MYTHOLOGIES

MYTHOLOGIES

3 Cernunnos Tricéphale : 3 Dispater/Juppiter/Liber Pater, Triple mort: le noyé, le brûlé et le pendu

 

tricéphale,Cernunnos symbolise  le temps et son omniscience sur toute la création tel Saturne .

Le Tricéphale représente la triade gauloise Teutatès, Esus et Taranis qui sont: 

3 Dispater, maîtres du destin des hommes, dans la vie et la mort.

3 Juppiter (des enfers, de la végétation, et des cieux)

3 Liber Pater, maîtres de l'orage (vent/pluie/tonnerre) qui fertilise la terre 

 

Taranis "le tonnant" est l'aspect terrible et terrifiant du roi guerrier, le roi dieu  Albrix et  "Jupiter Fulgurator"(à la foudre)

Dieu de la deuxième fonction. 

Il est le feu foudre et le Bruit du tonnerre:

Mort par crémation.

Symbole : Cheval (spiritualité)et aigle (royauté)= Griffon/Pégase

Dies Piter +

Dis Pater protecteur des morts et maître  des destins.

 

 

Teutates "chef de la tribu" est "la civitas", il est le roi noir/Dubrix et le "Jupiter stator" (qui arrête les ennemis)

Mercure  bâtisseur d'une ville prospère  en tant de paix mais  Mars protecteur en tant de guerre.  

Dieu de la première fonction fonction.

Il est l'eau de la pluie et des nuages et l'eau, porte entre les monde des vivants et des morts:

mort par noyade.

Symbole: Sanglier (druide et sagesse) Bélier (force et  fertilité) 

Dispater Juge  des morts décisionnaire des réincarnations.

 

Esus "le meilleur" ,  il est roi du monde/ Biturix et le " Jupiter Maximus Optimus" (le meilleur et le plus grand).

Mars, protecteur des paysans et Mercure protecteur des commerçants.

Dieu de la troisième fonction.

Il est l'air et le vent: 

Mort par pendaison.

Symbole: gui (qui représente l'arbre monde/vie et le lien entre les enfers et les cieux) Taureau à 3 corne/grues (Taureau primordial)

Liber Pater +

Dis Pater psychopompe

 

 

 LA TRIPLE MORT

 

 Premier commentaire : 

 

 

« Mercure, en langue gauloise se dit Teutatès... Voici comment l’apaisent les Gaulois : dans un bassin plein d’eau, on plonge la tête de la victime jusqu’à ce que l’étouffement s’ensuive. Pour apaiser Mars, qui est Esus, la victime est suspendue à un arbre et on l’écartèle*. En l’honneur de Taranis, on brûle des hommes dans un mannequin de bois ».

 

*) La question de savoir si la victime consacrée à Ésus est écartelée comme dans cette traduction, suspendue jusqu’à ce que ses membres tombent d’eux-mêmes, ou encore suspendue et saignée, comme le propose Duval, est secondaire ici. Le thème principal du sacrifice sur l’arbre permet dans tous les cas de faire le lien avec l’Ésus coupeur de branches du pilier des Nautes et avec le Mercure bûcheron du pilier de Trèves.


Second commentaire :

 


« Mars est Teutatès... Mercure est pour eux Esus, c’est du moins sous ce nom 
que l’honorent les commerçants. Le maître des guerres et le plus grand des 
dieux célestes est Taranis-Jupiter ; on lui offrait jadis des sacrifices humains ; 
il se contente aujourd’hui d’animaux ».


La mention des trois dieux par Lucain et la description des sacrifices destinés à chacun d’eux par le commentateur ne sont ni un hasard ni un effet de style inventé pour créer une atmosphère barbare.

 

Le premier ne s’est pas demandé combien de dieux il devait mettre pour terrifier le lecteur, et il n’a pas lu le passage de Vendryes sur la triplicité d’intensité.

 

Comment se fait-il que ces noms divins soient tout à fait celtiques — Taranis, « le tonnant », Ésus, « le (bon) maître » et Teutatès, « celui de la tribu » — et bien attestés par ailleurs ? Comment croire que l’informateur était un ignorant qui aurait cité trois noms au hasard ?

On remarquera d’ailleurs que Lucain parle d’une « triade » et non simplement de trois dieux. Beaucoup d’auteurs comme Paul Marie Duval n’ont pas relevé ce trait, parce qu’ils admettent a priori une équivalence de panthéon à panthéon, de dieu à dieu entre la religion gauloise et la religion romaine préalablement à la description des compétences, des attributs et de la personnalité de ces dits dieux. L’équivalence des panthéons, la correspondance de chaque dieu d’un registre avec chaque dieu d’un autre reste à prouver. En ce qui concerne les Gaulois, de nombreuses inscriptions et images prouvent que cette correspondance n’existe pas.

 

 

les trois noms donnés par Lucain ne sont autres que les trois aspects de celui qu’on nomme Cernunnos. La contradiction apparente entre les deux variantes proposées par le commentateur pour désigner qui est qui, vient justement du fait qu’on a affaire à un dieu en trois avatars auquel on offrait un triple sacrifice.

 

Ces avatars correspondent à trois « éléments » : l’eau, l’arbre et le feu — qui représentent aussi le monde inférieur, le monde médian des humains et le monde supérieur. 

 

Il suffit ici de retenir que ce dieu suprême s’incarne dans la diffraction romaine parfois comme Mercure, parfois comme Mars et parfois comme Jupiter, mais que dans sa triple totalité il est le plus souvent assimilé à Cernunnos. Celui-ci est un pars proto indo-européen pré celique . Il représente aussi bien un aspect de la triade que celle-ci dans son ensemble, soit en sa qualité de porte-parole, soit parce qu’il est celui par qui tout commence, le lever (du soleil).

 

 

Ces 3 mondes renvoient au motif celtique et indo-européen de la triple mort. Cette tradition héritée peut s’exprimer de différentes manières : triple condition de mort, une mort par trois moyens différents ou bien une série de trois morts dont chacune est exécutée de manière différente.

Dans la majorité des cas, la trame narrative se déroule en trois temps. Tout d’abord, la future victime commet trois fautes au préalable ; elles sont d’ailleurs souvent à mettre en parallèle avec les trois fonctions indo-européennes. Les circonstances de la mort sont alors annoncées ou prophétisées. Enfin, la victime est en général brûlée, blessée et noyée, mais il existe des variantes avec la chute ou la pendaison.  

 

 Nous avons tout d’abord les commentaires à Lucain, conservés à Berne dans un manuscrit du Xe siècle.

Le premier commentaire est l’œuvre d’un seul auteur et remonte au IVe siècle pour ses parties les plus anciennes ; le reste date des VIIIe et IXe siècles.

Le second commentaire a été transmis par des manuscrits qui datent du Xe au XIIe siècles. Le passage de Lucain qui est à l’origine de ces commentaires consiste en trois vers de la Pharsale (écrite vers 62-65 apr. J.-C.). Ils interviennent après la citation de peuples gaulois contemporains de l’époque de César 

 

Et [les peuples] qui apaisent par un sang horrible  Le féroce Teutates, le hideux Esus dans ses sauvages sanctuaires,Taranis aux autels non moins cruels que ceux de la Diane scythique.    

 

Et voici maintenant les commentaires de Berne :  

 

Mercure dans le parler des Gaulois est nommé Teutates, lequel est honoré chez eux de sang humain.

 

Teutates-Mercure chez les Gaulois est apaisé ainsi : dans un cuveau empli, un homme est plongé par la tête, pour y être asphyxié. Esus-Mars est apaisé ainsi : un homme est suspendu dans un arbre jusqu’à ce que, par suite de l’effusion de sang, il ait laissé aller ses membres.

 

Taranis-Ditis Pater est apaisé chez eux de la façon suivante : dans une cuve de bois, un certain nombre d’hommes sont brûlés. Nous avons trouvé de même par la suite des témoignages variant selon leurs auteurs.

 

Teutates-Mars est apaisé par un sang détestable, soit que les combats se mènent sous l’impulsion de sa volonté, soit que les Gaulois aient eu antérieurement coutume de lui immoler, à lui aussi, comme à d’autres dieux, des hommes.

 

Ils tiennent Esus pour Mercure, s’il est vrai qu’il reçoit un culte des marchands. Et, pour Jupiter, le maître des guerres et le plus grand des dieux du ciel Taranis, habitué jadis à être apaisé par des têtes humaines, aujourd’hui à se réjouir de têtes de bétail. 

 

 

  En complément à ces deux passages, il existe d’autres commentaires mais qui n’ajoutent rien de nouveau.

Pour ce qui est des identifications entre dieux gaulois et romains, ces annotations donnent les couples Teutates-Mercure, Esus-Mars et Taranis-Jupiter.

Les deux premières associations pourraient être empruntées à la première partie du commentaire, la troisième à la seconde.  

Les informations qui nous intéressent ici figurent dans la première partie du commentaire. Avant tout, nous allons présenter les trois dieux gaulois qui y sont mentionnés.

 

Teutates, construit sur le thème teuta « peuple », est le « dieu du peuple ». Il est connu par une série d’inscriptions en provenance de Grande-Bretagne et des régions danubiennes où il est assimilé à Mars, ainsi que sur une inscription de Rome où il est associé au dieu gaulois Meduris. Teutates est également attesté sur les inscriptions de Bingen (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) et d’Hohenburg (Bavière, Allemagne) où il est associé à Mercure. Au niveau de sa fonction, Teutates agit peut-être comme un dieu protecteur du peuple en paix et comme un chef militaire en temps de guerre.   

Taranis est de loin le plus connu. Son nom est construit sur taranu- « orage », ce qui fait de lui « le dieu du tonnerre ». Taranis, attesté par plusieurs inscriptions, est un dieu céleste, représenté sous l’aspect d’un homme barbu, tenant une roue et maîtrisant la foudre. Toutes ces caractéristiques font de lui une sorte de Jupiter gaulois.  

En fin de compte, la triade divine du commentaire de Berne comprend un dieu guerrier (Teutates) et un dieu céleste (Taranis) ;

 

Esus reste pour sa part difficile à classifier.  Après l’examen rapide de cette triade, nous allons considérer les sacrifices qui leur sont offerts.

Teutates a besoin d’une victime étouffée dans un cuveau. Esus d’une victime suspendue à un arbre puis vidée de son sang.

Taranis d’une victime brûlée dans une cuve.

 

En somme, nous avons une mort par étouffement, une autre incluant une suspension doublée d’une blessure et une troisième par brûlure. Or, ce trio de supplices rappelle évidemment la triple mort des traditions insulaires.

En effet, l’étouffement dans un cuveau est parallèle à une noyade dans un tonneau ; le sacrifice par effusion de sang s’apparente à une blessure – à laquelle on peut rajouter la suspension qui peut évoquer une chute, dans la mesure où ces deux situations supposent une position identique – ; la victime brûlée se retrouve parfaitement dans les récits irlandais.  

Ce commentaire de Berne fait état d’un triple sacrifice rituel dédié à trois dieux gallo-romains et qui peut être comparé à la triple mort des littératures médiévales irlandaises et galloises.

Finalement, trois enseignements peuvent être dégagés de ce témoignage continental : le motif de la triple mort a une application religieuse ; il est attesté à une époque assez ancienne ; la triple mort est attestée dans une grande partie du monde celtique puisqu’on la retrouve en Gaule, en Irlande et au Pays de Galles.  

 



18/10/2017