0 Cernunnos, puer senex, dieu protohistorique aux bois de cerf. Diespiter infernal et solaire.
Cernunnos, divinité du monde souterrain, intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, incarne le cycle biologique de la nature, reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l'image du cerf, l'animal qui le symbolise, lequel perd ses bois en (hivers) février pour une repousse au printemps (mai) les recouvrer en Eté et démarrer son Brame en Automne. Il est associé à la Déesse-mère dont il est l'amant.
Jupiter de la nature, infernal et solaire, maître des saisons et de la fertilité:
dieu de la vie et de la mort, symbole de la fécondité de la nature, dont il personnifie les forces inépuisables
Il est LE DIEU Gaulois.
Les origines de Cernunnos
C'est dans le Val Camonica qu'a été gravée sur le roc la plus ancienne image du dieu celtique Cernunnos, à une époque indécise mais sûrement antérieure à la venue des Romains dans la région.
Cernunnos est issu de la combinaison d'un dieu celtique avec un dieu cerf d'origine alpine et illyrienne.(1)
La fusion entre les deux êtres divins apparaît déjà au début du IVe siècle sur une des parures annulaires en or d'Erstfeld, faisant partie d'un trésor découvert sur la route vers le Gothard. Cernunnos y est figuré sous la double forme d'un être à deux têtes, l'une humaine, l'autre portant cornes de bouquetin et oreilles de cervidé.
Cernunnos puer senex ( qui se régénère constamment )
Le puer présente à la fois un aspect «positif» et un aspect «négatif». Le côté « positif » du puer apparaît comme l'Enfant divin qui symbolise la nouveauté, le potentiel de croissance, espoir pour l'avenir c'est un dieu de la végétation et de la résurrection, le dieu de la jeunesse divine.
L' ombre du puer est le senex (latin pour "vieil homme"), associé au dieu Saturne discipliné, contrôlé, responsable, rationnel, ordonné.
L'ombre du senex est le puer , lié à Hermès-Mercure ou à Dionysos-Zagreus- Bacchus - instinct induit, désordre, intoxication, fantaisie.
Éros, assimilé à Dionysos dans la tradition orphique, n’a pas de père.
Il est protogonos, « premier-né », le mythe archaïque d’un dieu père, à la fois époux et fils de la grande mère. Le double aspect de Cernunnos tantôt mature et tantôt éphèbe correspond à l’idée d’un dieu primordial qui s’engendre lui-même. Cette hésitation de son iconographie entre un dieu père jupitérien ou plutôt saturnien et un jeune héros associé au bélier fougueux caractérise Cernunnos.
Cernunnos correspond à une divinité très ancienne qui precedait les autres dieux Gaulois:
Un homme cornu figure sur une peinture pariétale de la grotte des « Trois frères» en Ariège.
Sa posture yogique pourrait indiquer une origine pré-celte (et pré-indo-européenne), relevant de la même thématique iconographique que celle du sceau retrouvé dans la grotte de Mohenjo-daro (civilisation de l'Indus) : représentation d'un dieu à cornes, assis en tailleur, entouré d'animaux). Cette figure de Mohenjo-daro correspondrait à Pashupati, épithète de Shiva
On peut signaler qu'à l'époque proto-hittite il existait dans la civilisation du Hatti un culte du cerf.
Il persistera d'ailleurs, en Cappadoce un culte similaire, d'où pourrait découler la vision de saint Eustache, général romain amateur de chasse. Ainsi, Placidus se convertit au christianisme et prit le nom d’Eustache après avoir vu apparaître une croix entre les bois d’un cerf
le Cerf est un animal Chtonien, il est le guide des morts.
Le cerf est un animal solaire ses bois représentent les rayons du soleil.
Il est symbole de richesse et fertilité
Mi-bête, mi-forêt » d’après Ronsard, le cerf fascine et impose le respect aujourd’hui encore à nos contemporains : « Voici donc l’animal porteur d’une forêt de symboles, tous apparentés au domaine obscur de la force vitale. Et d’abord ses bois, par lesquels la nature fait signe : ces deux perches hérissées d’andouillers, façonnées de perlures, rainures, empaumures aux épois aigus, cette ramure dont le nom, la forme et la couleur semblent sortir des arbres et que chaque année élague comme un bois sec, chaque année les refait pour donner la preuve visible que tout renaît, que tout reprend vie ; par la chute et la repousse de ces os branchus qui croissent avec une rapidité végétale, la nature affirme que sa force intense n’est qu’une perpétuelle résurrection, que tout doit mourir en elle et que pourtant rien ne peut cesser. » (Pierre Moinot, Anthologie du cerf, 1987)
De cette fonction magico-religieuse du cervidé, venue du fond des âges, est issu le dieu Cernunnos, plus ancienne divinité connue de la Gaule. Si aucun texte se rapportant à lui n’a été conservé, son nom est cependant attesté par une inscription gallo-romaine du pilier des Nautes (Ier siècle ap. J.C.), découvert lors de fouilles archéologiques au XVIIIe siècle sous le chœur de Notre-Dame de Paris. Mais les origines du dieu celte seraient bien antérieures aux Gaulois. Il serait issu d’une très ancienne divinité archaïque représentant l’esprit protecteur du gibier à laquelle les chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (-10 000 à -5 000 av. JC) rendaient sans doute déjà un culte. La figure du « Sorcier » de la grotte des Trois Frères en Ariège, daté de -14 000 ans, représentant un homme, peut être un chaman, avec des oreilles de cerf et une ramure de cervidé, évoque probablement cet esprit protecteur de la chasse, celle-ci équivalant à un sacrifice, les bêtes tuées étant offertes au « Maître du gibier »
Sans conteste, le renouvellement de ses bois lié au cycle saisonnier, et repoussant chaque année plus volumineux, a contribué à la sacralisation de l’animal. Leur chute marquait la fin de l’hiver et la repousse de sa ramure, toujours plus haute et plus belle, annonçait le renouveau printanier. La possession de bois de cerf assurait à leur détenteur le transfert de la force physique et procréatrice des cervidés, gages de richesse, de virilité et de fécondité. Ils étaient réputés éloigner maladies, impuissance ou mauvais œil.
CERNUNNOS, KERNUNNOS
Diespiter, Dispater et Liber Pater
Cernunnos est un Dieu total bien antérieur aux autres dieux celtes :
Dis Pater (Pluton/ Hades), père des richesses, il règne sur les Enfers (le royaume souterrain) du Sid (l’Autre Monde celte) et de ses richesses, il est le lien entre le monde des morts et des vivants.
Dies Piter (Jupiter/Zeus), père du jour, Jupiter cornu,il est l'axis mundi , le Pan Orphique primordial, le Zeus Maitre des Animaux sauvages et de la génération animale. Il porte la roue du soleil et du destin entre ses cornes dont les bois symbolisent le lien entre le monde vegétal et animal. Il est le soleil fécond du printemps, éveilleur des sèves et excitateur des fonctions biologiques.
Son équivalent est le Jupiter Irlandais, Daghda appelé aussi Fer Benn "homme cornu". Un dieu du ciel, maitre universel du monde et donc pilier de celui ci sous l'aspect d'un arbre et responsable du renouvellement de sa vie sous l'aspect d'un cerf se retrouve dans plusieurs mythologies.
Liber Pater est "le dieu qui verse l'abondance et la fécondité", le père libre, Dieu de la fertilité de la nature sauvage, des cycles de régénération, de la végétation arborescente et des sucs vitaux et de la fermentation.
Liber Pater sera assimilé plus tard au Romain Bacchus, Dieu de la vigne, et des fruits.
La plupart des savants modernes rattachent le mot Liber (Leiber, Leber, Loebesus) à la racine indo-européenne lib, d'où sont dérivés les mots libare, ),leibtiv, etc..
Liber ou Liber pater était donc le dieu qui répand, qui verse l'abondance et la fécondité.
CERNUNNOS , à la fois DISPATER, Jupiter infernal et DIES PITER Jupiter gaulois solaire maître des animaux et de la nature.
« (...) Les Gaulois se vantent d'être issus de Dis Pater, tradition qu'ils disent tenir des druides. C'est pour cette raison qu'ils mesurent le temps, non par le nombre des jours ; mais par celui des nuits. Ils calculent les jours de naissance, le commencement des mois et celui des années, de manière que le jour suive la nuit dans leur calcul (...) ».Jules Cesar
Les corps humains ne sont que les véhicules de l'âme et le Dis Pater gaulois serait le père de toutes les âmes : celles-ci seraient issues du monde souterrain qu'elles quitteraient pour gagner la vie terrestre. C'est dans le royaume souterrain de Dis Pater que les âmes passaient d'un corps à l'autre.
Les âmes immortelles passeraient ainsi de corps en corps jusqu'à l'atteinte d'un état de pureté la rendant totalement divine : les âmes des guerriers les plus braves étant ainsi appelées à échapper au cycle des réincarnations et à rejoindre le séjour des dieux.
Selon l'archéologue et chercheur au CNRS Jean-Louis Brunaux, la personnalité du dieu gaulois qui lui est comparée ne peut être comprise que si elle est mise en relation avec la croyance, transmise par les druides, de la transmigration des âmes, une forme de métempsycose au cours de laquelle l'âme du défunt s'installe dans un autre corps humain à sa mort. Dans le texte de César, c'est cette théorie qui serait évoquée, les corps humains ne sont que les véhicules de l'âme et le dieu gaulois serait le père de toutes les âmes : celles-ci seraient issues du monde souterrain qu'elles quitteraient pour gagner la vie terrestre. Pour Jean-Louis Brunaux, on peut penser que c'est dans le royaume souterrain de Dis Pater que les âmes passaient d'un corps à l'autre. Les âmes immortelles passeraient ainsi de corps en corps jusqu'à l'atteinte d'un état de pureté la rendant totalement divine : les âmes des guerriers les plus braves étant ainsi appelées à échapper au cycle des réincarnations et à rejoindre le séjour des dieux.
Cernunnos est Dis Pater, le Père des richesses.
Dis Pater, forme ancienne de Pluton, Jupiter Infernal, règne sur les sous sol de la Terre, ses richesses et les morts.
Cernunnos est pourvoyeur des richesses de la Terre. Sur l’autel de Reims il est représenté des torques au cou et aux bras, posture accroupie sur un dais, symboles de prospérité. On le voit déversant d’un grand sac des grains comme des pièces de monnaie, donc des richesses provenant du monde en-bas.
Cernunnos règne sur la fertilité et sur les profondeurs obscures. En se décomposant, les cadavres enterrés dans le sol réintègrent les cycles biochimiques de la Terre et la fécondent à leur tour, la nourrissent comme elle les a nourris du temps de leur vie. Ainsi l’Empire des Morts est-il aussi celui de la fertilité.
Il est souvent représenté avec un sceptre, la corne d'abondance ou avec un sac dont s'écoule ce qui pourrait ressembler à la fois à des grains de blé ou des pièces d'or.
Cernunnos est un dieu solaire qui incarne le cycle biologique de la nature, maitrisant les cycles de la vie et de la fertilité reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l'image du cerf, l'animal qui le symbolise. Fréquemment associé à la Déesse-mère, une autre figure majeure du panthéon celtique, il représenterait par ailleurs la puissance masculine et la fécondité
On pourrait comparer Cernunnos à Serapis ( à la fois Pluton/Hades et Jupiter/Zeux) Dieu syncretique greco-egyptien; Fusion du Taureau Apis dieu de la fécondité et de Oser-Osiris dieu de la fertilité, de la vie et la mort.
Son nom se trouve sur une inscription gravée au-dessus de son image sur le pilier des Nautes à Lutèce (20 après J.-C.). On lit « ERNUNNOS » la première lettre étant effacée.
Le mot Cernunnos a été choisi, en raison du sens, comme le plus logique (cornu). Il est le dieu de la fécondité, de l’abondance. Il est également le maître du royaume des morts. C’est le dieu principal des Carnutes. En Roumanie, il a été assimilé à Jupiter. On pense qu’il existait avant que les Celtes ne le représentent.
Cernunnos est le Cornu, le Bel encorné. Dieu à bois de cerfs ou cornes de bélier. Apparaît sur des autels gallo-romains célèbres souvent accompagné d’un serpent à tête de bélier, Segomonos qu il tient dans une main. L'autre main tient indubitablement un torque semblable à celui qui enserre son cou. Le serpent représente le sexe masculin et le torque le sexe féminin.
Sur le chaudron de Gundestrup (Danemark) il est figuré assis en tailleur, entouré d’un grand cerf, de deux taureaux, de deux lions et de deux loups ; C'est le dieu de tous les animaux;
Cernunnos est le point central d’équilibre, tout comme Segomonos, le serpent (=eau,hiver, feminin) à tête de belier (=feu,été, masculin) qu’il tient d’une main dans de nombreuses représentations.
Le serpent à tête de bélier est une créature, évocatrice d'abondance et de fertilité - représentant un schéma dualiste illustrant le thème de la régénération et l'interdépendance de la vie et de la mort
Il représente les aspects sauvages de la nature, les forces primales, maitrisées par Cernunnos.
Borvo, dieu guérisseurs des sources thermales est représenté par un Serpent à tête de Belier, symbolise des sources, de la vie et des cycles.
Cernunnos est représenté souvent sur un pilier. Le pilier représentant l'arbre. En temps que Dieu total, il est le gardien de l'arbre monde.
Cernunnos, Apollon et Mercure
Cernunnos Dieu solaire représente la puissance solaire fécondante du soleil à son Zénith, Mercure le couché du Soleil qui disparaît dans les eaux au crépuscule et Apollon le levé du soleil.
Ils ont certainement une mère déesse de la terre et des sources (épouse de Cernunnos) et une sœur Vénus des sources et déesse de l'Aurore, intermédiaire entre le ciel et la terre, la nuit et le jour.
Cette complétude fait de ces dieux des compagnons naturels.
Apollon / Cernunnos / Mercure
Une stèle votive montre le dieu aux bois de cerf trônant entre Mercure et Apollon donc le dieu principal et ses deux adjoints sont des équivalents de la tête tricéphale
L’image de Cernunnos entouré de deux jeunes personnages divins, Mercure et Apollon , représente un dieu en trois personnes,« père créateur et souverain » en réunion avec ses deux « fils » (adoptifs venus du monde romain) ou avatars.
Apollon et Mercure sont aussi représentés comme les deux acolytes (ou ambactes) de part et d’autre du Cernunnos de Reims. Ils sont confrontés aussi dans la mythologie grecque la plus ancienne. Les deux frères sont conducteurs de troupeaux et ont échangé leurs attributs principaux : Mercure reçut d’Apollon la baguette d’augure en échange de la lyre.
Ainsi représenté avec Apollon et Mercure, Cernunnos pourrait représenter l'année et la puissance solaire, fécondante, dont les deux dieux sont les compagnons naturels, Mercure représentant le coucher du soleil et la moitié solbre de l'année et Apollon le leve et la moitié Claire de l'année.
En outre, Apollon étant la raison et l’esthétique et Mercure la lucidité et l’ingéniosité, Cernunnos parachève la triade en représentant la sagesse et la philosophie.
On a vu que ce monument montre Mercure en opposition avec un Dionysos-Bacchus très proche d’Apollon, et qui peut-être confondu avec lui.
Tous deux ont un don oraculaire et tous deux sont en rapport avec l’autre Cernunnos de Reims entre Apollon et Mercure monde. Ils apparaissent presque comme des doubles.
On peut voir sous chaque dieu un animal: le
cerf, qui se reproduit en automne et le Taureau au Printemps, sont là encore des symbole de fertilité de division de l'année entre Apollon et Mercure.
On connaît bien Mercure en tant que le messager des dieux. L’ Apollon gaulois transmet lui aussi les messages divins grâce à la musique, à la transe et aux rêves oraculaires. Il est vu en opposition avec un autre dieu jeune.
Sa personnalité ambiguë, son androgynie parfois, le rapproche de Dionysos-Bacchus et de Diane-Artémis. Cette ambiguïté semble découler de sa transformation en rapport avec le renouveau de la végétation et de la vie que symbolise en Grèce la couronne de laurier. Apollon est nommé Daphnephoros « celui qui porte le laurier » ou Daphnaios « celui du laurier"
Apollon apparaît sur le relief de Reims comme membre de la triade de Cernunnos en opposition avec Mercure, de sorte qu’on doit se demander s’il ne sont pas les « enfants» de Cernunnos, ou s’ils en sont un aspect.
À l’instar de Mercure, Apollon joue un rôle bien plus important : son rapport avec le dieu aux bois de cerf est étroit et ambigu comme on peut le constater sur le gobelet de Lyon : le dieu dont la tête n’a pas été conservée peut être interprété soit comme Apollon à cause de la cithare et du chien-loup qui se trouvent à son côté, soit comme Cernunnos parce qu’il tend le torque vers le cou du cerf d’un geste qui évoque celui du dieu sur la plaque du chaudron de Gundestrup.
Sur le même gobelet, le dieu à la bourse peut évidemment être rapproché de Mercure, mais le corbeau près de lui est apollinien, et le sanglier dans son dos également comme on a vu à propos de la statue d’Euffigneix.
Nous avons affaire à un Apollon Mercurien avec le caducée qui se termine en forme de lyre.
Les dieux qu’on a déjà vus autour de Cernunnos correspondent à deux de ses attributs :
le serpent à tête de bélier qui surgit, et le dauphin qui plonge comme pour décrire l’aller et le retour dans l’autre monde ainsi que le cycle éternel de la vie et de la mort.
Nemed lrlandais
En Irlande, Némed le Sacré, roi du peuple cerf est l'ancêtre des dieux de la Tribu de Dana et il est appelé Nemedus, gardien du Bois sacré donc des sanctuaires druidiques forestiers en Gaule. dieu des druides, Il est le Père de tous les dieux.
- Némed est le Père de la Déesse mère de la Terre Dana, (aussi appelée Ana et Anu.) mère de tous les dieux Tuatha Dé Danann
- Némed est le grand père de Ogme et du Dieu druide Dagda fils de Dana et époux de Morrigan
- Némed est l'arrière grand père de Brigitte (connue sous les noms de Brigit, Brigantia...) fille de Dagda, et épouse de Lugh. Elle est la déesse-mère qui règne sur les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons
Arawn le Gallois
Pwyll, prince de Dyvet, fait la connaissance d'un chevalier tout de gris vêtu: Arawn roi de Annwyn le royaume des morts.
Arawn, qui n'est autre qu'un avatar de Cernunnos dans ce récit, possède également une meute de chiens, laquelle met à terre un cerf. Pwyll appelle néanmoins sa propre meute de chien à se repaître du corps du cervidé. Arawn exprime alors son désaccord et demande à Pwyll de faire un pacte, afin que ce dernier puisse se dédouaner. Ainsi Pwyll prend la place de Arawn aux royaume des morts et partage le même lit que la propre femme d'Arawn, tout en faisant voeu d'abstinence, et ce pendant un an. Au terme de l'année écoulée, Pwyll doit également, selon le pacte, pourfendre d'un seul coup porté, l'enemi juré d'Arawn, le dénommé Hafgan. Ce que Pwyll effectue.
Dès lors, Pwyll et Arawn reprennent leur place respectives et Pwyll, prince de Dyvet, est désormais également appelé "Roi d'Annwyn" par son peuple vassalisé
Cernunnos chrétien
Les lieux de culte à Cernunnos auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage de St Thélau et St Edern
St Edern:
D'étymologie celtique, Edern vient soit de l'adjectif gallois « edyrn », signifiant grand, gigantesque, soit du latin « aeternus » signifiant éternel. Dans la légende galloise, Edern, qui chevauchait aussi un cerf, est le fils du dieu Nuz et l'un des premiers amants de la reine Guenièvre, l'infidèle épouse du roi Arthur. Ce prénom est resté usité en Bretagne ; il est très peu fréquent ailleurs.
Il ne faut pas confondre saint Edern avec saint Théleau, patron de Landeleau, représenté lui aussi sur son cerf, mais en habits épiscopaux. Certains voient dans l’association de ces saints avec un cerf l’héritage de la religion celte qui tenait la bête en grande vénération. La chute annuelle des bois suivie de repousse passait aux yeux des anciens pour être symbole de la mort et de résurrection. Le cerf, on le sait était associé au culte rendu du dieu Cernunnos
Saint Théleau,
dont le nom s'écrit aussi Thélo, Teilo (en anglais), Teliaw (en gallois), Telo (en breton), Thélio, Télio, Théliau, Téliau ou Télyo, fait partie des saints bretons plus ou moins mythiques dont la sainteté n'est pas reconnue officiellement par l'église catholique romaine. Certains voient dans l’association deux saints bretons semi-légendaires, saint Edern et saint Théleau, tous deux traditionnellement représentés comme chevauchant un cerf, un héritage de la religion celte qui tenait la bête en grande vénération. La chute annuelle des bois suivie de repousse passait aux yeux des anciens pour être symbole de mort et de résurrection. Le cerf, on le sait était associé au culte rendu du dieu Cernunnos christianisé
Point sur le thème du tricéphale :
− l’iconographie de Cernunnos tricéphale et celle de Mercure tricéphale se recoupent très souvent.
− Cernunnos est parfois lui-même tricéphale, parfois représenté entouré par deux jeunes acolytes qui prennent l’apparence d’eros-es sur la stèle de Vendoeuvres ou de Mercure et d’Apollon sur celle de Reims, c’est-à-dire justement dans la cité, où de nombreuses représentations du tricéphale avec des attributs de Mercure sont attestées. Nous avons ainsi les 3 phases du soleil:
Apollon (levé) Cernunnos (Zénith) Mercure (couché)
− Ces acolytes remplacent la tricéphalie du dieu médiant, mais ne l’accompagnent jamais. Ils sont donc équivalents.
− Le sac parfois représenté sur les genoux de Cernunnos, d’où sortent des graines ou des pièces de monnaie, correspond à la bourse de Mercure. Celle-ci, souvent fort grande, est moins un symbole de richesse matérielle, qu’un symbole de fécondité. Elle ne paraît dans aucune image grecque d’Hermès
− Géryon(-Taurisque), le dieu tricéphale qu’Héraclès tue pour voler ses troupeaux, règne à l’extrême occident. Sa première mention dans la Géryonide de Stésichore ne date que du VIe s. A.C., c’est-à-dire peu près à l’époque où les Grecs entrent en contact avec les Celtes. Il existait vraisemblablement un ancien mythe celte, dans lequel le dieu-héros sacrifiait un dieu à trois têtes identifié au taureau primordial. Le taureau à trois cornes porté en amulette par les Gaulois ou le « tarvos trigaranos » du pilier des Nautes en sont des hypostases. Le nom de Géryon est le plus probablement dérivé de la racine celtique garo- « cri » et donc apparenté à celui de la grue garanos, « la crieuse »
− Cernunnos est un maître des troupeaux comme Géryon… et Mercure. Les deux premiers représentent (entre autres) la fécondité figurée aussi par des attributs de ce dernier comme le bélier, le bouc, le(s) serpent(s), le coq et la bourse dont on a parlé. Tandis qu’Hercule vole les troupeaux de Géryon assimilé au soleil couchant, Le mythe grec fait d’Hermès le voleur de ceux d’Apollon dont à l’époque impériale l’assimilation au soleil est bien connue.
− Les trois têtes de Géryon représentent les trois phases du soleil à son lever, à son apogée et à son coucher et plus généralement le cycle de la création, du maintien et/ou de la reproduction, et de la mort de toutes choses.
− Sur la stèle de Reims, Mercure représente le lever, Apollon représente le coucher, Cernunnos à l’apogée la fécondité, l’abondance et la « garde » des troupeaux et des créatures.
− Le grand dieu à trois visages des Gaulois doit être mis en relation avec le triskèle, qui symbolise le cycle ternaire de la vie et de la fécondation universelle.
Carvonia/Cervera/cernunna
Ces statues de la déesse au bois de cerf sont assise en tailleur et tiennent une patère et une corne d’Abondance. Le mélange romain et celtique fait de ces statues un élement quasi unique, puisque seules deux fortunes ont été retrouvés dans le monde.
(1)
L'Illyrie est un royaume fondé à Shkodra, Albanie actuelle, en −385, par le roi Bardylis(−385/−358). Annexée par Rome durant l'Antiquité, elle désignera plus tard une région historique des côtes de la rive orientale de l'Adriatique, correspondant à peu près actuellement à l'ouest de la Slovénie, de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de l'Albanie et du Kosovo. Les Illyriens apparaissent vers le xxe siècle av. J.-C. Ce sont des peuples hétéroclites de souche indo-européennequi comprenaient des Dalmates et des Pannoniens, avant l'arrivée des Serbes et des Croates dans les Balkans au viie siècle. Vers −1300, ils s'établissent sur les côtes nord et est de l'Adriatique. Au début du xxie siècle, les archéologues les associent à la culture de Hallstatt.
Ils étaient divisés en plusieurs tribus (ou ethnè), les principales étant : les Ardiéens (Ardianes), les Dalmates, les Dardaniens, les Labéatesles, les Penestes, les Taulantiens, etc. Chacune possédait un roi ; il n'existait donc pas d'unité politique commune à tous. Au viie siècle av. J.-C. et vie siècle av. J.-C., l'Illyrie subit une relative hellénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs : Apollonia, Épidamne-Dyrrhachion (la « Dyrrhachium » des Romains), Lissos, Orikos et sur la côte dalmate : Issa, Corfou, Melaina, Pharos. Au ive siècle av. J.-C., on assiste à la formation de plusieurs royaumes illyriens.
Conclusion (Gérard Poitrenaud, dans les cercles de Cernunnos le dieu primordial des celtes et ses avatars):
« ...Le Dieu-cerf.... C'est : la fécondité, l'abondance et l'immortalité soit un dieu aux multiples visages.
C'est aussi le phallus primordial ; l'arbre cosmique, l'axe de la roue sidérale...
Son principale avatar est un grand cerf immémorial dont le sacrifice semble être à l'origine de toute création.
De sa ramure naissent les deux forces antagonistes qui produisent éternellement le levant e le couchant, la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la création et la destruction.
Maître du ciel nocturne et de l'éternel retour, le dieu cerf conduit toute création dans une chasse éternelle...
En réalité les différents aspects de Cernunnos se côtoient, se succèdent et se chevauchent dans le foisonnement...
Il apparaît en quelque sorte comme un dieu suprême chez les Celtes...
Le dieu Cerf représente d'abord le principe de fécondité, de vie et donc aussi de résurrection qui crée et recrée sans cesse l'Univers par sa propre régénération assimilée à un sacrifice.
Son démembrement semble être l'acte primordial par lequel ont été crées toutes les parties du monde.
Les constellations du ciel étoilé sont formées par sa ramure qui se divise en deux forces éternellement renouvelées...
Il est donc un dieu archaïque du temps et du devenir à l'image du cerf qui entraîne l'Univers dans une chasse éternelle en conduisant toutes les créatures...
Il apparaît également dans la triade du vieillard primordial (Dis, Teutatés), du souverain dans la force de l'âge (Taranis) et du fils (Esus), incarnation du germe de lumière cosmique qui provoque la régénération universelle, dont celle de la tribu que le grand dieu engendre et incarne en tant que dieu tribal dans la succession des générations passées, présentes et futures...
Le principe dynamique qui l'habite se matérialise dans le fleuve des fleuves, dans le vent des vents et dans la tête de tout ce qui se meut dans le cosmos...
Médiateur entre le monde des ancêtres, celui des hommes et celui des dieux, il englobe les trois mondes, mais aussi un dieu sauveur incarné par le jeune héros qui maintient l'Univers hors du chaos...
Il est donc aussi bien l'arbre que le bûcheron, le héros et le taureau à trois cornes, le sacrifice, le sacrificateur et le sacrifié...
La massue et son avatar héroïque assimilé à hercule est le phallus primordial, et en même temps l'arbre cosmique dont les racines plongent dans le monde des morts et dont le faîte forme la voûte céleste.
Il est donc chtnonien et ouranien à la fois...
Créateur par le verbe, logos, « lougos » donc il est le dieu de la Parole sacrée inscrite dans le ciel et dans les oracles des oiseaux...
Il assure la cohésion de l'Univers et conduit les astres pour qu'ils ne s'écartent pas de leur orbe. Il est enfin l'impulseur du mouvement céleste symbolisé par le Cercle et par la Roue, le dieu du pôle éternel qui est au milieu de tout...
Les Dieu des Celtes est fondamentalement le Ciel dans sa révolution éternelle y compris l'axe cosmique qui le soutient et le meut...
Sa ramure symbolise le renouvellement, la bi-polarité de la vie et de la mort, de la lumière et de l'obscurité, de l'essor et du déclin, qui règnent à tout de rôle dans le « Bois sacré »...