre et dans le temps, et savoir qui est qui dans cette foule divine est souvent difficile. Essayons de nous y retrouver.

D’abord il y a quatre niveaux dans les divinités bouddhistes japonaises :

Les nyorai

Les bosatsu

Les myo-o

Les tenbu

Les nyorai sont les bouddhas. Êtres illuminés (l’illumination est appelée bodai ou satori, en japonais) ayant atteint le nirvana (nehan ou nibbana, en japonais), ils constituent le haut de la pyramide. Ils sont représentés portant une simple robe, souvent assis, calmes et doux, faisant avec les mains un mudra, un signe symbolique, souvent d’accueil ou de réconfort. On dit bien les bouddhas, car outre le Bouddha historique, on en compte au moins quatre autres importants :

Shaka Nyorai est le Bouddha historique, fondateur du bouddhisme. Ses deux aides sont traditionellement Monju et Fugen, deux bosatsu, avec lesquels il forme la triade Shaka sanzon.

Dainichi Nyorai, aussi appelé Birushana ou Roshana, est le bouddha cosmique et ses messagers sont les myo-o. Il est connu ailleurs sous le nom Vairocana.

Amida Nyorai est le gardien du Paradis occidental et est vénéré par les sectes de la Terre Pure: Jodo et Shin Jodo. Avant la création de son paradis, il portait le nom de Hozo Bosatsu. Il est escorté par Kannon et Seishi, deux autres bosatsu, avec lesquels il forme une triade appelée Amida sanzon, mais Jizo remplace parfois Seishi dans ce rôle. Qu’à cela ne tienne, il y a aussi un Amida gobutsu regroupant Kannon, Seishi, Jizo et Ryuuju autour de Amida.

Yakushi Nyorai est celui de la médecine, ses aides sont Nikko et Gakko, et il commande les 12 généraux, les yaksa.

Miroku Bosatsu est le bouddha de l’avenir qui sauvera le monde ultimement, soit vers l’an quatre mille, soit dans 5.65 milliards d’années selon la secte Shingon. Pour l’instant c’est un bosatsu. Pour reconnaître le nyorai que l’on contemple, la position des mains, le mudra qui nous est montré, est particulièrement utile. Mais un même mudra peut être utilisé par plusieurs bouddhas. La table qui suit en présente quelques-uns.

Shaka Nyorai

À gauche, le Bouddha est en méditation, les mains formant une espèce de bateau et les pouces se rejoignant en cercle.

À droite, la main levée est un signe d’apaisement. Dans l’autre, ailleurs en Asie, il pourrait tenir un bol d’aumône.

À gauche, le mudra est celui du premier sermon, où le Bouddha mis en branle la roue de la loi. Ce relief n’est pas japonais.

À droite, la main levée est encore un signe d’apaisement, alors que celle qui est tendue, représente les voeux exhaucés par le Bouddha de ceux qui acceptent son enseignement. Cette statue, de la dynastie des Tang, est chinoise.

À gauche, le Bouddha en ascète, ce qui semble lui être exclusif.

À droite le Bouddha prenant la terre à témoin de sa victoire contre les tentations. Les deux statues sont thibétaines.

Dainichi Nyorai

À gauche, le mudra est celui de la matrice et symbolise la méditation. vÀ droite, on voit le mudra de diamant. Notez la couronne, parure exceptionelle pour un nyorai, mais que porte parfois celui-ci.

Amida Nyorai

À gauche, Amida accueille et guide les humains dans son paradis occidental. L’index et le pouce de chaque main se touchent.

À droite, il est en méditation. Notez les doigts relevés.

Yakushi Nyorai

À gauche, Yakushi Nyorai porte souvent une fiole dans la main gauche, la droite étant levée en signe d’apaisement.

Mais comme on peut voir à droite, ce n’est pas toujours le cas. La position des mains ici est un des mudras classiques de Shaka Nyorai.

Miroku Nyorai

 

En haut à gauche, on note l’aspect chargé, caractéristique d’un bosatsu. À ce sujet voir plus loin.

En haut à droite, Miroku est assis, une jambe pendante, une main sur la joue, comme en réflexion, et l’autre touchant le sol ou son genou. C’est une position qui lui est exclusive.

En bas à gauche, la position est similaire à une des positions classiques de Shaka Nyorai.

En bas à droite, il tient quelque chose, peut-être une petite pagode, symbole du bouddhisme. Il y a d’autres nyorai, ainsi les Tathagata, les cinq grands bouddhas de sagesse, qui ici aussi sont importants pour la secte Shingon, comptent :

 

Dainichi Nyorai (gardien du centre)

Fukujoju Nyorai (gardant le nord)

Hosho Nyorai (qui est au sud)

Ashuku Nyorai, le bouddha d’Abhirati, la terre du bonheur extrême (à l’est)

Amida Nyorai (l’occidental)



28/10/2018