MYTHOLOGIES

MYTHOLOGIES

cinq grandes divinités romaines, avec des épithètes variées.

https://fr.m.wikisource.org/wiki/La_Religion_des_Celtes

 

Mercure a seize surnoms :

Alaunus, Arcecius, Artaius, Arvernorix, Arvernus, Atesmerius, Canetonessis, Cessonius, Cissonius, Cimbrianus, Clavariatis, Dumias, Magniaeus, Moccus, Tourevus, Vassocaletus, Vellaunus, Visucius.

 

Apollon en a onze :

Anextiomarus, Bormio ou Borvo, Cobledulitavus, Grannus, Livius, Maponus, Mogounus, Verotutus, Vindonnus ; Belenus, Toutiorix.

 

Mars en a trente-huit :

Albiorix, Belatucadrus, Bolvinnus, Britovius, Camulus, Caturix, Cicolluis, Cososus, Dinomogetimarus, Divanno, Glarinus, Halamardus, Harmogius, Lacavus, Latobius, Leherennus, Lelhunnus, Leucetius ou Loucetius, Mallo, Rudianus, Segomo, Toutates, Sinatis, Varocius, Vincius ; Belodunnus, Buxenus, Cabetius, Carrus, Cocidius, Condatis, Coronacus, Leucimalacus, Nobelius, Nodons, Rigisamus, Sediammus, Tritullus.

 

Jupiter en a quatre :

Baginatis, Pœninus, Saranicus, Tanarus ou Taranucus.

 

Minerve en a quatre ;

Arnalia, Belisama ou Βηλήσαμις, Sulevia, Sulis.

 

Deux autres dieux romains apparaissent en Gaule avec des épithètes qui ne semblent pas toutes d’origine latine :

 

Hercule avec deux épithètes :

Magusanus, Saxanus.

 

Silvain avec une épithète:

Sinquatus

 

Un grand nombre de ces épithètes s’expliquent dans les langues celtiques.

Parmi les épithètes de Mars on peut citer :

Albiorix dont le second terme est le gaulois rix roi, en irlandais ri ; 

Belatucadrus dont le second terme se retrouve dans le vieux-breton cadr, beau ; 

Britovius dont le radical est sans doute le même que celui de Brittones Bretons ; 

Camulus qui ressemble au nom de Cumal père du héros irlandais Finn, et qui se retrouve dans le premier terme du nom d’homme gaulois Camulo-genus ; 

Catu-rix « roi du combat » cf. le gallois cad et l’irlandais cath « bataille » ; 

Leucetius ou Loucetius semble dérivé du mot celtique qui est devenu en gallois lluched éclairs ; 

Segomo semble une forme abrégée du nom d’homme gaulois Segomaros ou du nom de lieu gaulois Segodunum ; 

Toutates est un dérivé du mot qui est devenu en irlandais tuath peuple, en breton tud gens ; 

Sinatis est à comparer au nom d’homme gaulois Sinorix ; 

Bello-dunnus dont le premier terme se trouve dans Bello-vesus (cf. pour l = ll le doublet BelatullaBellatullus) ; 

Condatesdérivé du nom de lieu Condate Condé qui signifie confluent ; 

Nodons qui semble être le même personnage que le roi irlandais Nuadu à la main d’argent et que les Gallois Nudd et Lludd à la main d’argent ; 

Rigisamus dont le second terme entre dans Samo-rix,

 

Parmi les épithètes de Mercure : 

Arverno-rix signifie roi des Arvernes ; Arvernus est le nom du peuple gaulois bien connu ; 

Ate-smerius est un nom dont on retrouve le premier terme dans les noms gaulois Ate-boduusAte-spatus et le second terme dans Smertu-litanusRo-smerta : Dumiasest le nom de la montagne du Puy de Dôme ; 

Moccus est la forme ancienne du breton moc’hcochon ; 

Vasso-caletus est formé de deux mots celtiques : vassos, actuellement en breton gwazgarçon et Caletes nom de la peuplade gauloise qui occupait le pays de Caux ; 

Vellaunus est conservé comme second terme dans le nom propre breton Cat-wallaun qui signifie brave au combat.

 

Parmi les surnoms d’Apollon : 

Anextio-marus qui a pour second terme l’adjectif maros, en breton meur grand ;

dans Cobledu-litavus, le second terme est apparenté à litanus de Smertu-litanus ; 

Mogounus est apparenté au nom gaulois Mogetilla ; 

Vero-tutus à Vero-dunum ; 

Vindonnus dont le premier terme se trouve dans le nom de ville celtique Vindo-bona et est conservé en irlandais sous la forme find, en breton sous la forme guenn blanc ;

les deux termes de Toutio-rix sont celtiques.

 

Les surnoms de Jupiter s’expliquent difficilement dans les langues celtiques ; il en est de même de ceux d’Hercule, de Silvain et de Minerve à l’exception peut-être du surnom Beli-sama que l’on peut comparer pour le second terme à Rigi-samus.

Ces exemples suffisent à démontrer que la plupart de ces surnoms appliqués en Gaule aux dieux romains, sont d’origine celtique. On peut se demander quelle en est la valeur. Cette valeur est évidemment variable.

Certains de ces surnoms sont employés tantôt comme épithètes, tantôt seuls. Tels sont : Borvo, Grannus, Belenus, Segomo, Camulus, Belatucadrus, Nodons (Nodens ou Nudens), Sulis, Belisama. Dans ce cas, il est probable que ces surnoms sont les noms mêmes des divinités celtiques.

Quelquefois le surnom a une signification locale : Arvernus Arverne, Cimbrianus de Cimbrie, Condates de Condé, Pœninus des Alpes Pennines ; il est alors vraisemblable que nous avons affaire à une divinité romaine, objet d’un culte local. Restent les surnoms qui n’ont pas un sens local et qui ne s’emploient que comme épithètes. Un certain nombre d’entre eux peuvent désigner des divinités gauloises que l’on a assimilées à celles des divinités romaines qui avaient des attributs analogues.

L’étude des inscriptions gallo-romaines complète donc et rectifie le texte de César. Les dieux romains auxquels les dieux gaulois ont été assimilés sont bien Mercure, Mars, Apollon, Jupiter et Minerve.

Il faudrait y ajouter peut-être Hercule et Silvain. Le nom de Mercure est bien moins fréquent dans les inscriptions que celui de Mars.

On peut en conclure qu’à l’époque gallo-romaine le grand dieu des Celtes était, comme à l’époque des invasions, un Mars plutôt qu’un Mercure, Ou bien, pour adopter l'hypothèse que Mars et Mercure ne sont que deux aspects différents du même dieu qui présidait à la fois aux travaux de la guerre et à ceux de la paix.



29/01/2018