MYTHOLOGIES

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Empire Romain et Religion Gallo Romaine de -52 à + 486

Gaule romaine

 Les  celtes

 

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La conquête  romaine  a  bouleversé  le  paysage  religieux  gaulois.  Elle  s’est  opérée  en deux  temps  principaux  :  il  y  a  eu  tout  d’abord  la  romanisation  de  la  Gaule  méridionale  –  la Narbonnaise  –  à  partir  de  120  av.  J.-C.,  puis  celle  des  «  Trois  Gaules  »  –  l’Aquitaine,  la Celtique  et  la  Belgique  –  à  partir  de  50  av.  J.-C.  Sur  un  plan  religieux,  les  Gaulois  ont  pu continuer  à  honorer  leurs  dieux  ;  seuls  les  cultes  de  Rome  et  d’Auguste  ont  été  imposés.  Mais l’élément  qui  a  causé  la  déstructuration  de  la  religion  indigène  a  été  l’abolition  du  druidisme décrétée  par  Auguste,  puis  achevée  par  les  édits  de  Tibère  et  Claude.  Même  si  les  druides avaient déjà moins d’importance depuis la conquête, la disparition de cette élite gauloise a entraîné de facto l’affaiblissement inéluctable de la langue indigène, la perte de la théologie ainsi que la fin d’un système religieux cohérent. Ce constat explique notamment le manque de rigueur sur les représentations plastiques entre les divinités et leurs attributs.   Les ressources archéologiques qui nous intéressent vont de la période de Hallstatt (VIIe-VIe siècles av. J.-C.) à celle de La Tène (Ve-Ier siècles av. J.-C.). Ce matériau a l’avantage de nous fournir des informations relatives à la civilisation des Celtes au temps de leur indépendance. En revanche, les représentations de divinités datent pour la plupart de l’époque gallo-romaine, la romanisation ayant fortement contribué à la mise en iconographie des dieux indigènes. Ces représentations plastiques avaient d’ailleurs commencé à apparaître en Gaule sous l’influence des religions méditerranéennes, cette région du monde avec qui elle entretenait, de par sa position géographique, des relations commerciales et culturelles depuis les VIIe-VIe siècles av. J.-C.. La numismatique est une source à ne pas négliger. L’utilisation de monnaies pourrait remonter au IVe siècle av. J.-C. chez les Celtes de Transpadane. Son apparition serait due, en partie, aux nombreux échanges qui s’effectuaient avec des voisins qui utilisaient déjà ce mode de paiement, comme les Romains. Les Celtes ont rapidement modifié les motifs imités et ont caractérisé leurs monnaies avec une originalité créatrice étonnante. L’étude des pièces de monnaie est intéressante dans la mesure où certaines d’entre elles représentent sans doute des scènes mythologiques.   Les données linguistiques sont très limitées. L’abolition de la classe des druides a entraîné la disparition de leur tradition religieuse orale ; par conséquent, nous ne possédons aucun mythe indigène transcrit en langue gauloise. Il nous reste tout de même plusieurs inscriptions en langue gauloise, transcrites en alphabets grec, étrusque et latin. Nous conservons quelques tablettes, comme celles de Chamalières (Puy-de-Dôme), de La Graufesenque (Aveyron) ou de Châteaubleau (Seine-et-Marne). D’autres traces de la langue gauloise se retrouvent dans des gloses médiévales ; nous avons par exemple le glossaire d’Endlicher, qui a été retrouvé dans un manuscrit du IXe siècle conservé à la bibliothèque palatine de Vienne (Autriche), et dont le contenu remonte probablement du Ve siècle. Nous avons enfin l’onomastique transmise par les auteurs classiques et aussi la toponymie. Par rapport à notre sujet, l’étude des noms de lieux aura une grande valeur, puisque toute une série de villes en France – telles que Lyon – et à l’étranger avaient comme nom antique Lugdunum « Fort de Lugus ». Ces faits peuvent nous servir à démontrer le rôle important que jouait ce dieu dans la religion des Gaulois.   Le témoignage des auteurs classiques mérite également d’être pris en considération. Toutefois, il faut avoir conscience de certains éléments pour bien aborder ce type de matériau. Tout d’abord, la plupart de ces auteurs étaient séparés des Celtes par la barrière de la langue et de la culture, ils étaient influencés par les formes et les concepts de leur propre religion, et tout ce qui n’appartenait pas à leur monde était considéré comme barbare. Étant peu intéressés de connaître les mœurs des Gaulois, ils se contentaient surtout de souligner les différences. Enfin, la majeure partie des auteurs s’est contentée d’informations de seconde main en utilisant les récits de Posidonius d’Apamée, continuateur du grand historien grec Polybe. Posidonius était autant ethnographe qu’historien et donnait une image objective des sociétés barbares de son temps. Il a certainement écrit l’ouvrage le plus important de l’Antiquité consacré aux Celtes mais, malheureusement, ses Histoires ont disparu. Plusieurs auteurs ont donc repris ses récits, comme César, Diodore de Sicile et Strabon, lui aussi continuateur de Polybe.   Ces différents éléments font que leurs propos ont certainement eu tendance à déformer la réalité, à donner une interprétation erronée. Malgré toutes ces imperfections, il serait dommageable de se passer de ces sources. Elles constituent l’unique témoignage littéraire que l’histoire nous a laissé sur les Celtes de l’Antiquité. Ce matériau mérite également d’être pris en compte dans la mesure où certaines observations sur les coutumes et sur l’organisation sociale des Celtes antiques sont corroborées par la littérature irlandaise médiévale.  La présentation des sources laisse apparaître l’influence gréco-romaine sur le matériau celtique. Mais cette rencontre entre les deux cultures n’a pas eu que des côtés négatifs. C’est en effet à l’époque gallo-romaine que nous prenons connaissance des noms de divinités celtiques, dont le nombre est d’ailleurs assez important. Dans la plupart des cas, le nom indigène est combiné ou assimilé à un nom romain, comme avec Jupiter Taranis, Mercure Dumias, Mars Camulo, Apollon Grannos etc., un phénomène qui porte le nom d’interpretatio romana et qui a été initiée par César. La formation de cette catégorie de divinités, c’est-à-dire gallo-romaines, a donné lieu à plusieurs interprétations :  - Les noms divins du peuple vaincu auraient été camouflés par les noms divins des vainqueurs, ce qui aurait permis de préserver les anciennes divinités indigènes.  - Les Gaulois auraient adopté le panthéon romain, tout en conservant un caractère local.  - La présence de noms de divinités romaines serait une marque de l’inéluctable affaiblissement de la religion indigène. - Ce seraient les dieux romains qui seraient devenus gaulois et ce seraient les Gaulois, et non les Romains, qui auraient fait l’assimilation, d’où la théorie de l’interpretatio gallica ou celtica. - Les dieux gallo-romains exprimeraient une sorte de juxtaposition qui aurait conduit à la création de divinités hybrides.   Les deux premières hypothèses ne nous semblent pas valables car les Romains n’ont pas interdit la pratique des cultes indigènes ; le fait de cacher l’ancienne divinité sous un nom romain n’a donc pas de sens. La troisième hypothèse illustre certainement une réalité historique, mais ce sont les deux dernières qui nous semblent les plus intéressantes. La rencontre entre ces deux religions a, de toute évidence, entraîné une modification des deux côtés. Ainsi, le Mercure gallo-romain n’est plus le dieu gaulois d’origine ni le Mercure romain, mais un dieu hybride. Les contacts entre divinités gauloises et romaines n’ont pu cependant donner lieu à une juxtaposition idéale, du fait que ces deux religions n’étaient pas identiques. En effet, chacune d’elle était, avant la conquête, à un stade d’évolution différent : l’état d’organisation qui était le sien à Rome ne pouvait être présent en Gaule, à cause du manque d’unité politique. De plus, si les deux religions avaient été superposables, César aurait mis Jupiter en tête du panthéon gaulois, or c’est Mercure qui figure en première place. Nous devons enfin convenir que, sur un plan onomastique, il n’y a pratiquement aucune correspondance entre théonymes gaulois et romains.   La formation de ces divinités gallo-romaines a certainement dû se faire à partir de similitudes qui existaient entre tel dieu romain et tel dieu gaulois. Ainsi, Taranis possède le foudre au même titre que Jupiter, mais le dieu gallo-romain est représenté avec une roue, un attribut qui ne figure jamais chez le dieu romain. Nous notons également que, sous couvert d’un nom romain, certaines divinités gauloises ont gardé des caractéristiques propres, comme au niveau de l’habillement : alors que la plupart des dieux et héros gréco-romains sont figurés nus, les divinités gallo-romaines portent des vêtements typiquement gaulois. Mercure entre dans ce cas de figure, puisqu’il est représenté avec une tunique ou un manteau à la mode gauloise ; il est même quelquefois barbu, alors que le Mercure romain est toujours imberbe.  En somme, l’étude de la religion gauloise ne peut se faire qu’avec un matériau fragmentaire et influencé par la culture classique gréco-romaine. 

 

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19/12/2016