MYTHOLOGIES

MYTHOLOGIES

Gargan ...à Gargantua

 

GARGAN
Géant (fils de la déesse Belisama, vierge fécondée par l'esprit divin du dieu Belenos) qui, au solstice d’hiver, se promenait dans les campagnes pour distribuer des cadeaux.
Le géant Gargantua est la réminiscence du démiurge Gargan lequel, chevauchant la Grande Jument blanche, aurait tracé les chemins de pèlerinage préchrétiens et créé des gouffres, des montagnes et des gués en buvant à certains cours d'eau et des rivières en urinant. Henri Dontenville a relevé que plusieurs dieux celtes sont accompagnés "d'un cheval blanc ou d'une blanche jument" qui parcourent toujours la direction est-ouest, font jaillir des sources sur leur passage, et amènent le soleil. Ce motif symbolique est mis en exergue par Jacques Duchaussoy : la direction que prend cette jument en courant en fait un animal solaire .
C'est du Mont Saint-Michel (Rocher de Mont Tombe consacré à Belenos) que, selon la légende, Gargantua s’embarqua vers la Grande-Bretagne pour y combattre aux côtés du roi Arthur).

 

tiré de https://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/

 

 

de Gargan, on ne sait pas grand chose, mais ceux qui le citent, s’accordent pour en faire « un personnage mythologique hérité de la nuit des temps » (Markale) ou l’ « une des divinités les plus importantes sur le sol gaulois d’un culte primitif qui perdure » (Persigout).

Pour Robert-Jacques Thibaud, l’origine mythique du personnage est à « rechercher dans les êtres fantastiques, les forces naturelles, du panthéon indo-européen ». Il semble donc bien que nous soyons là en présence d’une divinité très ancienne, probablement pré-celtique mais d’une importance telle que les Celtes l’ont intégré à leur panthéon.

On peut l’assimiler à Balor, le dieu Fomoire borgne, mais aussi au Dagda que les moines copistes irlandais, qui le montrent rustre, ventru, goinfre et paillard se sont toujours acharnés à ridiculiser…Certains en font aussi un avatar du grand dieu Lug, mais il n’y a rien d’étonnant à cela dans la mesure où l’on prétend parfois que Lug remplaça le Dagda vieillissant …

 

 

 

 Gargan aurait été associé par les Gaulois à la lutte contre les envahisseurs romains. Il aurait été conservé, même chez les populations plus ou moins christianisées, comme symbole de résistance et « aurait ainsi prêté main forte contre les Anglais durant la guerre de Cent Ans » .

On pourrait donc ici le rapprocher d’Héraklès dont on dit qu’il fonda Alésia et dont le nom grec, selon Markale, recouvre le dieu Gaulois Ogmios lui même assimilé au dieu romain de la guerre Mars… et dont l’équivalent irlandais, Ogme, est la face sombre du Dagda…

 

Henri Dontenville, dans sa « Mythologie française » est certainement l’auteur qui parle le plus de celui dont s ‘inspira probablement Rabelais pour dépeindre son géant Gargantua… il insiste notamment sur le nombre important de traces évidentes qu’il a laissé dans la toponymie de toute l’Europe et répertorie un certain nombre de monts Gargan(t), étrangement, « sans qu’aucune légende gargantuine y existe ou subsiste » mais qui comportent tous l’usage funéraire, que ce soit avec des menhirs, des tombeaux présumés mérovingiens, des coffrets funéraires, etc.

 

On peut se poser des questions sur cette absence de légendes ou de mythes afférents, ou faut-il y voir une victoire des Bénédictins et autres sectateurs du dieu unique qui seraient parvenus à occulter entièrement l’image et le souvenir même de la divinité ?… si cette explication est plausible, et ça démontrerait à nouveau l’importance du personnage et le danger qu’il représentait pour eux, j’aurais plutôt tendance à penser, aussi, que comme on ne trouve que ce qu’on cherche (et c’est particulièrement évident au niveau de l’archéologie et de la matière gauloise), on ne sait pas là très bien encore ce qu’il nous faut chercher … 

 

 

origine - probablement la France proto-historique  

d'après une illustration de Gustave Doré
pour le 
Gargantua de Rabelais

 
nature - géant
autres noms - Gargan, Gargantois, Gargantuas, Grand-Tuard, Gurgiunt, Jarjan, Jorjon, Brise-Chênes, Tord-Chênes (Marne), Bras-de-Fer (Brière), Bringuenariles (Normandie), Hok-Bras, Kawr ou Grand'Tua (Bretagne), Gargountoun (Charente) ...
substituts

  au-delà des légendes, pourrait représenter Belenos ou Lug, et est réinterprété à travers saints Blaise, Michel et Gorgon.

étymologie

- pour Rabelais, c'est en découvrant la puissance du gosier de son fils que Grandgousier s'exclame "Que grand tu as !"
- selon Gaidoz, "gargant" serait le participe présent de la forme intensive d'un verbe gar qui signifierait "avaler, dévorer". Et il rapproche cette forme d'un certain nombre de mots tels que l'espagnol garganta, "gorge". La même racine caractérise d'ailleurs bien des dragons avaleurs : la Gargouille, le Graouli, la Grand'Goule, la Galaffre, ... et la Gorgone.
la racine gar renvoyant à l'idée de la pierre.
- le grec gorgos, "effrayant", qui donnerait une notion d'horreur.
- Jean Markale évoque le breton classique gargam, "cuisse courbe", ce qui définirait un personnage boiteux.
- le suffixe tua, tuas pose problème : peut-être "celui du mont Gargan".

naissance

- annoncée à Plévenon en Fréhel (22), mais en fait rarement mentionnée par les traditions populaires.
- selon les Chroniques, sur la plus haute montagne d'Orient. 
- pour Rabelais, par l'oreille gauche de sa mère, un 3 février.

mort - d'après les Chroniques, aurait été emporté par Merlin ou Morgane en Féerie (Avalon), où il vit toujours.
- on raconte qu'il meurt, vidé de son sang, dans une compétition avec truquée avec le Diable.
- plusieurs sites revendiquent pourtant sa mort et sa tombe. On évoque le plus fréquemment, comme cause de sa mort, l'ingestion de moulins à vents dont les ailes continuent à tourner dans son ventre. A moins qu'il ne soit précipité (dans le Nivernais) au fond d'un puits sous des meules de moulin, par une population qu'il risque d'affamer.
parenté - fils de Grantgosier (Grandgousier) et de Gargamelle (Gallemelle), ou Gargantine.
- selon Giraud de Barri, fils de Belen.
- fils de Belenos et Belisama
- époux de Badebec, fille du roi des Amaurotes, en Utopie. 
- les traditions populaires évoquent la difficulté pour lui de trouver une épouse à sa mesure, et parlent plutôt, de façon anonyme, de la "Femme de Gargantua", à moins qu'elles ne reprennent pour elle le nom de Gallemelle.
- père de Pantagruel, ou d'enfants qui restent anonymes et rarement mentionnés dans les traditions populaires.
fonction

- façonneur de paysages, qui agit au niveau du sol, de façon fantaisiste, et en fonction de ses besoins naturels, ce qui explique les irrégularités et bizarreries de la nature.
- grand marcheur, généralement d'Est en Ouest.
- guerrier, pourfendeur de géants, qu'il met volontiers dans sa besace.
- parfois invoqué comme croquemitaine.

signes
particuliers

- énorme géant, bonhomme et bien intentionné, débonnaire et jovial.
- d'une force exceptionnelle.
- barbu, velu.
- porteur d'une dent creuse.
- fruste.
- glouton, dévorant indistinctement tout ce qui lui tombe sous la main.
- porte un bâton de marche (le plus souvent un tronc d'arbre) ou une massue, une hotte, une gibecière de peaux de bêtes.

 

 

LE PERSONNAGE DE GARGANTUA

 

La naissance de Gargantua, telle qu'elle est relatée dans les Chroniques, mobilise une nuée de personnages, accourus de divers horizons mythologiques : " Tous dieux, semi-dieux, nymphes, paranymphes, déesses et autres se montrèrent fort serviables audict enfantement "Morgane,Cybèle, Proserpine, Ysangrine et Cornaline reçoivent l'enfant. Le soleil, la lune, le vent, les feuilles des arbres même suspendent un temps leur mouvement. Ysabelle et Philocatrix - l'aïeule de Mélusine - baignent le bébé. Et sont aussi présents FaunusSilvanus, ainsi qu'une floppée de satyres et de lutins.

A sa mort, Gargantua ira rejoindre en Féerie le roi ArthurMorganeOgier le Danois et Huon de Bordeaux.

Est-ce là le signe de l'importance du personnage ? Il faut bien sûr faire la part de la fantaisie du récit. Il n'en reste pas moins que notre géant national, dont Rabelais a su extraire la substantifique moelle, s'inscrit d'emblée au coeur d'un univers mythologique polymorphe : celui qui anime le territoire français et certaines régions des pays limitrophes.

Son nom pourtant reste ignoré jusqu'aux années 1630. Ou du moins, on n'en relève aucune trace littéraire, ni iconographique. Enfoui dans le secret des traditions populaires, ce n'est que bien plus tard qu'il apparaît sous la plume des folkloristes qui sont allés le dénicher dans les légendes locales et dans les toponymes.

Et là c'est une révélation : on le découvre quasiment partout, inscrit dans la mémoire collective. Il est omniprésent dans les paysages. Il s'affirme comme un personnage essentiel de l'imaginaire local. L'impressionnant relevé de ce qui est parvenu jusqu'à nous - et qui, de façon évidente, ne doit que très peu à Rabelais - est là pour en témoigner.

C'est donc tout naturellement que l'on est amené à s'interroger sur la nature de ce volumineux personnage. Il paraît bien téméraire pourtant de chercher à le cerner, à en esquisser le portrait. Et il convient de rester très prudent. Ce qui n'empêche pas d'imaginer ce qu'il peut avoir représenté, de proposer des pistes, de lancer des hypothèses : en dépassant le premier degré des grosses plaisanteries - encore que ... ; en enquêtant sur les traces qu'il a laissées ; en scrutant ses faits et gestes, les lieux qu'il a marqués, les thèmes récurrents, les mots eux-mêmes.

Son personnage ne s'appuie pas sur un récit chronologique, biographique, mais plutôt sur une accumulation de faits qui se répètent de lieu en lieu. Il apparaît comme un être intemporel, qui manifeste sa présence et son pouvoir ici et là.

Avant tout c'est un géant, et il rentre par là dans une catégorie bien définie de l'imaginaire. Mais, contrairement à la majorité des géants, il n'est en rien méchant, ni menaçant, même si, du fait même de sa taille, on préfère plutôt le voir s'éloigner. Et, s'il lui arrive de faire des dégâts, c'est bien malgré lui, et il se montre souvent prêt à réparer. De même, contrairement à la plupart des géants, il n'est pas attaché à un lieu particulier : il ne cesse de voyager, de parcourir, d'"arpenter" à grandes enjambées le territoire, dans sa quasi totalité.

C'est ainsi que Dontenville a pu suggérer que Gargantua réalise "à grande profondeur, notre unité nationale". Il apparaît de fait, à la façon du dieu gauloisTeutatès, dans un rôle de protecteur de la communauté : c'est un guerrier, spécialement missionné par Merlin auprès d'Arthur pour le défendre contre ses ennemis. Il lutte contre les envahisseurs, contre les armées ou les géants qui mettent en péril le pays, ou bien d'une certaine façon contre le christianisme, la nouvelle religion qui menace les anciennes croyances (ne serait-ce qu'en ingurgitant périodiquement des moines, même si c'est par inadvertance, mais toujours en faisant honneur à l'esprit "gaulois").

Et pourquoi après tout ne pas y voir une préfiguration d'Astérix, consolidé par Obélix pour la force et la manie de porter des mégalithes. Bourquelot ne parlait-il pas de lui en ces termes : " Peut-être Gargantua doit-il être regardé comme une sorte de personnification de la race gauloise en lutte contre les Romains. Les peuples italiques avaient paru aux Gaulois, lors de leur invasion au-delà des Alpes, de petits et chétifs soldats ; c'est par cette idée qu'on pourrait expliquer le type de Gargantua comme représentation de la force celtique. "

Son gigantisme l'impose comme un être supérieur, dont la tête peut se perdre dans les nuages, et qui prend plaisir à s'asseoir sur les plus hautes montagnes et sur les tours des cathédrales pour prendre des bains de pied dans les lacs ou les fleuves. Un être qui domine toutes choses, protéiforme et omniprésent, qui passe sans transition ni contradiction de la taille humaine à celle des montagnes. Cela répond bien sûr aux nécessités du récit, mais traduit aussi un caractère surnaturel, divin, omnipotent, à la fois proche des hommes et dominant l'Univers. Et cela contribue à en faire un dieu suprême et miséricordieux. S'agit-il pour autant du dieu unique d'un probable monothéisme gaulois ?

Dontenville, lui, le voit accouplé à Mélusine. Mais il n'y a pas nécessairement simultanéité. G.-E. Pillard explique qu'il serait " inutile de chercher une quelconque parédrie : Gargantua "solaire" serait le successeur de Mélusine devenue "lunaire". Et, dans ce cas, Gallemelle pourrait recouvrir l'image de Mélusine devenue, dans la légende, la "mère" de Gargantua. En réalité, elle ne lui a pas donné naissance, mais elle l'a précédé. " (voir à ce sujetMélusine)

Il a été qualifié de dieu solaire : il fait régulièrement le tour du monde, et son premier voyage, accompagné de ses parents, et guidé par la Grant Jument dont ils tournent la tête vers l'ouest, le mène d'un lointain Orient jusqu'au Mont-Saint-Michel. Et c'est là, au bord de la mer Occidentale, qu'il finira par s'éteindre, ou bien qu'il s'embarquera pour les îles enchantées. Selon Gaidoz, le caractère dévorant, avaleur, de Gargantua conserverait le souvenir de sacrifices humains autrefois adressés au dieu solaire. Dontenville, lui, en fait un dieu du soleil couchant, associé en une sorte de triade, à Orcus, le dieu de la nuit, et à Belenos, celui de la lumière solaire.

Gargantua en tout cas ne s'impose pas vraiment comme un véritable démiurge, mais bien plutôt comme l'ordonnateur du cosmos ; il se contente d'aménager le paysage : les cailloux coincés dans ses bottes ou sa pierre à affiler forment les menhirs ; les palets avec lesquels il joue deviennent les tables des dolmens ; la terre décollée de ses sabots, et les produits de ses vomissures ou de sa défécation génèrent tertres et collines ; il tarit les rivières en buvant, et engendre les fleuves en urinant ... Joueur maladroit, il ne se fait remarquer ni par son adresse, ni par sa précision, ce qui permet d'expliquer les irrégularités et bizarreries de la nature. Son caractère mal dégrossi, à l'emporte-pièce, et sa dépendance vis-à-vis des contingences naturelles, peuvent suggérer un regard pour le moins sceptique quant à la perfection de la nature humaine, voire divine. On est bien loin de l'harmonie des sphères célestes ... Est-ce là la trace d'une véritable vision du monde, ou bien le résultat du long déclin d'une religion oubliée ?

L'activité de Gargantua se recentre souvent sur ses fonctions digestives, de l'ingestion à la régurgitation ou à la défécation. Cela pourrait le définir comme un dieu du temps, de la mort, qui dévore tout sur son passage. Il se bat volontiers en lançant des raves, légume souterrain, associé aux morts. Et Pillard parle de son "énorme bouche qui ressemble à un gouffre", à la gueule de l'Enfer, et il suggère que sa dent creuse, où ceux qu'il ingurgite trouvent régulièrement refuge, peut être considérée comme un "véritable purgatoire". Tout cela en ferait un psychopompe, un passeur vers l'autre monde. Autre rôle qui renvoie à l'archange solaire saint Michel, auquel il est si souvent géographiquement associé.

Ses perpétuelles pérégrinations, ses traversées de cours d'eau, peuvent aussi suggérer un parcours initiatique, tandis que l'engoulement et le retour à la lumière du jour de ceux qu'il avale semblent représenter une épreuve marquée par la mort et la résurrection. G.E. Pillard suit cette piste : " Les "tombes" de Gargantua figureraient très bien les lieux de célébration de "mystères", avec épreuves initiatiques, les déplacements de Gargantua matérialiseraient des itinéraires sacrés reliant des lieux de pèlerinage, et les dépattures en marqueraient les principales étapes. "

Gargantua pourrait aussi être un dieu de la génération : on a observé des rites de fécondité autour de pierres qui lui sont dédiées, et il est tentant de donner une interprétation phallique aux épisodes qui évoquent sa "troisième jambe".

Henri Fromage, quant à lui, a exploré, à la suite d'Henri Dontenville, quelques thèmes sonores qui reviennent en leitmotiv dans les épisodes légendaires : mul/mun (meule, moulin, meunier, moine ...) qui ferait référence au dieu gallo-romain Mars-Mullo ; pal (palet, pelles ...) qu'il rattache au latin spelunca, "caverne, grotte, entrées du monde souterrain" et qui serait à rapprocher de Mercure ; boui (bouillie, boeufs, boue, bois ...) qui renverrait au dieuApollon-Borvo des sources bouillonnantes. Ainsi Gargantua assurerait à lui seul les fonctions propres à Mars, Mercure et Apollon

Enfin, parmi les multiples conjectures que suscite ce personnage, un récit le montre naissant à Plévenon, pas plus gros qu'une équille, mais très long, au point que sa tête sortait de la bouche de sa mère. Et cela nous mettrait sur la piste d'un dragon, également "à grand gosier", selon les mots de Dontenville qui est tenté de le voir représenté sous la forme du serpent à tête de bélier de l'iconographie gauloise : " On peut soupçonner un Gargantua primitif d'avoir eu partiellement forme de serpent, d'avoir été le géant anguipède, mieux encore, de s'être transformé complètement, selon des rites perdus, de serpent en géant. "

Mais, si Gargantua est si important, pourquoi a-t-il été si longtemps entouré de silence ? Pourquoi est-il resté dans l'ombre ? On peut supposer qu'il était en fait trop dérangeant, en tant que représentant d'une religion qu'il fallait effacer de la mémoire. Dans ses Légendes rustiques, George Sand disait de Georgeon que " ce nom terrible qui présidait aux formules les plus efficaces et les plus secrètes, ne devait être confié aux adeptes de la sorcellerie quedans le pertuis de l'oreille ... " Georgeon, un avatar de Gargantua ? En tout cas, les dieux anciens furent diabolisés ; et sans aucun doute parla-t-on longtemps de Gargantua sous le nom du "Diable". D'autre part, le nom de "Gargantua" ne semble pas très ancien. Il pourrait s'agir d'un qualificatif pour un dieu au nom volontairement caché, non nommé, et peut-être même sans nom. Tout simplement, "celui du mont Gargan", de ces monts sacrés, désormais dédiés à saint Michel ou bien associés à d'anciens cimetières, que l'on retrouve un peu partout sur le territoire, et même hors de nos frontières, notamment en Italie avec le Monte Gargano (près duquel Florimont tue le géant Garganeüs), ainsi que, semble-t-il, sur le mont Ararat.

Et l'on peut tout simplement envisager Gargantua comme une figure composite, englobant toutes les anciennes divinités diabolisées sous ce nom par la nouvelle religion.

 

http://www.mythofrancaise.asso.fr/

 

 

LES SITES GARGANTUESQUES

 

 

 

GARGANTUA a été repéré un peu partout sur le territoire français, que ce soit dans la toponymie ou dans les légendes locales, sous son nom propre, ou bien sous un de ses multiples prête-noms qui n'empêchent pas de le reconnaître à son allure et aux exploits qui lui sont attribués. La multitude de ces sites compose un gigantesque puzzle qu'il reste à déchiffrer.

 

Différents chercheurs se sont attachés, depuis un siècle et demi, à collecter les informations concernant les légendes locales. Les données ci-dessous proviennent pour la plupart des livres figurant dans la bibliographie, et tout particulièrement de Gargantua dans les traditions populaires, de P. Sébillot. Cette liste ne peut bien sûr être considérée comme exhaustive. Notamment il n'a pas été possible de retenir tous les toponymes Gargan, Gorganne, Gourjonne, Grégaine, Jaulgonne, Jarjatte, Gorjat, et autres Georgettières, Jargeau ou Crugo, dans lesquels Dontenville, et bien d'autres après lui, ont tendance à voir la trace de notre géant national. Merci de signaler par mail les erreurs, imprécisions et manques que vous aurez détectés.

 

A noter que les sites mentionnés ont, pour nombre d'entre eux, été répertoriés il y a de nombreuses années, et qu'ils ont depuis souvent disparu. Par ailleurs, la disparité du nombre de témoignages selon les régions ou les communes ne rend pas uniquement compte d'une présence plus ou moins importante des légendes gargantuesques en ces lieux. Elle témoigne également du travail de collecte et des zones plus ou moins largement inventoriées.

 

dans l'Ain (01) :
- on trouvait sur Arbignieu, au nord de Thoys, dans la vallée du Furans, un bloc de grès, la Boule de Gargantua (déplacée près de la bibliothèque de Belley), qu'il a lancée à partir du hameau du Plâtre. Près de là, dans la rivière, un tumulus est également dû à Gargantua.
- on signale près d'Arbent, à Bouvent, un Pas du cheval de Gargantua, terrain de deux hectares en fer à cheval, avec un îlot rocheux en son centre.
- à Valbonne, près de Balan, Gargantua se blesse au pied et laisser des traînées de sang (bandes de cailloux rouges).
- à Bâgé-la-Ville, Gargantua avale une bouillie de farine de maïs qu'on lui enfourne avec une pelle.
- ayant excavé le Léman, Gargantua renverse sa hotte et crée les buttes de la Bresse près de Bourg-Saint-Christophe. Et dans les environs, saint Christophe crache un molard (à moins que ce ne soit un caillou laissé par Gargantua) et boit l'Allier.
- à Ceyzérieu, Gargantua réussit à cultiver du blé sur un terrain aride, et il jette la Pierre Noire pour chasser les moineaux. Il arrache de gros chênes, et avec les brindilles confectionne un fagot qui permet à une pauvre femme de se chauffer pendant sept ans. Il s'assied sur le Grand Colombier, se baigne les pieds dans le Séran, et, à Culoz, boit le Rhône, un pied sur la Dent du Chat, et l'autre sur le Colombier. Ce faisant, il lâche un pet en direction de Genève, et crée ainsi le Golet-du-Pet.
- les Rochers-de-Jargeonneau, à Champagne-en-Valromey, semblent faire référence à Gargantua.
- Gargantua boit l'Ain et avale un bateau, un pied sur le Bénitier, près de Cize-Bolazon et l'autre sur Daranche.
- Gargantua s'écorche le pied, et son sang rougit les bandes de cailloux qui strient la plaine vallon de Collonges.
- le Muron (ou Murer) de Divonne et le Mont Myon ont été formés avec le contenu des hottées que Gargantua transportait en vue d'élever le Colombier de Gex à la hauteur du Mont-Blanc, et qui ont été renversées quand ses bretelles se sont cassées. C'est aussi lui, ou un quelconque génie, qui, s'étant mis en tête de traverser le Léman en passant sous terre, aurait formé le mont Mussy avec la terre évacuée. Et il aurait fait une partie de palets sur ce même mont avec Samson qui se tenait sur la colline de Riaumont, à 2 km et demi de là.
- Gargantua boit le Rhône en même temps qu'un bateau de 500 fagots, un pied sur le clocher de Groslée, l'autre sur le château de Brangues.
Jayat possède un hameau Gargasson.
- en enlevant la terre de ses sabots, Gargantua laisse, des deux côtés du Rhône, les dépattures de Lavours et de Vions, et ses traces de pas sont visibles dans le marais de Lavours.
- Gargantua s'assied sur le clocher de Mantenay, et il se trempe les pieds dans la Reyssouce.
- on relève un hameau Jargeat sur la commune de Martignat.
- le lac de Nantua a été pissé par Gargantua, tandis que le mont qui domine la ville est une catole (une crotte) qu'il a laissée là.
- à Neuville-sur-Ain, Gargantua a bu dans la rivière.
- pour séparer des gens en train de se battre, Gargantua a jeté les cailloux de sa hotte près de Pressiat et Cuisiat, formant ainsi le Montcel, le Peloux, le Montfort, la colline de Nialet, le mont Châtel et la colline de Boisset. Puis il a abandonné sa hott, dont la bretelle avait cassé, a dessiné un immense arc-en-ciel au-dessus de la Bresse, et s'est assis sur les pierres qu'il avait dispersées.
- les empreintes de la main et du pied de Samson, qui s'en servait pour jouer avec Gargantua, restent inscrites dans un bloc de schiste, la Pierre à Samson, à Thoiry.
- on relève à Vesancy, la pierre Boule de Gargantua, ainsi que la Pierre de Borné de Goliath.
- sur la colline de Mussy, Gargantua joue à s'envoyer des bocs de rochers avec Samson qui est à 2500 mètres, sur la colline de Riaumont.

 

dans l'Aisne (02) :
- on trouve à Bois-les-Pargny le menhir de la Haute-Borne, ou Verziau (pierre affiloire) de Gargantua..
- il existe une hottée de Garnatua à Chasserny.
- Gargantua déverse sa hotte et crée la montagne sur laquelle la ville de Laon est bâtie. Le reste de la hottée forme la butte sablonneuse de Molinchart.
- à Mont-Saint-Père, Gargantua boit à la Marne et avale un bateau, un pied sur le clocher de Mézy, l'autre sur celui de Chartèves.
- une tombelle est connue sous le nom de "flottée de Gargantua à Pardefonval.
- on a signalé une pierre à pisser de Gargantua à Vic-sur-Ainse.

 

dans l'Allier (03) :
- Gargantua boit l'Allier un pied sur Creuzier-le-Vieux, l'autre sur Bellerive, et il met la rivière à sec pendant plusieurs heures, ce qui permet d'aménager un gué menant à Gergovie.
- à Meillard, saint Martin fauche un pré en coupant tout, y compris l'herbe du voisin, avec sa faucille emmanchée à un arbre. Il déracine les sapins, et avec les brindilles tombées du fagot, une vieille femme peut se chauffer pendant sept ans.
- près de Néris-les-Bains, Gargantua laisse un caillou qu'il tire de sa chaussure en revenant de Saint-Pourçain-sur-Sioule.
- près de Varennes, Gargantua boit l'Allier, un pied sur Chazeuil, l'autre sur Briailles, et dans la foulée avale deux bateaux de poudre destinés à Jeanne d'Arc.
- Gargantua enjambe l'Allier au Veurdre.
-- sur les monts de la Madeleine, Gargantua engage une partie de quilles avec Samson. Gargantua lance son palet de la Croix du Sud et abat les neuf quilles. Ils les relèvent. Samson n'en abat que sept, qui sont toujours là près du palet.

 

dans les Alpes de Haute-Provence (04) :
Roland boit la Bléone, un pied sur chaque rive, et laisse l'empreinte de son pied sur la route de Digne à Mézel, sur la Montée Jaubert : le Piedou de Roland.
- un Pas de Gargantua à Oppedette.
- Gargantua boit la Durance près de Venterol.

 

dans les Hautes-Alpes (05) :
- le menhir du Palet de Gargantua, à Orpierre, est un gravier provenant de son soulier.
- à Tallard, Gargantua boit la Durance.
- près de Manteyer, Gargantua pisse le torrent du Buëch et abandonne ses boules au bord.

 

dans les Alpes-Maritimes (06) :
- Gargantua traverse d'un pas, en s'aidant de son bâton, de Cannes aux Lérins.
- le rocher du Brech a conservé l'empreinte de la main de Gargantua à Saint-Martin-d'Entraunes.
 
Charlemagne et Roland jouaient au bouchon à Castellaras de la Touiré, près de Saint-Vallier. Roland lance une boule : le Roc-Baron. Puis Charlemagne lance un palet, le Caïsso Brunado, sur lequel il laisse l'empreinte de ses doigts.
- près de VenceRoland et Gargantua jouaient à se lancer d'une montagne à l'autre le bloc rocheux de la Pelote de Roland, près de Saint-Barnabé.
- le massif de Gorgion-Long, à la frontière et à la limite des Alpes-de-Haute-Provence est dominé par un mont Bal.

 

dans l'Ardèche (07) :
- Gargantua passe à Devesset avec l'hiver et l'été dans sa besace, et dans le Vivarais, il est réputé apporter l'hiver et l'été dans sa hotte.
- Gargantua boit le lac à Issarlès.
- des Palets de Gargantua, ou des Géants se trouvent à Lablachère, et un aven y est connu comme la Goule de Gargantua.
- un roc percé et isolé au haut d'une falaise, à Lagorce, est le Ron de Ronle (Roc de Roland). 
- un pied de Gargantua est resté imprimé dans la roche à Thines (Malarce-sur-la-Thines).
- en jouant avec un camarade posté au Thor, Gargantua a laissé son palet au Petit-Paris, près de Montselgues.
- à Sablières, des blocs de granit représentent le jeu de boules de Gargantua.
- un gravois de Gargantua près du Roc Sampzon.
- dans le canton de Vallon, le rocher de Cayre-Crey, isolé dans le cours de l'Ardèche, vient du sabot de Gargantua. Il est désigné comme Pierre de Gargantua.
- Gargantua a lancé, depuis les environs de Vanosc, ses palets qui sont tombés de l'autre côté de la Canceà la Roche d'Ovant.

 

dans l'Ariège (09) :
- le col de la Gargante, près de Montségur, et plus au sud, le roc de la Gourgue

 

dans l'Aube (10) :
- Gargantua tue Gallimassue à Troyes en lui fracassant la tête contre le château de Rumilly-les-Vaudes, propriété des Bénédictins de Molesmes.
- la Champagne a été défrichée par la queue de la Grant Jument qui accompagnait Gargantua et ses parents lorsqu'ils voyageaient vers l'ouest.

 

dans l'Aveyron (12) :
- Gargantua tarit le ruisseau à Alpuech.
- on conservait dans une chapelle de Rieupeyroux une omoplate d'animal préhistorique, que l'on attribuait à un géant. Une pierre, non loin, a été jetée par le Diable en essayant, vainement, d'écraser la chapelle.
- deux sarcophages de la cathédrale de Rodez sont connus sous le nom de Salières de Gargantua.

 

dans les Bouches-du-Rhône (13) :
- Gargantua retire de sa chaussure la Gravette de Gargantua, près de Fontvieille, lorsqu'il passe d'une enjambée de la montagne de Cordes au mont Paon.
- au sud de Tarascon, le menhir de la Pierre qui Tourne (aux premiers coups de midi et de minuit) est un gravier provenant de la chaussure de Gargantua.
- se dirigeant vers l'ouest, Gargantua s'arrête près de Tarascon pour boire le Rhône, tout en avalant quelques bateaux.
- au sud des Alpilles, il retire de sa chaussure la Gravette de Gargantua, tout en faisant une enjambée de la montagne de Cordes au mont Paon.

 

dans le Calvados (14) :
- Gargantua meurt à Saint-Sever et est enterré la tête à Grosmont, le cou le long de la vallée de Malloué, le corps le long de celle de Landelles (1,5 km), les pieds correspondant aux éminences de La Sentière et de La Guérinière.
- deux menhirs, près d'Ussy, sont tombés de la poche de Gargantua.
- Gargantua s'endort à Vire, le bras tendu par-dessus le ravin. Un savetier emprunte ce pont, mais le pique de son baton ferré : le géant se réveille et le savetier tombe à l'eau.
- à Grosmont, une tombe de Gargantua.

 

dans le Cantal (15) :
- le Juif Errant passe à La Trinitat en faisant des enjambées de géant : il pose un pied sur le Causse Méjan, l'autre sur le Causse Noir, et il boit la Jonte.
- Gargantua boit l'Alagnon à Massiac, un pied sur le rocher Saint-Victor, l'autre sur le rocher Sainte-Madeleine.

 

dans la Charente (16) :
- Gargantua boit la Font de l'Echo à Ambérac, et s'endort : un troupeau de moutons s'engouffre dans sa bouche, que le berger va y rechercher.
Roland lance sa cognée à Charras, et forme le terrier du Puy Roland. 
- à Mainfonds, il a voulu combler la grande fosse de la forêt de la Braconne, mais il laisse tomber sa hotte, formant ainsi la Motte de Gargantua, que jamais le Diable ne lui a permis de reprendre
.- à Montemboeuf Gargantua fauche le pré d'une vieille femme contre un déjeûner. Après avoir fait la sieste, il coupe tout, même chez les voisins.
- il forme la colline du Pinsonneau, au sud de Baignes-Sainte-Radegonde, avec la boue de ses chaussures, et la motte de Coiron est une dépatture ou "dégotture" de Gargantua.
- dans l'Angoumois, Gargantua fauche le pré d'une vieille femme, puis demande à dîner. Il va pour cela chez un meunier et y prend toute la farine, va prendre du blé chez un fermier pour le payer, fait moudre le grain et propose de faire de la bouillie dans l'écluse ; mais il avale tout, y compris les animaux crevés que l'on y jette pour l'arrêter.

 

dans la Charente-Maritime (17) :
- assis sur le clocher de Fontenay, un pied sur le clocher de Niort, l'autre sur celui de Luçon, Gargantua compisse les habitants de La Rochelle, où il éteint un incendie. De là il gagne l'île de Ré.

 

La Galoche
de Gargantua, 
sur l'Ile d'Oléron.

 

- aux deux extrémités de l'île d'Oléron, à Saint-Denis et à Dolus, les restes de deux anciens dolmens constituent les Palets de Gargantua l'île, tandis qu'un petit menhir, à Saint-Gilles, est la Cuiller de Gargantua, et qu'il a sa table à Ors (Château-d'Oléron).
- la femme de Gargantua veut boucher la Gironde à Saint-Fort-sur-Gironde, ou du moins construire un pont, avec des pierres qu'elle a prises à Saint-Ciers. Mais les cordons du tablier cèdent et les pierres forment le terrier de Beaumont.
- Gargantua enjambe le pertuis d'Antioche et gagne Saint-Pierre-d'Oléron, avant de passer à Ors et de rejoindre Marennes. On trouve la Galoche et la Cuiller de Gargantua, probablement des menhirs, entre Saint-Pierre-d'Oléron et Dolus, près de Saint-Gilles.
- à Sainte-Ramée se trouve le berceau de Gargantua, en l'occurence une dépression de quelque 100x40 mètres ; les petits coteaux de la région sont les cailloux qu'il amassait quand il était petit. C'est également là que la Femme au Géant remplit son tablier pour aller construire un pont sur la Gironde, mais les cordons de son tablier cèdent et ce qui en tombe forme le Terrier de Beaumont.

 

dans le Cher (18) :
- on signale à Bourges une écuelle de pierre du géant où l'on versait une fois l'an le vin aux pauvres. C'est en lançant son marteau de Quantilly, à 16 km de là, que Gargantua a fondé la ville.
- à Cours-les-Barres, Gargantua franchit la Loire en sautant à pieds joints. En retombant, ses pieds creusent un trou qui modifie le trajet du fleuve.
- Gargantua boit la rivière au Bec d'Allier, à Cuffy.
- c'est Gargantua qui creuse sur 10 km, avec une charrue attelée aux épaules, le Fossé du Grand-Géant, entre Ivoy-le-Pré et Henrichemont.
- se rendant du Limousin à la Touraine, Gargantua laisse une dépatture d'un sabot, qui forme la butte de Sancerre (l'autre sabot étant décrottée dans le Nivernais, à Saint-Andelain).
- saint Georges enjambe le Cher à plusieurs endroits et est réputé être un grand voyageur.

 

dans la Corrèze (19) :
- le mont Gargan, près de Chamberet, est, comme le mont Ceix, une dépatture de Gargantua.
- une pierre levée, au milieu de la plaine d'Argentat, est un gravier retiré de la botte d'un géant, et au nord-est, Roland laisse deux empreintes de pas, de chaque côté de la Dordogne : à Saint-Martin-de-Méanne, et à Saint-Privat.

 

en Corse (20) :
- Gargantua vient à l'aide des habitants de Bastelica qui, en conflit avec le village voisin, ne parviennent pas à faire tomber sa tour en la tirant avec une corde.

 

dans la Côte-d'Or (21) :
- Gargantua, accompagné de la fée Beffnie, faisait la cuisine près de Pont-d'Aisy dans une pierre à écuelle, dite Chaudière de la fée ou Golaffre.
- une gravelle tirée de la chaussure de Gargantua à Auxey-Duresses.
- le tumulus de Cérilly, ou Gyrénée Berthe, a été formé par Gargantua en décrottant le bout de sa canne, à moins que ce ne soit Berthe, la femme deGirard de Roussillon, qui y ait laissé tomber les pierres qu'elle transportait.
- l'étang de Marcenay serait l'oeuvre de Gargantua.
- les monts jumeaux de Massingy et de la Chassaigne, près de Châtillon-sur-Seine, sont les dépattures ou les bottes laissées par Gargantua, sur la route qui le mène de Bourgogne en Champagne. Il se soulage, pisse l'étang de Marcenay et laisse le mont Lassois qui est son étron. On dit à Massingy que le Jumelot, petite butte au pied du jumeau de Massingy, serait la crotte laissée par le bâton du géant. Les jumeaux étaient considérés comme des lieux de sabbat.
- les montagnes du Mouron et de Ligault, à Fontangy (Précy-sous-Thil), sont des dépattures laissées par Gargantua, en faisant une enjambée.
- c'est à Gargantua que Voltaire attribue l'origine de la Seine, à Saint-Germain-Source-Seine.
- on note une ferme nommée Ferme-de-Gargant, près de l'abbaye de Saint-Seine
- la Pierre du Champ-cu, entre Saulieu et Maison-Baude, est une empreinte des fesses de Gargantua.
- Gargantua fait des enjambées du château de Thil jusqu'à Semur, puis sur le mont Auxois, site probable d'Alésia, et laisse des dépattures dans la plaine des Laumes (le Tertre de Gargantua) et près de Grignon, avant de tarir la Brenne, un pied sur le Tertre, l'autre sur le mont Auxois.
- à la Fontaine-du-Pas du hameau de Cessey, près de Vitteaux, Gargantua laisse son empreinte en frappant du pied de colère parce que l'eau de la fontaine ne lui suffit pas.

 

dans les Côtes-d'Armor (22) :
Corlay abrite la tombe de Gargantua, sous un dolmen, ainsi que plusieurs pierres qui lui sont consacrées. Un pied sur la butte de la Justice, l'autre sur une autre butte, il boit dans l'étang de Corlay.

 

Le Doigt de Gargantua, 
au Cap-Fréhel.

 

- le menhir de Saint-Samson, près de Dinan, était autrefois connu sous le nom de Pierre de Gargantua.
- l'ancienne ville de Nasado, près d'Erquy a été engloutie par Gargantua, furieux de voir ses soldats y succomber à l'extraordinaire beauté de ses filles.
- Gargantua serait né à Plévenon, près de Fréhel, d'un nain et d'une naine, après une gestation de deux ans. C'est lui qui alors, du souffle de sa narine, faisait tourner les moulins qui désormais sont immobiles quand il n'y a pas de vent. Il laisse une empreinte de son pied dans le Bois de Meurtel. Il déplante une forêt à coups de canne, et c''est lui qui construit les falaises. Sa canne, plantée dans la baie de la Fresnaye, forme le rocher du Caleufri. Il rejoint d'un pas Jersey, Guernesey ou Languédias. Sur la traversée du retour, il avale la brume et la garde aussi longtemps que la baleine a gardé Jonas ; puis il la menace de recommencer s'il la revoit. Il laisse ses sabots, qui permet aux habitants de se chauffer pendant 30 ans, et une gravelle qui le gêne forme en pleine mer la Mât du Cap, ou Amas du Cap. Sa tête est enterrée au Cap Fréhel (et les pieds à Saint-Suliac) : c'est la volumineuse Roche-Guyon ; et la tombe en est marquée par le menhir taillé l'Aiguille, également nommé Canne (ou Doigt) de Gargantua. Des cavités dans une pierre proche sont les empreintes de ses pieds et de son bâton.
- à Jugon, Gargantua pisse l'étang d'où provient l'Aguernon. Il laisse une pierre à affiler près de Saint-Mire, et une autre près de Pontgamp, en Plouguenast.
- à Lanrelas se trouvent des pierres à bassin appelées Pierres du Diable, ou du Géant
- Gargantua dépose la Roche-Noire près de la pointe de Saint-Germain, en Matignon. Et le rocher de Calenfri est une canne de Gargantua située dans la grève de Saint-Germain.
- Gargantua ramenait, après les avoir avalées, des pierres sonnantes provenant d'une carrière à Languédias, qu' il avait demandées aux Dinannais pour aller les faire sonner à Plévenon. Mais, arrivé à Plancoët et marchant dans le lit de l'Arguenon, il croise un bateau transportant de la raie. Pris d'un haut-le-coeur, il vomit d'abord la pierre La Héronnière à l'embouchure, puis les autres à Notre-Dame-du-Guildo.
- Gargantua dépose la Roche-Grise, près de Clissoué, en Pléboulle.
- la Chaise de Michel Morin se trouve près d'une Grotte aux Fées, sur le champ de la Roche, en Plédran.
- l'île Verdelet, près de Pléneuf-Val-André, est un caillou tombé du soulier de Gargantua.
- Gargantua laisse à l'ouverture de la Bouche, à Plurien, une Gravelle qui le gênait et qui aurait permis de construire toutes les digues des environs sans pour autant l'entamer.
- une statue de la chapelle de Hirel, en Ruca, était connue sous le nom de Gargantua. 
- l'auge de pierre qui recueillait l'eau de la Fontaine de Saint-Brieuc, dans le faubourg du Fardel de Saint-Brieuc, était connue comme la Cuiller de Gargantua. Et le Sabot de Gargantua se trouve sur la route de Saint-Brieuc à Plaintel.
- un rocher naturel sur la grève de Saint-Malo est une Dent de Gargantua. Gargantua avale bateaux et bateliers entre Saint-Cast et Saint-Malo, et pisse dans la mer un pied sur chacune de ces villes. De Saint-Cast, il rejoint Ouessant en deux ou trois enjambées.
- Gargantua, sentant une odeur de raie à Saint-Jacut-de-la-Mer, est pris de haut-le-coeur et vomit les rochers du Bé, la Pointe de la Garde, le Rocher de Becrond (également présenté comme un étron), tandis qu'il laise tomber deux cailloux qui traînaient dans sa poche : la Petite et la Grande-Feillâtre. Il vomit encore Canevet et chie la Basse à Chiambrée (qui pourrait aussi être, avec l'île Agot, et les Petit et Grand-Boudineau, des pierres avec lesquelles il cherche à abattre une bernache).
- une pierre posée, près de Saint-Jacut-du-Méné, porte l'empreinte du pied de Gargantua, qui était monté sur cette pierre afin de s'élancer sur une autre pierre à 3 km de là.
- à noter, en Pleslin, la chapelle de la Gorandière dédiée à saint Gourgon.
- de Tréguier ou de Plouaret, Gargantua était réputé se rendre en une enjambée à Pontrieux.
- la Canne de Gargantua est restée à Mouilleret, dans la rivière de l'Aguernon, et on la désigne comme Canne du Juif Errant.
- Gargantua pisse le Frémur, qui se jette dans la baie de la Fresnaye, ainsi que l'Arguenon et un ruisseau de Saint-Cast.
 

 

La Tasse de Gargantua, 
à Peyrat-la-Nonière.

 

 

 

dans la Creuse (23) :
- il existe un roc et un bois de Gargantua à Dontreix.
- à Peyrat-la-Nonière, une ancienne cuve baptismale est considérée comme la tasse de Gargantua.
- le Pas de Gargantua est une empreinte de sabot que l'on voyait autrefois sur une pierre au bord du ruisseau de Salagnac, à Saint-Priest-la-Plaine.

 

dans la Dordogne (24) :
- une grosse pierre près de la grotte de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, aurait représenté le tombeau de Gargantua, mais on ne peut plus la localiser.
- à Saint-Julien-de-Lampon, le géant Gargamas pisse dans la Dordogne, un pied sur le pech de Gard, l'autre sur celui de Mont, à moins qu'il ne bouche le cours de la Dordogne avec son "troisième pied".

 

dans le Doubs (25) : 
- entre Baume-les-Dames et Hyèvre, se trouve le Fauteuil de Gargantua, où il s'assied pour boire le Doubs. L'empreinte de ses doigts, lorsqu'il a écarté le rocher pour mieux atteindre l'eau, est restée inscrite dans la pierre.
- Gargantua s'installe sur le rocher de Haute-Pierre, ou Roche du Soleil, à Saint-Gorgon, près des sources de la Loue, et il vise avec des pierres le rocher du Moine Blanc qu'il aurait percé avec ses doigts.
Vuillafans abrite une tombe de Gargantua.
- Gargantua boit et tarit le Doubs et la Drouvenne.

 

dans la Drôme (26) :
- à Arthémonay, Gargantua vide sa chaussure et forme une butte sableuse.
- Gargantua laisse une empreinte de sa main de sur la paroi rocheuse, lorsqu'il s'y appuie pour boire, dans les gorges d'Ubrieux, près de Buis-les-Barronnies.
- à Montfroc, Gargantua a posé un pied sur la Lure, l'autre sur le pé de Muou, et il a bu la rivière.
- à Pierrelatte, le massif rocheux est une pierre tombée du sabot de Gargantua alors qu'il descend du Ventoux.
- on relève aux Garrigues-de-Clansayes (Saint-Paul-Trois-Châteaux), des Palets de Gargantua.
- un rocher, à Saint-Vallier, conservait le souvenir du passage de Gargantua.

 

dans l'Eure (27) :
- le rocher de la Tête d'Homme, aux Andelys, a servi de siège à Gargantua, et celui-ci a laisse un Gravois de Gargantua, issu de sa chaussure.
- près de Breteuil, dans la vallée de l'Iton, un menhir creusé d'une fente est connu sous le nom de Pierre de la Gour ou de Gargantua.
- un menhir à Neaufles-sur-Risle est la Pierre à Gargantua ou Pierre-à-Affiler de Gargantua (sa faux aurait servi à achever les soldats de César).
- à Port-Mort se trouve un Siège de Gargantua, ainsi que le rocher La Tête de l'Homme au Thuit.

 

L'Epaule de Gargantua, 
à Gallardon.

 

- à Dormont, près de Vernon, deux tumuli sont la Hottée de Gargantua.
- près d'Allayes, un dolmen est un palet de Gargantua.

 

dans l'Eure-et-Loir (28) :
Alluyes possède un Palet de Gargantua.
- au nord de Bonneval, à la Plaine d'Ambré, se situent le Palet de Gargantua ou Pierre Coupe (demi-dolmen) et la Quillette de Gargantua (menhir).
- le menhir de Croth est un gravier laissé par Gargantua.
- une tour en ruine, dite Epaule de Gargantua, domine Gallardon. Et, près de Montlouet, le dolmen des Aulnaies est un palet de Gargantua, associé à un menhir. 
- le menhir Pierre de David est, à Langey, un gravois de Gargantua qui continue de pousser et tourne sur lui-même.
- à Changé, près de Maintenon, Gargantua visait celui des menhirs - connu comme le But de Gargantua - qui est resté debout parmi un groupe d'anciens peulvans et de menhirs, les Palets de Gargantua.
- on signale à Nottonville un dolmen "le Palet de Gargantua".
- la Pierre de Gargantua, à Toury, est un gravier provenant de sa chaussure, alors qu'il se rend à Orléans.
- le Palet de Gargantua, à Talvoisin (Ymeray), est un mégalithe sur lequel les femmes venaient s'asseoir pour être fécondes.

 

dans le Finistère (29) :
Hok-Bras construit la montagne d'Arrée en amassant des cailloux, et plante le Mont Saint-Michel de Brasparts. Il creuse la rade de Brest en trois jours, et, après avoir donné un coup de pied dans une butte qui fermait le goulet, il boit l'eau qui s'y engouffre avec un bateau qui lui reste en travers de la gorge.
- Gargantua franchit d'une enjambée l'embouchure de la Penzé, puis, parvenu à la pointe de Penn-al-Lann en Carantec, il lance quelques pierres pour traverser la baie de Morlaix : ce sont l'Ile Noire et l'Ile Louet.
Rannou lance un peulvan depuis son manoir de Tréléver, à Guimaëc, en visant, et manquant, une maison où des vieilles femmes disaient du mal de lui. 
- Gargantua mange une bouillie de blé noir offerte par les habitants de Plouarzel, qu'il remercie en débarassant leurs champs des grosses pierres. 
- mal accueilli en Cornouaille, Gargantua y rejette les pierres qui couvraient le sud du pays de Léon, là où on lui avait donné à manger en suffisance, et il les éparpille de Plougastel à Huelgoat, et rend par contre fertile le littoral du Conquet à Saint-Jean-du-Doigt. Ce fait est également attribué au Diable.
- on sert abondamment Gargantua de bouillie de blé noir à Plouzané.
- à Pont-Aven, un rocher est un sabot de Gargantua.
- à Roscoff, les paysans ont recueilli et étendu sur leurs champs les déjections de Gargantua, ce qui explique leur fertilité.
- la Pointe du Raz serait une demeure de Gargantua. 

 

dans le Gard (30) :
- on pouvait voir, aux environs d'Aigues-Mortes une Tour Gargantua qu'il était prudent
 d'éviter la nuit si l'on ne voulait pas être happé par un bras gigantesque.
- Gargantua laisse un gravier près d'Aramon.
- au roc d'Esparon (Bez-et-Esparon), Gargantua boit à l'Arre, et avale un char, les boeufs et le bouvier.
- on peut voir à Colognac les boules (pierres rondes) que Gargantua a laissées pour aller se désaltérer au Vidourle, alors qu'il jouait dans la plaine de Mandiargues. Il boit à Saint-Roman-de-Codières,un pied sur la Vezado (ou sur le pic de Loumbrier, ou sur la Cayrel), et l'autre sur la Fage, et avale du même coup un âne et son ânier.
- le pied de Gargantua est imprimé dans la roche à Saint-Geniès.
- Gargantua enjambe le Rhône au confluent de la Durance. 
- Gargantua boit au confluent du Vis et de la Virenque, un pied sur le Tibelet, l'autre sur l'Esperelle.

 

dans le Gers (32) :
- à Lectoure, Gargantua avale des pierres, du buis et des épines, et, en passant dans la cité, fait négligemment tomber la flèche de la cathédrale.

 

dans la Gironde (33) :
- la butte de Fronsac provient de dépattures de Gargantua sur sa route de Cognac à Bordeaux.
- Gargantua pisse l'Isle et la Dronne à Guîtres.

 

dans l'Hérault (34) :
- Gargantua s'assied sur le clocher de la cathédrale d'Agde, et prend un bain de pied dans l'Hérault.
- Gargantua s'assied sur les tours d'une église de Montpellier, les pieds dans l'eau.
- près de Saint-Martin-de-Londres, Gargantua, ou Hercule, ouvre d'un coup de massue la brèche entre le Pic Saint-Loup et Hortus.
- on racontait à Valergues que Gargantua s'est arrêté, un pied sur le Ventoux, l'autre sur le pic Saint-Loup pour boire à la mer. Il avale ainsi un vaisseau de ligne dont la provision de poudre s'enflamme, ce qui permet à Gargantua de l'évacuer dans un gros pet.

 

dans l'Ille-et-Vilaine (35) :
- Gargantua a besoin de sept hommes pour lui donner à manger, et de sept hommes pour lui donner à boire. Il crée en urinant l'étang d'Andouillé-Neuville (ou, ce qui serait géographiquement plus logique, celui du bois de Chinsève ?), un pied sur le chocher d'Andouillé, l'autre sur celui de Saint-Aubin-d'Aubigné. Puis il crache et toute la région est couverte de neige.
- on peut voir, près du hameau du Frêne, sur la commune de Bain-de-Bretagne, l'image de sa main, et deux mamelons représentent les Fesses de Gargantua. Les eaux qui s'en échappent forment l'étang de la Huais.
- il laisse un gravier de sa chaussure à Bruz

- à Cancale, Gargantua ouvre d'un coup de pied l'anse de Mordreuc sur la Rance, et il jette les gravillons qui le gênent dans sa chaussure, lesquels deviennent les Rochers de Cancale.
- à Combourg, Gargantua lance les rochers du Perrot contre des chiens qui aboient après lui, et l'empreinte de sa main demeure sur l'une d'elles.
- Gargantua meurt en se perçant le ventre d'un coup de couteau dans la forêt de Tanouarn, près de Dingé.
- le menhir de granit rose du Champ-Dolent , envoyé du Mont-Dol par Gargantua, a décapité le clocher nord de Dol-de-Bretagne.
- on peut voir, près de la fontaine de Gahard le verre et l'écuelle de Gargantua. La grosse pierre à la porte de l'église était un gravier tiré de ses souliers, ou bien une pierre avec laquelle il jouait au palet. Gargantua était aussi réputé avoir été enterré près du bourg, vers la lisière de la forêt de Haute-Sève. Se promenant sur les bords de la Minette, il est poursuivi par des chiens, et il leur lance les rochers du Perrot, qui sont restés au bord du ravin.
- les blocs mégalithiques répandus entre la Beaucelais et l'étang de Baron, à Guipry sont des pierres tombées du soulier de Gargantua lorsqu'il enjambait l'étang. Et le menhir de la Pierre-Daniel, à la Chapelle-du-Chêne-Mort, a été renversé par Gargantua pour écraser un certain Daniel. 
- le menhir couché de Pierre-Bise, près de la Mouchaye, sur la lande de Langon, est un caillou que Gargantua retire de sa chaussure.
- il laisse un gravier de sa chaussure à Messac

- Gargantua mettait par précaution le rocher de la Pierre au Mignon dans sa poche pour se protéger des chiens quand il allait visiter "une fée de ses amies" à Mézières-sur-Couesnon. Il boit la Grande-Ouée, un pied sur le clocher de Gosné, l'autre sur celui de Mézières.
- un caillou jeté par Gargantua est devenu le Mont-Dol.
- la Pierre de Gargantua, à Monthault, est une pierre de fécondité contre laquelle les femmes venaient se frotter.
- à Rennes, Grantgosier attache la grosse horloge de la cathédrale à l'oreille de Gargantua pour éviter qu'il se perde dans les marais autour de Dol. Quand les Bretons veulent la lui reprendre, Gargantua leur lance des pierres.
- une pierre couchée, reposant sur d'autres, forme, à Saint-Aubin-d'Aubigné, aux Rochers-Morian, un Palet de Gargantua.
- il vomit l'île Agot, au large de Saint-Briac.
- à Saint-Just, les grosses pierres de la lande de Cojou ont été jetées là par Gargantua.
- il vomit le Décollé à Saint-Lunaire.
- à Saint-Malo, Gargantua avale 790 boeufs et a une indigestion, il vomit le Petit et le Grand Bé, puis meurt 15 jours plus tard d'une indigestion de raves. Sa tombe est au Grand Bé. Il laisse un gravier de ses souliers à Saint-Servan.
-en déféquant il crée Crotteignées, près de Saint-Senoux.
- les pieds de Gargantua seraient enterrés à Saint-Suliac (où il serait également né), tandis que la tête de la tombe se trouve au Cap-Fréhel. On peut aussi voir un gravier issu de ses souliers, et une Dent de Gargantua surplombant la rivière (le menhir de Chablé), qu'il s'est cassée en voulant, tel Cronos, croquer une pierre emmailottée qu'il prend pour son dernier-né. La crête dentelée du coteau de Garrot est le Dentier ou Ratelier de Gargantua, et parmi les blocs qui en sont les dents, on distingue un ancien mégalithe dans l'anse de Vigneux : le Lit, ou Ber (berceau) et la Potence de Gargantua.
-à Sainte-Marie, Gargantua boit la Vilaine, un pied de chaque côté, puis il retire deux cailloux de sa chaussure : la butte de la Belle-Aiguille, dans les marais, et la butte d'Etriel, près de la grotte.

 

dans l'Indre (36) :
- entre Ceaulmont et le Pin, Gargantua boit la Creuse en aval de Gargilesse, entre le rocher du Pin et celui de Ceaulmont. Il avale du même coup un bac rempli de moines, qu'il prend pour une truite, et en recrache l'arête : le bateau.
- le Palet de Gargantua, ou des Géants, à Mauvières, dans la Brenne est la table d'un dolmen. Un menhir voisin était le bouchon qui servait de but.
- venant de Bourges en une enjambée, Gargantua laisse tomber un monticule à Clion, près de l'église de Murs : le Pied de Bourges, accompagné dedépattures (Mottepelous) sur la commune de Châtillon-sur-Indre.
- dans les environs d'Issoudun, Gargantua avale sa nourrice en voulant la téter. On la retrouve le lendemain dans les langes du bébé.
- une éminence isolée dans la plaine, à Montlevicq, est une dépatture de Gargantua.
- des tumulus à Moulins-sur-Céphons et à Pellevoisin sont des dépattures de Gargantua.

- pendant sa guerre contre les Irlandais et les Hollandais, Gargantua s'endort à Reboursin. 250 ennemis lui tombent alors dans la bouche, et il les noie à son réveil, en buvant et du même coup en mettant à sec la rivière.
- un gravier de Gargantua est signalé à Vicq-sur-Nahon.
- sur la route de Touraine en Limousin, Gargantua s'embourbe dans la Brenne. Il s'agrippe au menhir du Fuseau pour ne pas s'embourber et y laisse au sommet ses empreintes connues comme le doigt du Diable ou de Gargantua. Il crée ainsi les marécages, tandis que ses dépattures forment les monts du Sancerrois. Le géant de la Brenne porte ausis le nom de Bissextre, ou Bissêtre, car, porteurs de fièvres et de malheurs, il n'apparaît que les années bissextiles.

 

Le Palet de Gargantua, 
à Charnizay.

 

dans l'Indre-et-Loire (37) :
- un dolmen à Brizay est un palet de Gargantua.
- à Cangey, le menhir Pierre-de-David, réputé tourner sur lui-même, est un grain de sable provenant de la chaussure de Gargantua, qui vient d'enjamber la Loire à partir de Mosnes.
- à Charnizay, le dolmen du Champ de l'Humiau ("le champ de l'ormeau") est un palet de Gargantua. On y voit, sur place, les "Palais de Gargantua".
- un dolmen, parfois attribué à saint Martin, de Crouzilles, entre la Folie et Puy Galant, est un palet lancé par Gargantua contre le menhir de Draché, à trois lieues de là, et qui conserve l'empreinte de son pouce.
- le menhir troué des Arabes (ou des Erables), près de Draché, est également connu sous le nom de Quille de Gargantua. C'est lui que le géant visait à partir de Crouzilles.
Gargantua crée l'étang Gargeau à Esves-le-Moutier.
- Gargantua est poursuivi par un chien malade sur le Chemin Vert, entre La Chapelle-Blanche-Saint-Martin et Vou. Il lui lance deux mottes de terre qui tombent sur des épouvantails et font deux trous dans le sol : les Mannequins de Gargantua. 
- poursuivi par un chien sur la butte du Bois-Godeau, à Ligueil, Gargantua cherche à l'éloigner en lui lançant la terre de ses sabots.
- Gargantua a laissé des patins à la Grande Marche, sur Manthelan.
- à Saint-Cyr-sur-Loire, Gargantua décrotte son sabot et crée la Motte-Saint-Cyr.
- à Saint-Flovier, deux tumulus, connus sous le nom de Pas de Gargantua, ne furent pas totalement fouillés, "par peur du Diable".
- Gargantua traversait la Loire pour aller voir les filles de Saint-Genouph.
- La Devinière, à Seuilly, perpétue, à travers Rabelais, la mémoire du Gargantua littéraire.

 

dans l'Isère (38) :
- Gargantua boit le Rhône en même temps qu'un bateau de 500 fagots, un pied sur le clocher de Groslée, l'autre sur le château de Brangues.
- dans le massif de Chantelouve, le rocher du Grand Renaud (près du col d'Ornon) est un fauteuil de Gargantua.
- jusqu'au XVIIIème siècle, on promenait le 1er janvier, à Grenoble, un mannequin, le Garganet, qui figurait un enfant paresseux que l'on fouettait.
- le mont Gargas domine le site des apparitions de La Salette, face au sommet de la Bonne Mère. 
- l'Aiguille de Quaix est un "étron de Gargantua", émis un pied sur le Casque du Néron, l'autre sur le mont Rachais. Et dans le même temps, il pisse la Vence à Mont-Saint-Martin
- il existe à Roybon un hameau Gargamelle.
- la Pierre-Notre-Dame, à Merlas, près de Saint-Geoirs, a été transportée d'une rive à l'autre par la Vierge, en une nuit, en y laissant l'empreinte de son pied.
- le mont Jarjatte, près de Mont-Saint-Martin, peut faire référence à Gargantua.
- un rocher à trois pointes, près de Sassenage, sont les dents de Gargantua, désormais connues comme Les Trois Pucelles de Saint-Nizier.
- le pic de Chamechaude, dans le massif de la Chartreuse, est une molaire que Gargantua s'est extirpée : c'est la Dent de Gargantua.

 

dans le Jura (39) :
- à La Frasnée, Gargantua détache le Rocher de Gargantua de la montagne pour boire plus facilement à la source de Drouvenant. Il tarit la source, et laisse l'empreinte de ses doigts.
 

 

Le Rocher de Gargantua,
avec l'empreinte des doigts,
à la source du Drouvenant.

 

- le Mont Robert, à Moirans, est un étron de Gargantua.
- c'est à Gargantua que l'on doit la Pierre qui Vire du mont Saint-Savin, à Poligny, à moins qu'il ne s'agisse d'un géantqui, poursuivant une bergère, aurait pétrifié là par la protection divine.

 

dans les Landes (40) :
- Gargantua chasse les Anglais de Labrit en lançant contre eux de grands chênes qu'il déracine.

 

dans le Loir-et-Cher (41) :
- la Caillotte de Gargantua, à La Chapelle-Vendômoise, est un dolmen provenant de sa chaussure.
Membrolles possède deux dolmens inclinés, les Pierres de Gargantua.
- Gargantua joue au bouchon avec le dolmen et le menhir, assis sur le clocher de Tripleville, un pied sur le celui d'Ouzouer, l'autre sur celui de Verdres. Il laisse le dolmen du Palet de Gargantua.
- on trouve à Verdes les lunettes et la soupière (ou le chapeau) de Gargantua (mégalithes).
- alors qu'il va sous la neige de Vineuil à Nanteuil, Gargantua secoue ses chaussures ; il en tombe les Pierres Besses, dont il n'en reste qu'une. Il s'agit de pierres sacrées : qui les détruit doit mourir dans l'année.
- Gargantua se débarasse d'un gravier au hameau du Temple, entre Blois et Vendôme. Il s'agit d'une une pierre levée qui tourne sur elle-même la nuit de Noël.

 

dans la Loire (42) :
- Gargantua crée les étangs de la plaine au nord-est de Montbrison en crachant à partir de Pierre-sur-Haute (point culminant du Forez).
- à Périgneux et à Saint-Régis-du-Coin, Gargantua donne un fagot à des vieilles femmes, contre de la nourriture
- Gargantua est bûcheron au nord-est de Saint-Bonnet-le-Château et échange avec une vieille son fagot contre un mouton et de la bouillie.

 

dans la Haute-Loire (43) : 
- Gargantua boit l'Allier entre Langeac et Chanteuges.
- Gargantua délivre le village de Lavoûte-sur-Loire du Diable. Un pied posé sur le mont de la Borie, l'autre sur le mont Courant, une main sur Jalaure, l'autre sur Clairgot, et la gorge sur l'échancrure rocheuse de Gourgaillat, il boit la Loire avec une charette chargée de bois épineux, les boeufs et le bouvier emportés par le courant.
- au Puy, un pied sur le rocher Corneille, l'autre sur le Chalm de Chausson (Plaine de Rome), Gargantua boit la Borne et chie le rocher d'Aiguilhe ("étron de Gargantua"). Le rocher Corneille s'appelait autrefois le Roc du Jayant (du géant), avec la "tête d'Henri IV" d'une dizaine de mètres de haut.
- à la sortie de l'Amblavès, au nord du Puy, un menhir est la canne de Gargantua.
- à Chapeauroux, près de Saint-Haon, Gargantua, un pied sur Casterousse, l'autre sur Montgros, boit l'Allier, avec un bateau transportant des moines de Chamalières.
- on pouvait autrefois voir, à La Roche-Lambert, près de Saint-Paulien, un hêtre colossal, la Canne de Gargantua, ainsi qu'un rocher en forme de tête, le Rocher de Gargantua, et une grotte avec un bloc rocheux isolé au milieu : sa "trempe", sa soupe.
- la Loire proviendrait d'un saignement lorsque Gargantua se pique le petit doigt avec une épingle, et selon Dontenville, le Mont Gerbier-de-Jonc serait un Gerbier du Géant.
Samson boit la Loire à Peyredeyre.

 

dans la Loire-Atlantique (44) :
- une pierre, dans le bois du Jaunais, en Avessac, est un grain de sable dont le Juif Errant débarrasse sa chaussure.
- un rocher strié à Donges est une molaire de Gargantua. On dit aussi que le menhir de la Vacherie est un des palets avec lequel il visait le dolmen qui est à côté.
- des rochers, à Gétigné, près du bois de la Roche, à la Feuillandière, représentent les Dents de Gargantua. La Roche aux Ecuelles, avec les empreintes des genoux et des coudes de Gargantua, sonne l'heure du sabbat et donne le signal du rassemblement des farfadets.
- à Guérande, où l'on trouvait un Château-Gargan, Gargantua fait une telle provision de sel qu'il n'en reste plus ; et il voudrait qu'on lui procure une femme, mais toutes les femmes de Bretagne ne sauraient lui suffire.

 

La Gravelle de Gargantua, 
à Plessé.

 

- Gargantua a sa Gamelle à Montoir-de-Bretagne : c'est un bassin de 2,35 mètres de diamètre.
- on note un ancien mont Gargarius à Nantes.
- Gargantua pisse la rade de Paimboeuf, un pied sur le clocher de Frossay, l'autre sur celui de Cordemais.
- la Gravelle de Gargantua, à Plessé, est un menhir de quartz blanc de 2,38 mètres. C'est un caillou sorti du soulier de Gargantua lorsque celui-ci le secoue au-dessus de la tête d'une marchande de poisson, qui se trouve toujours dessous, le panier au bras.
- le Château-Gargan, à Saffré, est un tumulus qui pourrait être une vomissure de Gargantua.
- le menhir des Louères, ou Pierre de la Louée, à Saint-Aubin-des-Châteaux, est un caillou retiré du sabot de Gargantua, alors qu'il est assis sur le clocher de Ruffigné, un pied sur celui de Saint-Aubin, et l'autre sur celui de Sion.
- le menhir de La Roche-des-Prés - ou Pierre de Gargantua -, entre Mindin et La Prinais, à Saint-Brévin-les-Pins, subsiste des travaux entrepris par Gargantua pour jeter un pont par-dessus la Loire : il a accumulé les pierres, mais elles se sont enfoncées dans le sol marécageux. De dépit il pisse dans la Goule de Mer, et abandonne tout. 
- la femme de Gargantua (ou bien la "bonne Vierge") laisse tomber des mégalithes de son tablier, notamment les quatre Pierres Mirelon, à Saint-Lyphard 
- Gargantua construit le cromlech de Saint-Père-en-Retz. Ce faisant, il laisse tomber dans la rivière le menhir de Pierre-Bonde, formant ainsi le marais de Maraichandeau, entre Corsept et Saint-Père.
- une borne miliaire sur la lande de Pierre-Plate, ou de la Ménardais, à Treillières, représente la Galoche de Gargantua. Près de là, étaient posés ses Palets.
- au champ de Tremelu, dans la Brière, un bloc de quartz de 2 mètres, près d'une ancienne dalle de granit à cupules, constitue le Caillou de Gargantua.

 

dans le Loiret (45) :
- près de Beaugency, debout sur la Pierre Tournante et sur la Pierre d'Orcières, Gargantua boit une rivière.
- Gargantua laisse des dépattures dans la Beauce, à Baule, à Boulay, à Erceville (tumulus).
- Gargantua renverse sa hottée avant d'enjamber la Loire, à Châteauneuf-sur-Loire et forma ainsi le tumulus du Mont-aux-Prêtres.
- un dolmen, à Cravant, est une Pierre de Gargantua.
- la Pierre Fena à Epieds est un Palet de Gargantua.
- l'étymologie de Jargeau pourrait évoquer un "Gargan".
- un dolmen à Ruan est un gravier de Gargantua.
- Gargantua abandonne un palet et une drue à Saint-Sigismond.
- on trouve, près de Sceaux-du-Gâtinais et du menhir de la Pierre-aux-Bonnes-Femmes, deux dépattures laissées par Gargantua en récurant ses sabots : La Bottière et la butte de Montaber.
- la Beauce a été défrichée par la queue de la Grant Jument qui accompagnait Gargantua et ses parents lorsqu'ils voyageaient vers l'ouest.

 

dans le Lot (46) :
- Gargantua boit la Dordogne, avec un bateau et son chargement de buissons, près de Bretenoux, au confluent de la Cère, un pied sur le bois d'Auriasta et l'autre sur le Pé Verrier. Les buissons prennent racine dans son estomac, et il doit être défriché.
- Gargantua laisse un étron entre Gramat et Saint-Céré, et il pisse la Foun d'a-Ban, près de Saint-Céré.
- à Saint-Pierre-Toirac, saint Pierre pose les pieds de chaque côté du Lot et boit, en laissant l'empreinte de son pied : le Piado. Autrefois surmonté d'une croix, il est devenu objet de pèlerinages.
- un dolmen à Sérignac était le Tombeau ou Roc du Géant, dont un couple de géants avaient apporté les pierres afin d'édifier l'église de Combayrac, et qu'ils avaient laissées là quand ils s'aperçurent que le travail était déjà fait.

 

dans le Lot-et-Garonne (47) : 
- on racontait aux environs d'Agen l'histoire de Grand-Gésier, un géant glouton.
- au Mas Sacré, près de Fargues, une allée funéraire est désignée comme le lit de Gargantua.
- un dolmen, entre Nérac et Casteljaloux, est connu comme Lit de Gargantua, ou Chambre des Fadettes, et les ruines du château des sires d'Albret recelaient les Culottes de Gargantua.

 

dans la Lozère (48) :
- venant des Cévennes, Gargantua ne trouve pas au Cham des Bondons une seule pierre à jeter aux chiens. Il y forme l'Esquino d'Ase (le "dos d'âne", une arête rocheuse, ainsi que deux mamelons, les Puech d'Allègre et de Mariette, en secouant ses sabots porteurs de terre calcaire des Causses, et il fertilise des ilots de terre granitique.
- Gargantua a laissé tomber deux pierres blanches qu'il portait sous chaque bras à Villeneuve, près de Châteauneuf-du-Randon. Ce sont les Pierres de Gargantua.
- depis 1884, on célèbre Gargantua vers le 10 juillet à Langogne. Il y boit l'Allier, un pied en Haute-Loire, l'autre sur la montagne de Mont-Gros, et il saigne du nez à la Rougeyre, ce qui explique la couleur de l'argile.
- passant à Luc, le long de l'Allier, Gargantua se blesse au doigt, ce qui explique la présence d'un champ de terre rouge.
- près de Naussac, Gargantua crache le sang et laisse une traînée de terre rouge.
- près du Pont-de-Montvert, il pose un pied sur le tertre qui domine Grizac, et l'autre sur un sommet près de Ventajols, et il laisse tomber le menhir de Grizac qui se fiche dans la terre.
- Gargantua tarit en buvant le Bès à Recoules-d'Aubrac.
- à Chapeauroux (Saint-Bonnet-de-Montauroux), Gargantua, un pied sur Casterousse, l'autre sur Montgros, boit l'Allier avec un bateau contenant des moines de Chamalière.
- les Pierres de Gargantua sont deux pierres blanches qu'il portait sous chaque bras et qu'il a laissées tomber à Villeneuve.
- Gargantua, ou bien le Juif Errant, boit la Jonte un pied sur le Causse Méjean, l'autre le Causse Noir. On raconte aussi que le Juif Errant abat des bois et les donne à une vieille pour se chauffer pendant sept ans.
- Gargantua pêche dans les gorges du Tarn. Surpris par la nuit, il prend une aiguille de pierre - le Bâton de Gargantua - et fixe une étoile à son sommet.
- les dolmens sont généralement désignés comme Tombe ou Pierre du Géant, entre autres à Marvejols.

 

dans le Maine-et-Loire (49) :
- c'est Gargantua qui, de la pointe de son sabot, trace un sillon pour que la Loire, amenée jusqu'en Anjou par les géants Turo et Ando, puisse s'échapper vers la mer.
- Gargantua lance une mouche-guêpe contre la cloche de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers si fort qu'il la fend. Il pose un pied sur le clocher, et l'autre sur la cathédrale de Nantes, afin de déterminer le milieu entre les deux villes. Son cure-dent (un os de baleine), qu'il a donné aux habitants de la ville en pèlerinage au Mont-Saint-Michel, a été exposé à la porte de la cathédrale, avant de se retrouver au Musée d'Histoire Naturelle.
- Gargantua dépose le Caquin de Gohier (une dépatture de ses sabots ou un gravier issu de sa botte), avant de traverser la Loire vers la Marsaulaie, àBlaison-Gohier. La butte de Gohier est formé du sable qu'il vide de sa botte, tandis qu'il pisse la Boire de Gohier.
- à Pruniers (Bouchemaine), Gargantua subjugue le géant Maury, après s'être adossé au rocher de la Baumette en prenant un bain de pied dans la Maine.
- Gargantua défèque à Bouzillé et crée la butte sur laquelle le village est bâti.

 

La "Dégaillochée" de Gargantua, 
à Voide (Vihiers).

 

- Gargantua lâche un pêt contre la tour de Briollay, qui s'en trouve fendue.
- la Pierre Fiche d'Artannes-sur-Thouet est un gravois venant du soulier de Gargantua ou de saint Christophe.
- le Bâton de Gargantua est une borne miliaire romaine qui autrefois servait de banc dans l'église de Chazé-Henry.
- les faluns de Doué-la-Fontaine sont des dépattures de coquillages jetées au loin par Gargantua.
- le menhir de la Gruais, près de Cornu à Martigné-Briand, est un Palet de Gargantua, qui a été lancé en visant le dolmen des Noyers. Cette pierre est réputée tourner au soleil de midi.
La Pommeraye possède une Butte de Gargantua : la Fribaudière, dont Gargantua se nourrissait.
- à Saint-Georges-des-Sept-Voies, Gargantua fauche un champ de blé au lieu-dit Nidevelle. Il vide le sable de ses bottes, formant deux buttes, et , en se penchant, il laisse tomber de sa ceinture sa pierre affiloire : c'est le menhir de la Pierre-Longue.
 

- Gargantua se rend à l'abbaye de Saint-Maur-de-Glanfeuil, au Thoureil, pour combattre le géant Pigalle, mais le trouve déjà mort.
Vihiers possède deux "dégaillochées", deux dépattures de Gargantua.

 

dans la Manche (50) :
- on trouve à Beaumont-Hague la Roche et les Sabots de Gargantua, des graviers qui sont tombés de ses bottes en franchissant le Raz-Blanchard, de l'Ile d'Aurigny à La Hague.
- une colline de Besneville est un gravier de Gargantua.
- Gargantua s'assied pour pisser à Carolles, près de Jullouville, et forme ainsi la baie du Mont-Saint-Michel. Il se tient sur la Roche Gargantua avant d'enjamber la Grande Abîme et de poser le pied sur Tombebaine, le Mont-Saint-Michel et le Mont-Dol, et ainsi passer de Normandie en Bretagne.
- l'Oeuf de Gargantua, à Geffosses, est un bloc granitique qui recouvrirait un trésor.
- Gargantua achève son voyage vers l'ouest au Mont-Saint-Michel, qui était un "mont Gargan" avant le XIIIème siècle, où il revient régulièrement, et où est sa tombe. Ce site et Tombelaine seraient les pierres amenées d'Orient par les parents de Gargantua, Grantgosier et Gargamelle, à moins qu'ils n'aient été jetés là, ainsi que le Mont-Dol, par Gargantua lui-même.
- à Saint-Jean-de-Beuvron se trouve une Pierre de Gargantua sur laquelle les femmes venaient se frotter pour obtenir un mari ou avoir un enfant.
- Gargantua fait déborder la Sée lorsqu'il se soulage.

 

dans la Marne (51) :
- le Mont Aimé, à Bergères-les-Vertus, est une création de Gargantua. 
Tord-Chêne gonfle une rivière et laisse des dépattures près de Sainte-Menehould.
- les marais de Saint-Gond sont une création de Gargantua.

 

dans la Haute-Marne (52) :
- près de Beauchemin, dans le vallon de Mongon, Gargantua a laissé l'empreinte de sa main à l'entrée d'une grotte, là où il s'est appuyé pour boire.
- le Mont Jourdheuil et Le Châtelet sont des dépattures que Gargantua a laissées des deux côtés de l'ancienne voie romaine.
- en décrottant ses sabots, Gargantua a laissé deux monticules, l'un au Pailly, l'autre entre Heuilley et Cohons.
- en chassant, Gargantua a laissé des trous dans les bois de Marac et de la Pâture.
- Gargantua a laissé l'empreinte de son pied sur un rocher du Montoile lorsque, désirant se soulager d'un besoin naturel, aurait pris appui sur les hauteurs du village de Vivey. Ce qui, tous les ans à la période des pluies, alimente les cascades.

 

dans la Mayenne (53) :
- Gargantua envisage de prendre les clochers des églises de la Trinité et de Saint-Tugual à Laval pour s'en faire une gaine pour sa massue et un sifflet, mais il en est dissuadé par les représentants de la ville qui lui donnent 15 000 aunes de toile fine.
- une nuit de Noël, le Diable transporte les deux pierres supérieures du dolmen du Palet-au-Diable au sommet du Rochard, à Sainte-Gemmes, entreBais et Evron, et de là les lance à leur place actuelle. La Galoche du Diable figure au centre d'un groupe de mégalithes.

 

dans la Meuse (55) :
- il existait un Bois de Gargantua à Richecourt.

 

dans le Morbihan (56) :
- la forêt de Quénécan, à Camors, abrite les roches de Castek-Geant, citées dans la vie de saint Gildas.
- entre La Gacilly et Cournon, la Roche-Piquée est un grain de sable secoué du soulier de Gargantua.
- la partie sud de l'Ile-aux-Moines était nommée Gurgantelec.
- on trouve, à côté de Josselin, un menhir qui était la Quenouille de la Femme de Gargantua.
- au nord de Plaudren, un menhir est connu pour être la Quenouille de la Femme de Gargantua, tandis qu'un menhir de 5 mètres, près de Locqueltas, est son fuseau. Et parmi les menhirs qui émaillent la lande de Lanvaux, on trouve le Grès de Gargantua.
- à Pluherlin, deux mille cailloux, de 4 à 7 m de haut, répartis sur la lande du Haut-Brambien, sont des graviers que Gargantua a secoué de ses souliers.

 

dans la Nièvre (58) :
- les buttes de Soulangy, près de Pougues, et de Garchizy (le mont Givre), au nord de Fourchambault, sont des dépattures de Gargantua, également attribuées à Jésus.
- Gargantua lance de Chantenay son marteau qui retombe à Livry, et son palet au hameau de Riousse, où il fait jaillir une source.
- on voyait autrefois, dans l'église de Lurcy-le-Bourg, une figure colossale peinte sur la voûte que la population désignait sous le nom de Gargantua.
- à Luzy, au bord de la route d'Autun, deux gros blocs rocheux sont les Pets de Gargantua.
- il a laissé sur une pierre à Montsauche la trace des clous de sa chaussure, alors qu'il posait l'autre pied sur la pierre de la Folie, à Moux.
- il boit l'eau d'un étang à Prémery, et avale en même temps un âne mort.
- le coteau de Saint-Andelain est une dépatture de Gargantua (l'autre sabot ayant été décrotté dans le Berry, à Sancerre).
- Gargantua menace d'apporter la famine dans le Nivernais. Les habitants décident de le tuer et le font tomber au fond d'un puits, puis ils lui jettent des meules de moulin sur la tête.
- les habitants de Verrières-en-Morvan ne lui ayant pas suffisamment donné à manger, il pose un pied sur le Poriau et l'autre sur le Botton, et, s'accroupissant, il se soulage et inonde toute la région.

 

dans le Nord ( 59) :
- on processionne à Bailleul, depuis les années 1850, un géant Gargantua. C'est le Carnaval de Gargantua.
- un géant Gédéon vole des cloches à Bourbourg.
- on trouve dans la forêt de Mormal, sur la commune de Locquignol, une tombe de Gargantua.
- une légende rapport la naissance de Gargantua, fils d'un ours et d'une châtelaine qu'il a enlevée dans son antre.

 

dans l'Oise (60) :
- au Berval, près de Bonneuil-en-Valois, Gargantua a enjambé la vallée, un pied sur la montagne, l'autre sur le clocher de Besmont
- un mont Gargan dominant la vallée de la Brèche à Haudivilliers.
- Gargantua lance un palet de la butte de Montjavoult vers Neuville-Bosc. C'est la Pierre-Frite située entre Saint-Cyr-sur-Chars et Lavilletertre
- près de Senlis, le menhir de Borest est une queusse pour faucher.

 

dans l'Orne (61) : 
- on voyait autrefois l'empreinte d'un Pas de Gargantua à Saint-Germain-des-Corbeis, près d'Alençon.
- au nord d'Argentan, deux collines à Chambois sont les bottes de Gargantua.
- des rainures creusées dans une roche près de La Lande-de-Goult, dans la forêt de Montgomery, sur la route de Sées à Carrouges sont les empeintes du chariot de Gargantua revenant d'avoir déposé le Mont-Saint-Michel et Tombelaine.
- à Cramesnil-sur-Rouvre, au cours d'une compétition de fauchage entre Gargantua et saint Pierre, Gargantua, battu, jette sa pierre à aiguiser et laisse là le Menhir de Cramesnil ou Affiloir de Gargantua.
- à Domfront, on peut voir la brèche de Gargantua.
- on relève un Montjargan à Joué-du-Plain, non loin d'un prieuré Saint-Michel.
- les buttes de Chartrape et de Champaillaume, près de Mortagne, sont les bottes de Gargantua.
- c'est Gargantua qui, en élevant la butte funéraire du Hou, a creusé la mare de Grogny tout près de la chapelle dédiée à saint Christophe.
- Gargantua crée la butte de Hou, à Sarceaux, sous laquelle il ensevelit le Grand Loup qui le poursuit.

 

dans le Pas-de-Calais (62) :
- Gargantua crée la Butte de Saint-Nicolas, près d'Arras, en déversant sa hotte.
- on note un Fossé Gargan à Galametz, près d'un Buisson Blin. 
- on relève un Mont Gargantau, à Neuville-Saint-Vaast.
Rebeuvre-sur-Canche possède un Bois de Gargantua, et les deux petits monts Blance seraient de ses dépattures.

 

dans le Puy-de-Dôme (63) :
- on signale une Pierre à Gargantua sur la commune de Chambon-sur-Dolore, au lieu-dit Malvieille. 
un hameau de Larodde porte le nom de Gorgontua.
.- Gargantua boit à l'Allier, au sud d'Issoire, un pied sur le Montcelet, l'autre sur la butte d'Usson, à 14 km de là, avalant un bateau chargé de charbon.
- un Pas de Gargantua qu'il laisse dans le bois du hameau de Virenne, près de Saint-Germain-l'Herm, avant de poser l'autre pied sur Pierre-Dure, près de Saint-Anthème.
- près de Saint-Nectaire, le dolmen de Saillant est connu sous le nom de Palet de Samson, tandis qu'un autre, à Saint-Nectaire-le-Bas, est le Second Palet de Samson.

 

dans les Hautes-Pyrénées (65) :
- on trouve les grottes préhistoriques de Gargas, à Aventignan.
- on raconte à Gargantan, près de Barèges, l'histoire du géant Mulat-Barbe, un faucheur prodigieux qui laisse son empreinte sur le roc.
- la montagne de la Gargantane, près de Lourdes, semble faire référence à Gargantua.
- le village de Latifole, près de Maubourguet, a été édifié sur un étron de Gargantua.

 

dans les Pyrénées Orientales (66) :
- on trouve un Palet de Roland au sommet d'une montagne, sur les bords du Tech.

 

dans le Rhône (69) : 
- près de Vaux-en-Vélin, et du hameau de Coupe-Gorge, sur la route de Lyon à Morestel, le menhir de la Pierre Fritte, à Décines, porte cinq cupules qui sont les marques des doigts de Gargantua, lorsqu'il l'a lancée comme cible alors qu'il était assis sur le mont Ceindre, au-dessus du plateau de Fourvières. Le palet qu'il a ensuite lancé est devenu la margelle d'un puits. Les femmes venaient s'accroupir sur la Pierre Fritte pour devenir mères.
- le mont Gourry (une butte de 300 mètres de long, sur la rive de la Mauvaise) constitue une tombe de Gargantua à Vauxrenard.
- près d'Odenas, Gargantua creuse le lit de la Saône et crée le mont de Brouilly et le Roimont avec les pierres qui l'encombraient. Et il boit la Saône, un pied sur le Fût de Saint-Bonnet, l'autre sur le mont Brouilly.

 

dans la Haute-Saône (70) :
la Motte qui domine Vesoul est une hottée de Samson, ou bien un gravois venant de la chaussure de Gargantua. Le rocher de Trotey, près d'un ancien camp romain des environs, est un sabot de Gargantua.

 

dans la Saône-et-Loire (71) :
- la montagne de Chamilly et la montagne de Rome-château, des deux côtés de la Dheune, sont des "pâtons" de Gargantua.
- a Mâcon, Gargantua aurait pris un bain de pieds dans la Saône, assis sur les tours de l'ancienne cathédrale Saint-Vincent, et une des tours lui serait restée fichée dans le postérieur.

 

Le Palet de Gargantua, 
à Torcé.

 

- Gargantua lance du haut du mont d'Alaze, près de Mercurey, trois blocs rocheux contre le château de Cruzille, près de Châlon-sur-Saône, et rate son but. Ce sont les Pierres de Gargantua.

 

dans la Sarthe (72) :
- plusieurs tumulus de la Motte, à Arthezé, sont des dépattures de Gargantua.
- le menhir, le Caillou de Gargantua, contre la cathédrale du Mans, qu'il a secoué de son soulier alors qu'il était assis sur le clocher, comporte une cupule où les femmes mettaient le doigt pour devenir mères.
 

- Gargantua laisse trois dépattures à Peray, et lance un gros blac qui tombe à 12 km de là, à Torcé-en-Vallée : le Palet de Gargantua.
- des dépattures de Gargantua près de la Roche Simon, à Villaines-sous-Malicorne.

 

dans la Savoie (73) :
- entre Beaufortain et Tarentaise, à Aime, le bloc de Pierra-Menta a été détaché par Gargantua d'un coup de botte à la chaîne des Aravis, à moins qu'il ne l'ait lancé du Mont Gargan, ou Galgan, ou Saint-Michel. Ce mont, au sommet arrondi, se dresse à 1,5 km au nord, et abrite sur son flanc la Marmite du Géant.

 

Gargantua à Notre-Dame,
"compissant" les Parisiens,
vu par Gustave Doré.

 

- en enlevant la terre de ses sabots, Gargantua laisse, des deux côtés du Rhône, les dépattures de Lavours et de Vions.
- entre les vallées de Beaufort et de la Haute-Tarentaise, la Pierra-Metta, un énorme rocher en forme de tour, a été tiré par Gargantua d'une crête voisine en y laissant une brèche.

 

dans la Haute-Savoie (74) :
- la Pierre-à-Bochet ("au bouc", ou "au buisson"), à Ambilly, est malencontreusement tombée là lorsque Gargantua a tenté de bloquer le cours du Rhône entre le Mont Mouret et Monthoux. La Pierre-du-Niton et la Pierre-Dyolin sont toujours là pour témoigner de cette entreprise avortée.
- le
 Fauteuil et les Escaliers de Gargantua, produits par l'érosion, se dressaient près d'Annecy, au Cret du Maure, avec des traces de ses mains dans le rocher. Il excave le lac Léman afin de former avec la terre le Colombey de Gex, ainsi que le mont Salève ("Cà lève !", disait-on alors en regardant les hottées s'accumuler).
- les lieux-dits Garganes, à Etaux, et Champ-Guargan, à Pringy, semblent faire référence à Gargantua.
- Gargantua est pris de violentes coliques à Sallanches. Les médecins descendent à cheval dans son estomac et y trouvent un moulin qu'il avait distraitement avalé en buvant l'Arve, un pied sur l'Aiguille Varrens, et l'autre sur le mont Areu. On y trouve également le Rocher Plat, qu'il a jeté là d'un coup de pied.

 

dans la Seine (75) :
- à Paris, la cathédrale Notre-Dame se rappelle du jour où Gargantua s'est assis sur les tours pour prendre un bain de pied dans la Seine, où il a copieusement compissé les Parisiens de là-haut, et où il a emprunté les cloches (ainsi que celles de Saint-Germain-en-Grève) pour les emmener au château de Vincennes. La Butte Montmartre a été créée par saint Maurice, le patron de Nanterre, qui y déverse une partie de sa hotte de terre prise au-delà de Saint-Denis, avant de former le mont Valérien avec ce qu'il y restait.

 

dans la Seine-Maritime (76) :
- on trouve un Tombeau du Géant à Colleville.
- près de Duclair se trouve la Chaise ou chaire de Gargantua, où le géant se repose les pieds dans l'eau, ou bien avec les jambes en travers de la Seine.
- un monticule qui aurait été un mont Gargan, à Fresles, près de Neufchâtel-en-Braye porte une empreinte du sabot du cheval de Gargantua.
 

 

Le Robec, à Rouen,
pissé par Gargantua.

 

- un lieu-dit près de Grandcourt s'appelle Gargantua.
- au sud de Conihout et de Jumièges Gargantua creuse le lit de la Seine de ses mains, et forme avec la terre deux buttes : les Pelletées de Gargantua.
- le Mont Gargan (également nommé Saint-Michel et Saint-Ange), en aval de Rouen, a été chié par Gargantua. Et celui-ci pisse le Robec qui coule au pied de la côte Sainte-Catherine, autrement dit le Mont Gargan. Les "gargans" étaient des amulettes fortement sexuées que les filles à marier achetaient le jour de la Saint-Romain et qu'elles portaient aux Rogations.
- Gargantua s'asseyait sur le coteau dans la Chaise du Géant, à Saint-Pierre-de-Varengeville.
- la Pierre Gante était, à Tancarville, un fauteuil où Gargantua s'asseyait en se baignant les pieds dans la Seine.
- le petit doigt de Gargantua est enterré sous une butte, à Varengeville.
- on trouve à Veulettes une tombe de Gargantua : les retranchements de Catelier, en partie dans la mer.
- Gargantua allonge sa "troisième jambe" en travers de la Seine ; un porte-balle profite de ce pont, mais le pique avec son bâton ferré, et il tombe à l'eau.

 

dans la Seine-et-Marne (77) : 
- une butte, à Chalautre-la-Grande est une dépatture de Gargantua.
- afin d'anéantir les Bédoins de Gallimassue qui avaient assiégé Château-Landon, Gargantua se bat à coup de raves, puis envoie de grosses pierres qui vont former les grès de la forêt de Fontainebleau.
- il prend de la terre pour détourner le Petit Morin et creuse ainsi la cuvette de Coulommiers ; sa hotte se renverse forme la butte de Doue, ou de Gargantua. C'est à Coulommiers également qu'il se dispute avec le Diable.
- selon les chroniques gargantuines, le géant avait voulu emporter le château de Dammartin-en-Goële à Paris, mais celui-ci, qui était en briques, se cassa et une moitié en resta sur place.
- en essayant de détourner le cours du Petit Morin, Gargantua trébuche. Sa hotte se renverse, et la terre forme la Butte de Doue.
- les Chroniques gargantuines évoquent un combat entre Gargantua et Gallimassue à Larchant.
- Gargantua veut boucher l'étang de Moret, mais les bretelles lâchent et le contenu de sa hotte forme la butte de Frains, à Villecerf. On trouve près de là le palet et la godiche de Gargantua.
- venant de Champagne, et avant de passer le gué de Nanteuil, Gargantua, ou bien saint Christophe, déverse le contenu de sa hotte à Villemareuil et crée ainsi la Montagne de Nanteuil.
- Gargantua creuse le Lunain entre Paley et Villemaréchal, forme la butte de Trin en vidant sa hotte, non sans semer quelques cailloux : la Godiche et le Palet de Villecerf, le menhir de la Pierre Droite à Ecuelles, le dolmen de la Pierre Louve à Episy, et la Pierre Fritte à Villemaréchal.
Gargantua est pris d'une violente colique, et crée ainsi le marais de Saint-Gond, entre le Grand et le Petit Morin.

 

dans les Yvelines (78) : 
- un lieu-dit de Clairefontaine se nomme la Gourgonnerie, et on relève dans les environs plusieurs palets de Gargantua et une Fosse à Gargantua, tandis que l'église de Craches est dédiée à saint Gorgon.
- un menhir christianisé, à Guitrancourt, est un pendant d'oreille de Gargantua. Plus à l'ouest, les collines de Dennemont et de Limay sont des hottées qu'il a déversées là.
- la Butte aux Gargans à Houdan est une butte naturelle où l'on a mis à jour des sépultures.
- les collines de Limay et Dennemont sont des hottées de Gargantua.
- un lieu-dit Les Gargants, près de Rambouillet, abritait un cimetière aux temps romain et mérovingien.

 

dans les Deux-Sèvres (79) : 
- sainte Macrine, montée sur une mule ferrée à l'envers, fuit devant Gargantua. La bête, fatiguée, s'arrête dans l'île de Magné, près du champ des Idoles, où l'on sème de l'avoine. Lorsque Gargantua arrive, l'avoine est miraculeusement prête pour la moisson, et le paysan nie avoir vu quiconque passer depuis le moment où il semait. Gargantua abandonne sa poursuite et secoue ses sabots pour former les buttes de Sainte-Macrine et de la Garette.
- Gargantua s'assied sur le clocher de Notre-Dame de Niort, les pieds sur ceux de Fontenay-le-Comte et de Luçon.
- un gros mammelon arrondi dans la vallée de la Sèvre, près de Saint-Maixent, et de la route à la Motte-Saint-Heraye, est un Etron de Gargantua, qu'il dépose un pied dans lîle de Montaï, près de Palu, l'autre sur le coteau Pèss'Marin, près de Nanteuil.
- Gargantua boit le Thouet au gué de Ligaine, près de Taizé. Puis il mange six boeufs, avec une charette chargée d'épines et le bouvier et s'endort. Il forme deux buttes en vidant un de ses sabots à Montcoué, l'autre à Tourtenay, avant de poursuivre sa route vers le nord, par Saint-Léger-de-Montbrun et Oiron. Il avale alors un moulin sur les côteaux de la Loire, et en meurt car les ailes continuent de tourner dans son ventre.
- Gargantua avale l'eau de la mer qui s'étendait jusqu'à Niort, ce qui forme le Marais Poitevin.
- Gargantua boit la Sèvre Niortaise avec un bateau et assèche le Marais Poitevin.

 

dans la Somme (80) :
- Gargantua urine la rivière d'Authie.
- le menhir de la Pierre-Fiche de Gargantua, dans un marais, à Flamicourt (Doingt), est un caillou issu de son sabot.
- à Eppeville, cinq pierres alignées sont tombées du sabot de Gargantua.
Friaucourt possède un lieu-dit Gargantua.
- aux environs de Ham, un petit menhir, la Pierre qui Pousse, vient du sabot de Gargantua.
- un mannequin de Gargantua figure au carnaval de Nesle.
- la Fosse à Gargantua, entre Noyelles-sur-Mer et Port-le-Grand, a été créée un jour de dégel : le pied de Gargantua en a emporté la terre pour former plus loin trois tertres, dont Martimont.
- le Grand Gargantua est un lieu-dit de Soues.
- on a découvert, à Vrely, au sud de Rosières, un cimetière mérovingien au lieu-dit Garganteau.
- à Warloy-Baillon, Gargantua est né d'un ours et d'une femme, et son père lui adjoint quatorze valets ayant même ascendance.

 

dans le Tarn-et-Garonne (82) :
Rolland a laissé l'empreinte de son pied à Roquecor, et celle de son autre pied à 3 ou 4 km de là sur la commune de Saint Amans.
- un ancien dolmen, à Saint-Cirq, est désigné comme le Tombeau du Géant.
- les dolmens sont souvent désignés sous le nom de Jayantières, ou Tombes des Géants.

 

dans le Var (83) :
- il y a au château d'Esclans, près de Draguignan, deux Palets de Samson, qu'il aurait lancés depuis la montagne du Rouet. Il laisse également son empreinte, la Semelle de Samson, en rejoignant, de deux enjambées, la montagne de Saint-Romain.
- le massif de la Sainte-Baume, près de Plan-d'Aups, serait, selon Henri Dontenville, un ancien Mont Gargare.
- un rocher arrondi, posé sur un autre, est la Pomme, ou Peaume de Roland, qu'il a lancée là en jouant à la Peaume avec Olivier.

dans le Vaucluse (84) :
- Gargantua chie l'Etron de Dzupiter près de Carpentras.

dans la Vendée (85) :
- trois menhirs détruits, à Avrillé, servaient de minches (buts) à Gargantua, qui les visaient depuis Saint-Benoist, où il a abandonné sur place un Palet. On venait autrefois déposer sur ce Palet, au printemps, une poignée de trèfle pour se protéger du cheval Malet.
- à Rosnay-sur-Yon, Gargantua est poursuivi par les chiens d'un berger. Il les met dans sa poche et tente de les écraser comme des fourmis ; mais ils se blottissent entre ses jambes et le mordent, l'obligeant à fuir à toutes jambes. Il abandonne là les deux mégalithes qu'il portait. Selon une autre interprétation, il faisait là, près de la Folie, une partie de minche, en se servant des dolmens de Talmont et des Moutiers comme palets. Mais un chien le mord au pied, et il laisse là les Pierres Follet. Sa fuite le mène du clocher de Luçon à ceux de Fontenay-le-Comte et de Notre-Dame de Niort.
- la table du dolmen du Grand Douillac, à Saint-Vincent-sur-Jard, est connue sous le nom de Palet de Gargantua.
- allant de Nantes à la Rochelle, Gargantua suit la vallée de l'Yon. Il rencontre le Diable qui porte un énorme rocher. Ils font ensemble une partie de palet. Gargantua arrache un bloc au lit de la rivière et vise la pierre levée de la Roussière. Son palet tombe dans la rivière au Tablier : c'est la Pierre Nauline ou Mouline, ou encore Pierre de Gargantua. Puis il poursuit son chemin et détache des blocs de la falaise qui se retrouvent dans l'Yon à La Gorge aux Loups. Et il se repose en s'asseyant sur la Pierre du Vigneau.

 

dans la Vienne (86) :
- le dolmen de la Pierre-Levée, à Passe-Lourdin, près de Poitiers, est dit par Rabelais avoir été construit par Gargantua. 
- c'est le cheval de Duguesclin qui fait jaillir les eaux curatives de La Roche-Posay, près du ruisseau de la Gargonde, sous son sabot. Mais Gargantua pourrait bien l'y avoir précédé.
- à Saint-Rémy-sur-Creuse, Gargantua a lancé son palet de l'autre côté de la rivière, avant de la traverser lui-même ; une grotte est en partie couverte par ce Palet de Gargantua. 

 

dans la Haute-Vienne (87) :
aux Billanges, Gargantua boit toutes les eaux du Taurion.
- un mont Gargan se situe au sud d'Eymoutiers.
- en 1471, un voyageur à cheval se fit connaître sous le nom de Gargantuas à Saint-Léonard-de-Noblat.

 

dans les Vosges (88) :
- un ancien passage de la Moselle, à Châtel-sur-Moselle, porte le nom de Guarguantua.
- près de la chapelle Sainte-Sabine, à Remiremont, un mégalithe porte le nom de Fardeau de Saint-Kertoff (saint Christophe).
- Gargantua dîne d'un troupeau de moutons à Sapois, et il se soulage à Rochesson, un pied sur le mont Urbainroche, l'autre sur le mont de Culin. Il risque ainsi de combler la vallée, mais en fait la fertilise.

 

dans l'Yonne (89) :
- un gros caillou au bord du chemin de la Douette, à Appoigny, était un gravier tombé du sabot de Gargantua.
- les fées tenaient leur sabbat autour du menhir phallique du Petit-Doigt de Gargantua, au lieu-dit Gargant, près d'Avallon.
- à Champignelles, Gargantua a mis à sec un bassin en se désaltérant.
- à Quarré-les-Tombes, dont le saint patron est saint Georges, le Mont Gaudier/Gauguier pourrait être un ancien Mont Gargare.
Sainpuits possédait un lieu-dit Gargantuas, et une butte calcaire y est un gravois de Gargantua.
- selon les chroniques gargantuines, le géant, assoiffé, pose une main sur la montagne de Molibeuf, l'autre sur Grosmont, et il boit la rivière devant le château de Vézelay ; il avale du même coup un chariot et son attelage.

 

dans l'Essonne (91) :
- Gargantua a chié les grès qui couvrent la colline près de Bouray, où a été trouvée une statue de dieu accroupi.
- à Bruyères-de-Châtel, le menhir de la Pierre Beaumiroult est un gravois de Gargantua.
- deux buttes, entre Dourdan et Arpajon, sont des hottées déversées par saint Nicolas et sainte-Catherine, et un Gravier de Gargantua, que le géant dépose en se rendant d'Orléans à Paris, se trouve entre Dourdan, Arpajon et Etampes.
- un Four de Gargantua se situe parmi les blocs de grès sur la butte à Itteville.
- certains considèraient la Roche Noire, à Saclas, comme un gravois abandonné par Gargantua.
- Gargantua habite à Saint-Nicolas (Saint-Chéron) et on menaçait les méchants enfants de les envoyer chez lui.

 

dans le Val-d'Oise (95) :
- sur la commune de Cergy, dont l'église est consacrée à saint Christophe, on trouve un Palet de Gargantua, ou Pierre du Fouret, qui s'est fiché en terre là, alors que Gargantua visait, de Courdimanche, un géant établi sur les hauteurs de Cormeilles-en-Parisis.
- arc-boûté sur la butte de Cléry, Gargantua saisit un palet à Guiry et vise son rival de Montjavoult, mais la pierre lui échappe des mains et creuse la vallée de Guiry.
- à Chantemesle, près de Vétheuil, un petit cirque entre deux protubérances rocheuses est un fauteuil de Gargantua.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dépatture = masse de terre argileuse qui s'attache à la chaussure par temps de pluie.
drue = quille 
queussepierre affiloire = pierre à aiguiser.

 

 

 



03/05/2015