MYTHOLOGIES

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0 Cernunnos, puer senex, dieu protohistorique aux bois de cerf. Diespiter infernal et solaire.

 

 

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Cernunnos, divinité du monde souterrain, intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, incarne le cycle biologique de la nature, reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l'image du cerf, l'animal qui le symbolise, lequel perd ses bois en (hivers) février pour une repousse au printemps (mai) les recouvrer en Eté et démarrer son Brame en Automne. Il est associé à la Déesse-mère dont il est l'amant.

 

Jupiter de la nature, infernal et solaire, maître des saisons et de la fertilité:

dieu  de la vie et de la mort, symbole de la fécondité de la nature, dont il personnifie les forces inépuisables

 

Il est LE DIEU Gaulois.

 

 

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Les origines de Cernunnos
C'est dans le Val Camonica qu'a été gravée sur le roc la plus ancienne image du dieu celtique Cernunnos, à une époque indécise mais sûrement antérieure à la venue des Romains dans la région.

Cernunnos est issu de la combinaison d'un dieu celtique avec un dieu cerf d'origine alpine et illyrienne.(1) 
La fusion entre les deux êtres divins apparaît déjà au début du IVe siècle sur une des parures annulaires en or d'Erstfeld, faisant partie d'un trésor découvert sur la route vers le Gothard. Cernunnos y est figuré sous la double forme d'un être à deux têtes, l'une humaine, l'autre portant cornes de bouquetin et oreilles de cervidé.

 

 Cernunnos puer senex ( qui se régénère constamment )

 

Le puer présente à la fois un aspect «positif» et un aspect «négatif». Le côté « positif » du puer apparaît comme l'Enfant divin qui symbolise la nouveauté, le potentiel de croissance, espoir pour l'avenir c'est un dieu de la végétation et de la résurrection, le dieu de la jeunesse divine. 

 

L' ombre du puer est le senex (latin pour "vieil homme"), associé au dieu Saturne discipliné, contrôlé, responsable, rationnel, ordonné. 

L'ombre du senex est le puer , lié à Hermès-Mercure ou à Dionysos-Zagreus- Bacchus - instinct induit, désordre, intoxication, fantaisie. 

Éros, assimilé à Dionysos dans la tradition orphique, n’a pas de père.

Il est protogonos, « premier-né », le mythe archaïque d’un dieu père, à la fois époux et fils de la grande mère. Le double aspect de Cernunnos tantôt mature et tantôt éphèbe correspond à l’idée d’un dieu primordial qui s’engendre lui-même. Cette hésitation de son iconographie entre un dieu père jupitérien ou plutôt saturnien et un jeune héros associé au bélier fougueux caractérise Cernunnos.

 

 

 

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 Cernunnos correspond à une divinité très ancienne qui precedait les autres dieux Gaulois:

 

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Un homme cornu figure sur une peinture pariétale de la grotte des « Trois frères» en Ariège.

Sa posture yogique pourrait indiquer une origine pré-celte (et pré-indo-européenne), relevant de la même thématique iconographique que celle du sceau retrouvé dans la grotte de Mohenjo-daro (civilisation de l'Indus) : représentation d'un dieu à cornes, assis en tailleur, entouré d'animaux). Cette figure de Mohenjo-daro correspondrait à Pashupati, épithète de Shiva

 

On peut signaler qu'à l'époque proto-hittite il existait dans la civilisation du Hatti un culte du cerf.

Il persistera d'ailleurs, en Cappadoce un culte similaire, d'où pourrait découler la vision de saint Eustache, général romain amateur de chasse. Ainsi, Placidus se convertit au christianisme et prit le nom d’Eustache après avoir vu apparaître une croix entre les bois d’un cerf

 

le Cerf est un animal Chtonien, il est le guide des morts.

 

Le cerf est un animal solaire ses bois représentent les rayons du soleil.

Il est symbole de richesse et fertilité

 

 

 Mi-bête, mi-forêt » d’après Ronsard, le cerf fascine et impose le respect aujourd’hui encore à nos contemporains : « Voici donc l’animal porteur d’une forêt de symboles, tous apparentés au domaine obscur de la force vitale. Et d’abord ses bois, par lesquels la nature fait signe : ces deux perches hérissées d’andouillers, façonnées de perlures, rainures, empaumures aux épois aigus, cette ramure dont le nom, la forme et la couleur semblent sortir des arbres et que chaque année élague comme un bois sec, chaque année les refait pour donner la preuve visible que tout renaît, que tout reprend vie ; par la chute et la repousse de ces os branchus qui croissent avec une rapidité végétale, la nature affirme que sa force intense n’est qu’une perpétuelle résurrection, que tout doit mourir en elle et que pourtant rien ne peut cesser. » (Pierre Moinot, Anthologie du cerf, 1987)

 

De cette fonction magico-religieuse du cervidé, venue du fond des âges, est issu le dieu Cernunnos, plus ancienne divinité connue de la Gaule. Si aucun texte se rapportant à lui n’a été conservé, son nom est cependant attesté par une inscription gallo-romaine du pilier des Nautes (Ier siècle ap. J.C.), découvert lors de fouilles archéologiques au XVIIIe siècle sous le chœur de Notre-Dame de Paris. Mais les origines du dieu celte seraient bien antérieures aux Gaulois. Il serait issu d’une très ancienne divinité archaïque représentant l’esprit protecteur du gibier à laquelle les chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (-10 000 à -5 000 av. JC) rendaient sans doute déjà un culte. La figure du « Sorcier » de la grotte des Trois Frères en Ariège, daté de -14 000 ans, représentant un homme, peut être un chaman, avec des oreilles de cerf et une ramure de cervidé, évoque probablement cet esprit protecteur de la chasse, celle-ci équivalant à un sacrifice, les bêtes tuées étant offertes au « Maître du gibier »

 

Sans conteste, le renouvellement de ses bois lié au cycle saisonnier, et repoussant chaque année plus volumineux, a contribué à la sacralisation de l’animal. Leur chute marquait la fin de l’hiver et la repousse de sa ramure, toujours plus haute et plus belle, annonçait le renouveau printanier. La possession de bois de cerf assurait à leur détenteur le transfert de la force physique et procréatrice des cervidés, gages de richesse, de virilité et de fécondité. Ils étaient réputés éloigner maladies, impuissance ou mauvais œil.

 

 

CERNUNNOS, KERNUNNOS  

  DiespiterDispater et Liber Pater  

 

 

Cernunnos est un Dieu total bien antérieur aux autres dieux celtes 

 

Dis Pater (Pluton/ Hades), père des richesses, il règne sur les Enfers (le royaume souterrain) du Sid (l’Autre Monde celte) et de ses richesses, il est le lien entre le monde des morts et des vivants.

 

Dies Piter (Jupiter/Zeus), père du jour, Jupiter cornu,il est l'axis mundi , le Pan Orphique primordial, le Zeus Maitre des Animaux sauvages et de la génération animale. Il porte la roue du soleil et du destin entre ses cornes dont les bois symbolisent le lien entre le monde vegétal et animal. Il est le soleil fécond du printemps, éveilleur des sèves et excitateur des fonctions biologiques.

Son équivalent est le Jupiter Irlandais, Daghda appelé aussi Fer Benn "homme cornu". Un dieu du ciel, maitre universel du monde et donc pilier de celui ci sous l'aspect d'un arbre et responsable du renouvellement de sa vie sous l'aspect d'un cerf se retrouve dans plusieurs mythologies.

 

 Liber Pater est "le dieu qui verse l'abondance et la fécondité", le père libre, Dieu de la fertilité de la nature sauvage, des cycles de régénération, de la végétation arborescente et des sucs vitaux et de la fermentation.   

Liber Pater sera assimilé plus tard au Romain Bacchus, Dieu de la vigne, et des fruits.

La plupart des savants modernes rattachent le mot Liber (Leiber, Leber, Loebesus) à la racine indo-européenne lib, d'où sont dérivés les mots libare, ),leibtiv, etc..

Liber ou Liber pater était donc le dieu qui répand, qui verse l'abondance et la fécondité. 

 

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 CERNUNNOS , à la fois DISPATER, Jupiter infernal et   DIES PITER Jupiter gaulois solaire maître des animaux et de la nature. 

 

 

« (...) Les Gaulois se vantent d'être issus de Dis Pater, tradition qu'ils disent tenir des druides. C'est pour cette raison qu'ils mesurent le temps, non par le nombre des jours ; mais par celui des nuits. Ils calculent les jours de naissance, le commencement des mois et celui des années, de manière que le jour suive la nuit dans leur calcul (...) ».Jules Cesar

 

 Les corps humains ne sont que les véhicules de l'âme et le Dis Pater gaulois serait le père de toutes les âmes : celles-ci seraient issues du monde souterrain qu'elles quitteraient pour gagner la vie terrestre. C'est dans le royaume souterrain de Dis Pater que les âmes passaient d'un corps à l'autre. 

Les âmes immortelles passeraient ainsi de corps en corps jusqu'à l'atteinte d'un état de pureté la rendant totalement divine : les âmes des guerriers les plus braves étant ainsi appelées à échapper au cycle des réincarnations et à rejoindre le séjour des dieux. 

 

 Selon l'archéologue et chercheur au CNRS Jean-Louis Brunaux, la personnalité du dieu gaulois qui lui est comparée ne peut être comprise que si elle est mise en relation avec la croyance, transmise par les druides, de la transmigration des âmes, une forme de métempsycose au cours de laquelle l'âme du défunt s'installe dans un autre corps humain à sa mort. Dans le texte de César, c'est cette théorie qui serait évoquée, les corps humains ne sont que les véhicules de l'âme et le dieu gaulois serait le père de toutes les âmes : celles-ci seraient issues du monde souterrain qu'elles quitteraient pour gagner la vie terrestre. Pour Jean-Louis Brunaux, on peut penser que c'est dans le royaume souterrain de Dis Pater que les âmes passaient d'un corps à l'autre. Les âmes immortelles passeraient ainsi de corps en corps jusqu'à l'atteinte d'un état de pureté la rendant totalement divine : les âmes des guerriers les plus braves étant ainsi appelées à échapper au cycle des réincarnations et à rejoindre le séjour des dieux.

 

 

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Cernunnos est   Dis Pater,  le Père des richesses.

Dis Pater, forme ancienne de Pluton,  Jupiter Infernal,  règne sur les sous sol de la Terre, ses richesses et les morts.

 

 Cernunnos est  pourvoyeur des richesses de la Terre. Sur l’autel de Reims il est représenté des torques au cou et aux bras, posture accroupie sur un dais, symboles de prospérité. On le voit déversant d’un grand sac des grains comme des pièces de monnaie, donc des richesses provenant du monde en-bas.

 

Cernunnos règne sur la fertilité et sur les profondeurs obscures. En se décomposant, les cadavres enterrés dans le sol réintègrent les cycles biochimiques de la Terre et la fécondent à leur tour, la nourrissent comme elle les a nourris du temps de leur vie. Ainsi l’Empire des Morts est-il aussi celui de la fertilité.

Il est souvent représenté avec un sceptre, la corne d'abondance ou avec un sac dont s'écoule ce qui pourrait ressembler à la fois à des grains de blé ou des pièces d'or.

 

Cernunnos est un dieu solaire qui incarne le cycle biologique de la nature, maitrisant les cycles de la vie et de la fertilité reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l'image du cerf, l'animal qui le symbolise. Fréquemment associé à la Déesse-mère, une autre figure majeure du panthéon celtique, il représenterait par ailleurs la puissance masculine et la fécondité

  

On pourrait comparer Cernunnos à Serapis ( à la fois Pluton/Hades et Jupiter/Zeux) Dieu syncretique greco-egyptien; Fusion du Taureau Apis dieu de la fécondité et de Oser-Osiris dieu de la fertilité, de la vie et la mort.

 

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Son nom se trouve sur une inscription gravée au-dessus de son image sur le pilier des Nautes à Lutèce (20 après J.-C.). On lit « ERNUNNOS » la première lettre étant effacée.

 

 

Le mot Cernunnos a été choisi, en raison du sens, comme le plus logique (cornu). Il est le dieu de la fécondité, de l’abondance. Il est également le maître du royaume des morts. C’est le dieu principal des Carnutes. En Roumanie, il a été assimilé à Jupiter. On pense qu’il existait avant que les Celtes ne le représentent.

 

 

Cernunnos est le Cornu, le Bel encorné. Dieu à bois de cerfs ou cornes de bélier. Apparaît sur des autels gallo-romains célèbres souvent accompagné d’un serpent à tête de bélier, Segomonos qu il tient dans une main. L'autre main tient indubitablement un torque semblable à celui qui enserre son cou. Le serpent représente le sexe masculin et le torque le sexe féminin.

 

Sur le chaudron de Gundestrup (Danemark) il est figuré assis en tailleur, entouré d’un grand cerf, de deux taureaux, de deux lions et de deux loups ; C'est le dieu de tous les animaux;

 

Cernunnos est le point central d’équilibre, tout comme Segomonos, le serpent (=eau,hiver, feminin) à tête de belier (=feu,été, masculin) qu’il tient d’une main dans de nombreuses représentations.

Le serpent à tête de bélier est une créature, évocatrice d'abondance et de fertilité - représentant un schéma dualiste illustrant le thème de la régénération et l'interdépendance de la vie et de la mort

 

 

Il représente les aspects sauvages de la nature, les forces primales, maitrisées par Cernunnos.

Borvo, dieu guérisseurs des sources thermales est représenté par un Serpent à tête de Belier, symbolise des sources, de la vie et des cycles.

 

 Cernunnos est représenté souvent sur un pilier. Le pilier représentant l'arbre. En temps que Dieu total, il est le gardien de l'arbre monde.

                       

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Cernunnos, Apollon et Mercure   

 

 

Cernunnos Dieu solaire représente la puissance solaire fécondante  du soleil à son Zénith, Mercure le couché du Soleil  qui disparaît dans les eaux au crépuscule et Apollon le levé du soleil.

Ils ont certainement une mère déesse de la terre et des sources (épouse de Cernunnos)  et une sœur Vénus des sources et déesse de l'Aurore, intermédiaire entre le ciel et la terre, la nuit et le jour.

 

Cette complétude fait de ces dieux des compagnons naturels.   

  

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       Apollon / Cernunnos  /   Mercure

 

Une stèle votive  montre le dieu aux bois de cerf trônant entre Mercure  et Apollon  donc le dieu principal et ses deux adjoints sont des équivalents de la tête tricéphale

 

 

L’image de Cernunnos entouré de deux jeunes personnages divins,  Mercure et Apollon ,  représente un dieu en trois personnes,« père créateur et souverain » en réunion avec ses deux « fils » (adoptifs venus du monde romain) ou avatars. 

 

  

 Apollon  et  Mercure  sont  aussi représentés  comme  les  deux  acolytes  (ou  ambactes)  de  part et  d’autre  du  Cernunnos  de  Reims.  Ils  sont  confrontés aussi  dans  la  mythologie  grecque  la  plus  ancienne.  Les  deux frères  sont  conducteurs  de  troupeaux  et  ont  échangé  leurs attributs  principaux  :  Mercure  reçut  d’Apollon  la  baguette d’augure  en  échange  de  la  lyre.

 

 

Ainsi représenté avec Apollon et Mercure, Cernunnos pourrait représenter l'année et la puissance solaire, fécondante, dont les deux dieux sont les compagnons naturels, Mercure représentant le coucher du soleil et la moitié solbre de l'année et Apollon le leve et la moitié Claire de l'année.

 

 

En outre, Apollon étant la raison et l’esthétique et Mercure la lucidité et l’ingéniosité, Cernunnos parachève la triade en représentant la sagesse et la philosophie.

On a vu  que  ce  monument  montre Mercure  en opposition  avec  un  Dionysos-Bacchus  très  proche  d’Apollon,  et  qui peut-être  confondu  avec  lui.

 

Tous  deux  ont  un  don oraculaire    et  tous  deux  sont  en  rapport  avec  l’autre  Cernunnos  de  Reims  entre  Apollon  et Mercure monde.  Ils  apparaissent  presque  comme  des  doubles.  

 

On peut voir sous chaque dieu un animal: le

cerf, qui se reproduit en automne et le Taureau au Printemps, sont là encore des symbole de fertilité de division de l'année entre Apollon et Mercure.

 

On connaît  bien  Mercure  en  tant  que  le  messager  des  dieux. L’ Apollon  gaulois  transmet  lui  aussi  les  messages  divins  grâce  à  la  musique,  à  la  transe  et aux  rêves  oraculaires.  Il  est  vu  en  opposition  avec  un  autre  dieu  jeune.  

 

Sa  personnalité ambiguë,  son  androgynie  parfois,  le  rapproche  de  Dionysos-Bacchus  et  de Diane-Artémis.  Cette  ambiguïté semble  découler  de  sa  transformation  en  rapport  avec  le  renouveau  de  la  végétation  et  de la vie  que  symbolise  en  Grèce  la  couronne  de  laurier.  Apollon  est  nommé Daphnephoros  «  celui  qui  porte  le  laurier  »  ou  Daphnaios  «  celui  du  laurier"

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 Apollon  apparaît  sur  le  relief  de  Reims  comme membre  de  la  triade  de  Cernunnos  en  opposition  avec  Mercure, de  sorte  qu’on  doit  se  demander  s’il  ne sont pas les   « enfants»  de Cernunnos,  ou  s’ils  en  sont  un  aspect.  

 

À  l’instar  de  Mercure,  Apollon  joue un  rôle  bien  plus  important  :  son  rapport  avec  le  dieu  aux  bois de  cerf  est  étroit  et  ambigu  comme  on  peut  le  constater  sur  le gobelet  de  Lyon  :  le  dieu  dont  la  tête  n’a  pas  été  conservée  peut être  interprété  soit  comme  Apollon  à  cause  de  la  cithare  et  du chien-loup  qui  se  trouvent  à  son  côté,  soit  comme  Cernunnos  parce  qu’il  tend  le  torque vers  le  cou  du  cerf  d’un  geste  qui  évoque  celui  du  dieu  sur  la  plaque  du  chaudron  de Gundestrup.

Sur le même gobelet, le dieu à la bourse peut évidemment être rapproché de Mercure,  mais  le  corbeau  près  de  lui  est  apollinien,  et  le  sanglier  dans  son  dos  également comme  on  a  vu  à  propos  de  la  statue  d’Euffigneix.

  

Nous avons affaire à un Apollon Mercurien   avec  le caducée  qui  se  termine  en  forme  de  lyre.

Les  dieux  qu’on  a  déjà  vus  autour de  Cernunnos  correspondent  à  deux  de  ses  attributs  :  

le  serpent  à  tête  de  bélier  qui  surgit, et  le  dauphin  qui  plonge  comme  pour  décrire  l’aller  et  le  retour  dans  l’autre  monde  ainsi que le cycle éternel de la vie et de la mort. 

 

  

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 Nemed lrlandais

En Irlande,  Némed le Sacré, roi du peuple cerf est l'ancêtre des dieux de la Tribu de Dana et il est appelé Nemedus, gardien du Bois sacré donc des sanctuaires druidiques forestiers en Gaule.  dieu des druides, Il est  le Père de tous les dieux.

  • Némed est le Père de la Déesse mère de la Terre Dana, (aussi appelée Ana et Anu.)  mère de tous les dieux  Tuatha Dé Danann
  • Némed  est le grand père de Ogme et  du Dieu druide Dagda  fils de Dana et époux de Morrigan  
  • Némed  est l'arrière  grand père de  Brigitte (connue sous les noms de BrigitBrigantia...) fille de Dagda, et épouse de Lugh. Elle est la déesse-mère qui règne sur les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons

 

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 Arawn  le  Gallois

 

 Pwyll, prince de Dyvet, fait la connaissance d'un chevalier tout de gris vêtu: Arawn roi de Annwyn le royaume des morts.

Arawn, qui n'est autre qu'un avatar de Cernunnos dans ce récit, possède également une meute de chiens, laquelle met à terre un cerf. Pwyll appelle néanmoins sa propre meute de chien à se repaître du corps du cervidé. Arawn exprime alors son désaccord et demande à Pwyll de faire un pacte, afin que ce dernier puisse se dédouaner. Ainsi Pwyll prend la place de Arawn aux royaume des morts et partage le même lit que la propre femme d'Arawn, tout en faisant voeu d'abstinence, et ce pendant un an. Au terme de l'année écoulée, Pwyll doit également, selon le pacte, pourfendre d'un seul coup porté, l'enemi juré d'Arawn, le dénommé Hafgan. Ce que Pwyll effectue.

Dès lors, Pwyll et Arawn reprennent leur place respectives et Pwyll, prince de Dyvet, est désormais également appelé "Roi d'Annwyn" par son peuple vassalisé

 

 

Cernunnos chrétien 

 

Les lieux de culte à Cernunnos auraient été souvent christianisés, en les plaçant sous le patronage  de   St Thélau et St Edern

 

 

St Edern:

D'étymologie celtique, Edern vient soit de l'adjectif gallois « edyrn », signifiant grand, gigantesque, soit du latin « aeternus » signifiant éternel. Dans la légende galloise, Edern, qui chevauchait aussi un cerf, est le fils du dieu Nuz et l'un des premiers amants de la reine Guenièvre, l'infidèle épouse du roi Arthur. Ce prénom est resté usité en Bretagne ; il est très peu fréquent ailleurs.

 

Il ne faut pas confondre saint Edern avec saint Théleau, patron de Landeleau, représenté lui aussi sur son cerf, mais en habits épiscopaux. Certains voient dans l’association de ces saints avec un cerf l’héritage de la religion celte qui tenait la bête en grande vénération. La chute annuelle des bois suivie de repousse passait aux yeux des anciens pour être symbole de la mort et de résurrection. Le cerf, on le sait était associé au culte rendu du dieu Cernunnos

 

Saint  Théleau,

dont le nom s'écrit aussi ThéloTeilo (en anglais), Teliaw (en gallois), Telo (en breton), Thélio, Télio, Théliau, Téliau ou Télyo, fait partie des saints bretons plus ou moins mythiques dont la sainteté n'est pas reconnue officiellement par l'église catholique romaine.  Certains voient dans l’association deux saints bretons semi-légendaires, saint Edern et saint Théleau, tous deux traditionnellement représentés comme chevauchant un cerf, un héritage de la religion celte qui tenait la bête en grande vénération. La chute annuelle des bois suivie de repousse passait aux yeux des anciens pour être symbole de mort et de résurrection. Le cerf, on le sait était associé au culte rendu du dieu Cernunnos christianisé

 

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Cornu et trompé.?

 

les cornes en général, et celles du cerf, en particulier, étaient devenues l'attribut du mari trompé Marie Bonaparte s'est demandé "par quel détour cet attribut viril en est venu justement à symboliser aux yeux du populaire la faiblesse, l'aveuglement, l'impuissance du mari trompé". Parmi les nombreuses explications qui ont été données, en voici quatre parmi les plus vraisemblables.

 

Selon J.J. Hatt,  dans la mythologie gauloise, la déesse-mère est successivement l'épouse du dieu sidéral Taranis, puis du dieu de la terre Esus dont Cernunnos, dieu des enfers serait l'avatar. Au moment de sa transformation en cerf, Cernunnos était abandonné par la déesse-mère qui rejoignait alors son époux céleste. Ainsi s'explique que le mari trompé ait été affublé d'une ramure de cerf, et qu'il passe pour heureux en argent : Cernunnos était aussi le distributeur de richesses.

 

Claude Gaignebet, dans son ouvrage sur le Carnaval, présente une hypothèse voisine : "Comme l'ours, le cerf est censé avoir séjourné dans l'au-delà sous l'avatar de l'homme cornu, dieu souterrain des Celtes, Kernunnos. La divinité chtonienne ressurgie en Carnaval se saisit de la terre et renvoie alors la personnification de l'hiver non sans échanger avec elle ses cornes. Toutes les religions connaissent un tel principe d'alternance qui justifie les changements de la nature et le temps qui en résulte".

 

Pour W. Deonna. avec le temps, en passant d'une civilisation à l'autre, d'un milieu social à un autre, les notions les plus élevées se dégradent et expriment le contraire de ce qu'elles étaient à l'origine. Dans l'univers chrétien, le dieu-cerf gaulois est devenu diabolique (de là le Diable triprôsope dans une miniature du Quinzième siècle)puis grotesque. Mais demeure l'idée de force et de richesse, témoin l'expression "avoir une veine de cocu".

 

Enfin, à en croire Dunger et Paul Fal, "on avait coutume autrefois de couper les ergots au coq après la castration et de les lui greffer dans la crête incisée. Les ergots non seulement s'implantaient, mais pouvaient atteindre en poussant une mesure plus que normale et formaient ainsi de vraies cornes. Par plaisanterie ou dérision, le mari trompé serait assimilé à un chapon".

 

Villon n'accepterait donc pas d' "être le dindon de la farce", d'être trompé par l'évêque qui aurait usé de traîtrise à son égard.

 

 

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Point sur le thème du tricéphale :  

 

−  l’iconographie  de  Cernunnos  tricéphale  et  celle  de  Mercure  tricéphale  se  recoupent  très souvent.  

 

−  Cernunnos  est  parfois  lui-même  tricéphale,  parfois  représenté  entouré  par  deux  jeunes acolytes  qui  prennent  l’apparence  d’eros-es  sur  la  stèle  de  Vendoeuvres  ou  de  Mercure et d’Apollon  sur  celle  de  Reims,  c’est-à-dire  justement  dans  la  cité,  où  de  nombreuses représentations  du  tricéphale  avec  des  attributs  de  Mercure  sont  attestées.  Nous avons ainsi les 3 phases du soleil:

Apollon (levé)  Cernunnos (Zénith) Mercure (couché)

  

−  Ces  acolytes  remplacent  la  tricéphalie  du  dieu  médiant,  mais  ne  l’accompagnent  jamais.  Ils sont  donc  équivalents.  

 

−  Le  sac  parfois  représenté  sur  les  genoux  de  Cernunnos,  d’où  sortent  des  graines  ou  des pièces  de  monnaie,  correspond  à  la  bourse  de  Mercure.  Celle-ci,  souvent  fort  grande,  est moins  un  symbole  de  richesse  matérielle,  qu’un  symbole  de  fécondité.  Elle  ne  paraît  dans aucune  image  grecque  d’Hermès 

 

−  Géryon(-Taurisque),  le  dieu  tricéphale  qu’Héraclès  tue  pour  voler  ses  troupeaux,  règne  à l’extrême  occident.  Sa  première  mention  dans  la  Géryonide  de  Stésichore    ne  date  que  du VIe  s.  A.C.,  c’est-à-dire  peu  près  à  l’époque  où  les  Grecs  entrent  en  contact  avec  les Celtes.  Il  existait  vraisemblablement  un  ancien  mythe  celte,  dans  lequel  le  dieu-héros sacrifiait  un  dieu  à  trois  têtes  identifié  au  taureau  primordial.  Le  taureau  à  trois  cornes porté  en  amulette  par  les  Gaulois  ou  le  «  tarvos  trigaranos  »  du  pilier  des  Nautes  en  sont des  hypostases.  Le  nom  de  Géryon  est  le  plus  probablement  dérivé  de  la  racine  celtique garo-  «  cri  »  et  donc  apparenté  à  celui  de  la  grue  garanos,  «  la  crieuse  »   

 

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−  Cernunnos  est  un  maître  des  troupeaux  comme  Géryon…  et  Mercure.  Les  deux  premiers représentent  (entre  autres)  la  fécondité  figurée  aussi  par  des  attributs  de  ce  dernier  comme le  bélier,  le  bouc,  le(s)  serpent(s),  le  coq  et  la  bourse  dont  on  a  parlé.  Tandis  qu’Hercule vole  les  troupeaux  de  Géryon  assimilé  au  soleil  couchant,  Le  mythe  grec  fait  d’Hermès  le voleur  de  ceux  d’Apollon  dont  à  l’époque  impériale  l’assimilation  au  soleil  est  bien connue.     

 

−  Les  trois  têtes  de  Géryon  représentent  les  trois  phases  du  soleil  à  son  lever,  à  son  apogée et  à  son  coucher  et  plus  généralement  le  cycle  de  la  création,  du  maintien  et/ou  de  la reproduction,  et  de  la  mort  de  toutes  choses.   

 

−  Sur  la  stèle  de  Reims,  Mercure  représente  le  lever,  Apollon  représente  le  coucher, Cernunnos  à  l’apogée  la  fécondité,  l’abondance  et  la  «  garde  »  des  troupeaux  et  des créatures.  

 

 

−  Le  grand  dieu  à  trois  visages  des  Gaulois  doit  être  mis  en  relation  avec  le  triskèle,  qui symbolise  le  cycle  ternaire  de  la  vie  et  de  la  fécondation  universelle. 

 

 

 

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Carvonia/Cervera/cernunna

 

 

 

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Ces statues de la déesse au bois de cerf  sont assise en tailleur et tiennent une patère et une corne d’Abondance. Le mélange romain et celtique fait de ces statues un élement quasi unique, puisque seules deux fortunes ont été retrouvés dans le monde.

 

  

 

 Le symbole de la divinité féminine

 

        (1)    

L'Illyrie est un royaume fondé à ShkodraAlbanie actuelle, en −385, par le roi Bardylis(−385/−358). Annexée par Rome durant l'Antiquité, elle désignera plus tard une région historique des côtes de la rive orientale de l'Adriatique, correspondant à peu près actuellement à l'ouest de la Slovénie, de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de l'Albanie et du Kosovo. Les Illyriens apparaissent vers le xxe siècle av. J.-C. Ce sont des peuples hétéroclites de souche indo-européennequi comprenaient des Dalmates et des Pannoniens, avant l'arrivée des Serbes et des Croates dans les Balkans au viie siècle. Vers −1300, ils s'établissent sur les côtes nord et est de l'Adriatique. Au début du xxie siècle, les archéologues les associent à la culture de Hallstatt.

 

Ils étaient divisés en plusieurs tribus (ou ethnè), les principales étant : les Ardiéens (Ardianes), les Dalmates, les Dardaniens, les Labéatesles, les Penestes, les Taulantiens, etc. Chacune possédait un roi ; il n'existait donc pas d'unité politique commune à tous. Au viie siècle av. J.-C. et vie siècle av. J.-C., l'Illyrie subit une relative hellénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs : ApolloniaÉpidamne-Dyrrhachion (la « Dyrrhachium » des Romains), LissosOrikos et sur la côte dalmate : Issa, CorfouMelaina, Pharos. Au ive siècle av. J.-C., on assiste à la formation de plusieurs royaumes illyriens.

 

 

 

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  Conclusion (Gérard Poitrenaud, dans les cercles de Cernunnos le dieu primordial des celtes et ses avatars):

 

 


 

« ...Le Dieu-cerf.... C'est : la fécondité, l'abondance et l'immortalité soit un dieu aux multiples visages.

 

C'est aussi le phallus primordial ; l'arbre cosmique, l'axe de la roue sidérale...

 

Son principale avatar est un grand cerf immémorial dont le sacrifice semble être à l'origine de toute création.

 

De sa ramure naissent les deux forces antagonistes qui produisent éternellement le levant e le couchant, la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la création et la destruction.

 

Maître du ciel nocturne et de l'éternel retour, le dieu cerf conduit toute création dans une chasse éternelle...

 

En réalité les différents aspects de Cernunnos se côtoient, se succèdent et se chevauchent dans le foisonnement...

 

Il apparaît en quelque sorte comme un dieu suprême chez les Celtes...

 

Le dieu Cerf représente d'abord le principe de fécondité, de vie et donc aussi de résurrection qui crée et recrée sans cesse l'Univers par sa propre régénération assimilée à un sacrifice.

 

Son démembrement semble être l'acte primordial par lequel ont été crées toutes les parties du monde.

 

Les constellations du ciel étoilé sont formées par sa ramure qui se divise en deux forces éternellement renouvelées...

 

Il est donc un dieu archaïque du temps et du devenir à l'image du cerf qui entraîne l'Univers dans une chasse éternelle en conduisant toutes les créatures...

 

 

Il apparaît également dans la triade du vieillard primordial (Dis, Teutatés), du souverain dans la force de l'âge (Taranis) et du fils (Esus), incarnation du germe de lumière cosmique qui provoque la régénération universelle, dont celle de la tribu que le grand dieu engendre et incarne en tant que dieu tribal dans la succession des générations passées, présentes et futures...

 

Le principe dynamique qui l'habite se matérialise dans le fleuve des fleuves, dans le vent des vents et dans la tête de tout ce qui se meut dans le cosmos...

 

Médiateur entre le monde des ancêtres, celui des hommes et celui des dieux, il englobe les trois mondes, mais aussi un dieu sauveur incarné par le jeune héros qui maintient l'Univers hors du chaos...

 

 

 

Il est donc aussi bien l'arbre que le bûcheron, le héros et le taureau à trois cornes, le sacrifice, le sacrificateur et le sacrifié...

 

 

La massue et son avatar héroïque assimilé à hercule est le phallus primordial, et en même temps l'arbre cosmique dont les racines plongent dans le monde des morts et dont le faîte forme la voûte céleste.

 

Il est donc chtnonien et ouranien à la fois...

 

Créateur par le verbe, logos, « lougos » donc il est le dieu de la Parole sacrée inscrite dans le ciel et dans les oracles des oiseaux...

 

 

Il assure la cohésion de l'Univers et conduit les astres pour qu'ils ne s'écartent pas de leur orbe. Il est enfin l'impulseur du mouvement céleste symbolisé par le Cercle et par la Roue, le dieu du pôle éternel qui est au milieu de tout...

 

Les Dieu des Celtes est fondamentalement le Ciel dans sa révolution éternelle y compris l'axe cosmique qui le soutient et le meut...

 

 

Sa ramure symbolise le renouvellement, la bi-polarité de la vie et de la mort, de la lumière et de l'obscurité, de l'essor et du déclin, qui règnent à tout de rôle dans le « Bois sacré »...

 

 

 

 

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25/01/2015