MYTHOLOGIES

MYTHOLOGIES

Csodaszarvas

 

 

Le cerf Csodaszarvas est une figure centrale dans la mythologie hongroise, son nom pourrait se traduire par "Cerf Miraculeux".

 

Un jour, Ménrót - qui s'appelle également Nimród rencontra une belle femme appelée Enéh. Après d'innombrables étreintes, elle donna le jour à deux fils : Hunor et Magor. - En accord avec les anciennes légendes (et au risque de me répéter), l'un devint l'ancêtre des Huns et l'autre, l'ancêtre des Hongrois, c'est depuis que ces deux peuples sont étroitement liés l'un à l'autre - Les enfants avec l'âge devinrent de vigoureux jeune-hommes qui allaient souvent chasser ensembles.

Un beau jour, les frères et leurs suivants tombèrent sur une région encore inexplorée. Le soleil était déjà bas dans le ciel et les guerriers songèrent à tourner bride afin de rentrer chez-eux avant que les ténèbres ne les atteignent.

Tout à coup, ils poussèrent un cri d'émerveillement quand ils virent une magnifique créature apparaître sous leurs yeux : un cerf mâle d'une beauté jamais contemplée auparavant ! Il avait une éblouissante crinière, aussi blanche que la neige qui miroite sous l'éclat du soleil, ainsi qu'une énorme paire de bois tortueux au-dessus des yeux qui brillaient, pareils à des diamants de la plus belle eau. La noble créature ne perdit pas de temps et disparut d'un bond dans les buissons, ne laissant que le bruit de sa course pour seul preuve de son existence.

Aucun ordre ne fut nécessaire puisque les cavaliers prirent en chasse le cerf presque immédiatement. Chacun d'eux ne pensait qu'à la gloire qu'ils récolteraient en capturant une telle bête. Hunor et Magor (ou Magyar selon les versions) laissèrent les hommes charger. Ils traquèrent de concert la splendide créature de longues heures durant ; chaque fois que les chasseurs pensaient avoir perdu la trace de l'animal, ce dernier réapparaissait devant eux. A la fin de la traque, ils se retrouvèrent dans une merveilleuse contrée inconnue, où les cours d'eau semblaient doux comme le vin (un détail qui me laisse un brin sceptique).

 

Émerveillés par tant de beauté, les hommes restèrent pour la seconde fois sans voix à la vue du spectacle qui s'offrait à leurs yeux. Le Cerf Miraculeux, après les avoir menés dans cette terre d'accueil où ils pourraient vivre en toute quiétude, profita de l'occasion pour disparaître, nul ne l'a revu depuis.

 

Le terme "Magyar" ("Magyarok" au pluriel) désignait à l'origine, un groupe ethnique en provenance de l'Asie Centrale et dont les migrations successives, d'abord vers l'Oural (immense chaîne de montagnes se situant dans l'actuelle Russie), puis vers la Mer Noire (aux abords de l'Ukraine), pour finalement aboutir à la création du "Pays Magyar" ("Magyarország"), autrement dit : la Hongrie. De nos jours le qualificatif "Magyar" sert d'avantage à désigner ce peuple, avant la création de l'état hongrois. 

Le mythe du cerf blanc est une légende des origines du peuple hongrois. Il est dit que les deux fils du grand chasseur Nimród (Hunor et Magor), comme leur père, ne vivaient que pour traquer le gibier. Un beau jour, ils partirent vers l'ouest pour une expédition de chasse, chacun accompagné de cinquante hommes en guise d'escorte.

 

Par un beau matin, ils virent un splendide cervidé immaculé comme ils n'en avaient jamais vu auparavant et, immédiatement ils commencèrent à le traquer. Ils voulaient le prendre vivant afin de le ramener à leur père. Cependant, le cerf était très rapide et ce dernier les évita jusqu'au crépuscule.

 

A leur réveil, le cerf était de nouveau là et ils le suivirent des jours durant jusqu'à ce qu'un matin, ce dernier disparaisse brusquement dans une zone marécageuse - parfois définie comme les marais Maeotian où la rivière Don se déverse dans la mer d'Azov - où ils ne pourraient pas le suivre. Dépités par la tournure que prenaient les évènements, Hunor et Magor décidèrent de prendre du repos afin d'avoir les idées plus claires pour la suite des évènements. Au petit matin, qu'elle ne fut pas leur surprise de découvrir qu'ils étaient sur une île splendide, couverte de forêts et emplie de vert pâturages, sans oublier les rivières débordantes de poissons (ça change du vin).

 

Les frères décidèrent de demeurer là, si leur père leur accordait sa bénédiction. Après une voyage de sept jours pour rejoindre leur géniteur, ils découvrirent ce dernier gisant sur son lit de mort, à l'agonie. Ils lui parlèrent de leur projet et demandèrent son accord. Nimród accepta et expira dans un dernier souffle.

 

Après les funérailles, Hunor et Magor retournèrent sur cette île chatoyante où le cerf les avaient guidés. Sur leur chemin, ils trouvèrent un groupe de ravissantes jeunes femmes en train de danser, formant un cercle avec deux autres demoiselles au centre de ce dernier. En un clin-d'oeil, Hunor et Magor galopèrent à bride abattue vers le centre du cercle, balancèrent les deux jeunes femmes à l'arrière de leurs selles et les cent hommes qui les accompagnaient toujours, prenant leurs chefs en exemple, en firent de même avec le reste (excusez le terme peu glorieux pour la gent féminine) des demoiselles, avant de partir au triple galop.

 

Hunor et Magor venaient en fait de prendre les deux filles du prince des Alan, Dulna. La fratrie, accompagnée de leurs hommes célébrèrent un mariage de groupe.

Hunor devint le père des Huns  Hun (peuple nomade turc originaire de l'Asie Centrale) 

et  Magor le père des Magyars (Hongrois).

Au fil des ans, ils devinrent vite fort nombreux, au point qu'il fallut plus d'espace pour tous les accueillir. Ils galopèrent donc vers l'ouest et découvrirent à nouveau une terre prospère (probablement près du bassin des Carpates).

 

Il existe plusieurs variantes de cette légende. Selon certains, les femmes qu'ils découvrent en revenant de chez leur père se changent en Fées   pour s'envoler si les hommes ne sont pas assez rapides pour les attraper (cette scène est d'ailleurs dépeinte sur l'un des vitraux de l'hôtel Gellért à Budapest).

 



26/01/2015