MYTHOLOGIES

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Morgane la fey

 

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Fée Morgane

Avant toute chose, une fée désigne une femme qui s'y connait en charmes et enchantements. Elle connaissent les propriétés des pierres et plantes et la valeur des mots.

 

L'île Afallach ou Avalon devient un autre monde pour les héros tombés au combat.

Dans Le rêve de Rhonabwy , Owain de Urien, Morgane est associée aux corbeaux – symboles de la Morrigan , ou «Grande Reine» ou déesse de la guerre.

 

Dans les légendes galloises, Morgane est identifiée à la déesse Modron, fille du dieu Avallach et épouse du roi Uryen de Rheged.

Modron, est la « mère divine » (terre-mère), la fille d’Avalloc, le roi d’Avalon.

Elle est similaire à la déesse gauloise Dea Matrona, à la déesse irlandaise Dana et est vraisemblablement le prototype de la fée Morgane de la légende arthurienne.

 

Au début de notre histoire … La Dame du Lac et Morgane étaient une seule et même personne. Elles ont développé des identités séparées lorsque Morgan est devenue de plus en plus identifiée à la soeur 'humaine' d'Arthur, et a acquis des caractéristiques défavorables chez les romanciers français. 

 

Avant d'être là soeur d'Arthur, Morgane et ses sœurs Monrone, Mazoe, Gliten, Glitonea, Gliton, Tyronoe, Thiten vivent à Avalon.
Morgane est la Maîtresse  l’île, elle et traverse régulièrement cette étendue pour rejoindre les humains (fonction mantique), l’étymologie de son nom, Morgen, ou Morigena, ou Muirgen… Quelle que soit la langue, vieux gallois, breton, gaélique tombent assez d’accord pour traduire « née de la mer ».


Avallon n’est pas sans rappeler l’île paradisiaque des Hespérides de la mythologie gréco-latine, où se tient une pommeraie entretenue par des nymphes et dont les fruits délivrent l’immortalité. À vrai dire, la localisation d’Avalon n’est jamais claire, même s’il est assez sous-entendu que le lieu est relié à – ou fait partie de – l’Autre Monde. Une sorte de lien entre celui-ci et le monde des hommes ?


Le nom Morgane rappelle directement les morgens, les fées ou esprits des eaux dans le vieux folklore gallois. Dans les légendes bretonnes plus récentes, on les appelle les « mari-morgans », ou juste les « morganes », et elles ont également ce comportement ambigu, jouant d’un côté à égarer les marins et de l’autre à partager leur savoir et leurs richesses. Ces mises en relation attestent au moins d’une chose : l’appartenance incontestable de Morgane au surnaturel, la magie étant contenue jusque dans son nom…
On peut faire un lien avec la Morrigan, la Triple Déesse (ou Trinité, ou Déesse Mère) de la tradition celtique dont le caractère ambivalent lui correspond plutôt bien.
Cette dernière choisit tantôt de guérir, tantôt d’anéantir ? La déesse Morrigan guérit comme elle tue.
Le personnage de Morgane a au moins été inspiré de la divinité celtique – ou de ce qu’elle inspire et représente.
Morrigan inspire à la fois la crainte et la dévotion ; déesse de la guerre et/ou de la mort qu’on pourrait assimiler à la Valkyrie, elle donne sa préférence déterminante à l’un ou l’autre camp sur le champ de bataille de manière tout à fait imprévisible – et lorsqu’elle frappe, rien ne peut lui résister.

Un peu comme Morgane, personnage si conflictuel, un coup du côté des chevaliers, un coup leur pire ennemie. La déesse peut également changer de forme, comme celle un peu sinistre du corbeau allant picorer les cadavres des perdants, et si elle est décrite comme une féroce guerrière, elle est aussi un fort symbole de la sensualité féminine.
En remplacement de la déesse Modron, Morgane devient grande prêtresse d’Avalon (l’Insula Pomorum), pour ne pas dire la reine, parmi les neufs enchanteresses de l’île. Puissante magicienne, elle est « Morgan le Fay », « Fay » marquant son appartenance à l’Autre Monde. Non contente d’être d’une beauté surnaturelle, elle serait capable de changer de forme, de voler, et a toujours des connaissances aussi extraordinaires dans l’art des plantes et de la médecine.
Avallon est décrite, à la manière de l’île des Hespérides, comme la Terre de l’éternelle jeunesse, une sorte de paradis où se rendent les hommes après leur passage dans le monde. Ce qui justifierait le rôle de passeur de Morgane pour Arthur, qui est après tout un roi légendaire et se doit d’être escorté… Reine ou Prêtresse qui multiplie ses aller-retours entre ce lieu légendaire et le monde des mortels, Morgane devient une médiatrice entre les deux mondes.

 

Lorsqu'elle apparaît dans le roman de Monmouth, Morgane vit sur l'île d'Avalon avec ses huit sœurs. Grâce à des charmes, elle guérit le roi Arthur blessé lors de la bataille de Camlann. Si elle n'est pas présente dans les romans de Wace et de Layamaon, intitulés tous deux Brut, elle apparaît dans les romans de Chrétien de Troyes, Erec et Yvain en tant que sœur d'Arthur. Morgane apparaît aussi dans l'ouvrage d'Étienne de Rouen, Draco Normannicus. Dans tous ces textes le rôle de Morgane est positif : chez Chrétien de Troyes (Érec et Énide, Yvain ou le Chevalier au lion), elle guérit son frère ainsi qu'Yvain et Lancelot.

 

 

 

Envoyée dans un couvent lorsqu’Uther Pendragon tue son père et épouse sa mère, elle reçoit une éducation complète puis est acceptée par Merlin comme élève dans les arts magiques. Uther lui fait épouser Urien qu’elle n’aime pas. Femme luxurieuse, elle tombe amoureuse, à Camelot, d'un chevalier, Guiomart, cousin de la reine Guenièvre. Cette dernière rompt leur relation et, dès lors, Morgane déteste son frère et Guenièvre. Cette haine s'accentue après que Lancelot a rejeté ses avances.

 

 

 

Dans certains contes Morgane va chercher à se venger de Guenièvre, en la prenant en défaut, par exemple en portant à la cour une coupe magique qui révèle l’infidélité (Tristan en prose).

 

Dans Sire Gauvain et le chevalier vert, Morgane est la complice de la belle dame de Haut-Désert, toutes deux recherchant la mort de Gauvain par des actes fourbes et traîtres.

 

 

 

 

 

C'est à partir du XIIIe siècle, avec la nette christianisation du récit, que la légende fait d’elle une magicienne, disciple de Merlin, haineuse envers Arthur et Guenièvre, hostile et séductrice vis-à-vis de Lancelot, en contrepoint de la Dame du Lac.

Uther Pendragon ( qui épouse sa mère) la marie à Urien qu’elle n’aime pas. Différents récits du cycle lui donneront plusieurs amants et la font bannir de la cour par Guenièvre pour cette raison. Néanmoins, cette dernière n’étant pas elle-même un modèle de fidélité, on voit dans certains contes Morgane chercher à se venger en la prenant en défaut, par exemple en portant à la cour une coupe magique qui révèle l’infidélité (Tristan en prose). Son hostilité s’étend à d’autres membres de l’entourage du roi, en particulier Lancelot.

Dans Sire Gauvain et le chevalier vert Morgane est la complice de la belle dame de Haut-Désert, toutes deux recherchant la mort de Gauvain par des actes fourbes et traîtres. Dans Le Morte d'Arthur elle s’empare d’Excalibur et pousse son amant Accolon à tuer Arthur, mais le plan échoue. Dans certains récits, elle s’empare du fourreau – dans lequel réside, selon certains, le pouvoir protecteur de l’épée – et le jette dans un lac.

 

Demie-sœur du roi Arthur, elle devient sa maîtresse lors du rite de "l'ancienne religion" païenne : Beltane. 

 Un enfant nait, et Mordred (le fils du roi) causera la perte d'Arthur. 

Morgane est souvent assimilée ou remplacée par Morgause comme mère de Mordred.

 

Dans le récit rapporté par Marion Zimmer Bradley dans Les Dames du Lac… Morgane a été élevée sur l'île d'Avalon par la grande prêtresse Viviane.

Morgane aurait eu un enfant de son demi-frère le roi Arthur au cours du rituel du Grand Mariage devant unir la Vierge Chasseresse (symbolisant la Déesse) au Dieu Cornu (symbolisant le roi de Bretagne) sans savoir qui il était. Cette union eut lieu durant les feux de Beltane.

 

Morgane, est la représentante de l'ancienne foi à laquelle est fidèle le « petit Peuple », celui-là même qui a reconnu Arthur comme roi et qui lui a confié les objets sacrés de Bretagne comme l'épée Excalibur (Caledbolg en gallois). Elle s'oppose à Guenièvre qui se présente comme très pieuse et partisane de la Chrétienté.

C'est Morgane qui a brodé le fourreau magique de cette épée qui protège Arthur de toute blessure fatale au combat. Elle cherchera par la suite à lui reprendre cet objet sacré car, en ne restant pas fidèle à l'ancienne religion, il a trahi son serment, ses origines celtes et le Petit Peuple. Mordred pourrait reprendre le pouvoir et rétablir l'ancienne religion. Le combat final opposant Arthur à Mordred se passe à Camlan. C'est là où le Jeune Dieu Cornu (Mordred) affronte le Vieux Dieu Cornu (Arthur). Les deux personnages s’entre-tuent, et Excalibur retournera dans le lac qui entoure l'île d'Avalon. La légende veut que la dépouille du Roi Arthur ait été placée dans l'île d'Avalon, et qu'il réapparaîtra en des temps futurs.

 

Dans La Morte d'Arthur de Malory, alors qu'Arthur gît mortellement blessé après la bataille de Camlann, une petite embarcation remplie de belles dames vient chercher le roi et l'emmène sur l'île d'Avalon. Elles allongent Arthur, il pose sa tête sur leurs genoux et l'une d'elles dit: « Ah, mon cher frère, pourquoi es-tu resté si longtemps loin de moi? » Dans le bateau noir qui s'éloigne vers Avalon se trouvent Nimue, la Dame du Lac, et trois reines : celle de Northgalis, la reine des terres désolées, et la reine Morgane, sœur d'Arthur.

On raconte, également que Morgane aurait volé Excalibur pour la donner à Accolon, qui provoqua alors Arthur en combat singulier. Lorsque Accolon lâcha l'épée, Arthur la reconnut et le chevalier admit sa faute et se rendit.

​Il est intéressant de constater que la posture rassurante, et maternelle de Morgane, va évoluer vers la figure du pouvoir féminin.

Elle règne sur le Val sans retour, au coeur de la forêt de Brocéliande. « La fée incarne bien la menace d’une femme dominatrice et castratrice et le danger des valeurs féminines » ( Laurence Harf-Lancner) . Morgane est une  « fée fatale », elle incarne le destin des humains, jusqu'à leur mort ( mort d’Arthur).

 

 



16/06/2017