MYTHOLOGIES

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1 Taoisme, confucianisme et Bouddhisme: les 3 enseignments chinois

Les 3 religions chinoises se complètent car elles s'occupent d'éléments différents:

  • le confucianisme pour les relations sociales et politiques. 
  • le taoisme pour la vie individuelle quotidienne. 
  • le bouddhisme pour penser la mort. 

 

 

• Sagesses orientales : bouddhisme, taoïsme, confucianisme

Au même moment où la philosophie grecque prend son essor, six siècles environ avant la naissance de Jésus-Christ, un phénomène similaire se produit à des milliers des kilomètres en Asie. Ceux que l’on nomme les « sages » en Grèce trouvent un équivalent en Inde et en Chine : trois d’entre eux vont marquer profondément l’histoire de l’Asie. Ils se nomment Confucius, Lao Tseu et Siddartha (dit le bouddha) et ils vont fonder les trois principales spiritualités asiatiques : le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme.

Qu’est-ce que le bouddhisme ?

À Bénarès, vers 560 av. J.-C., Siddhârta Gautama, dit le Bouddha (c’est-à-dire l’« éveillé »), révéla à ses cinq compagnons les Quatre Nobles Vérités :

• Toute vie est douleur.

• Cette douleur est le produit d’un désir insatisfait.

• Il est possible de mettre fin à la douleur et atteindre ainsi le Nirvana.

• Il faut suivre la « Noble Vérité de l’Octuple Sentier » qui comprend huit chemins. Celui de la pensée juste, du parler juste, de l’action juste, de la compréhension juste, des moyens d’existence justes, de la concentration juste, de l’effort juste, de l’attention juste. Tel est le message de la quatrième vérité.

Le bouddhisme est une doctrine morale et philosophique liée à des pratiques de méditation. Ce n’est pas une religion à proprement parler, puisqu’il n’y a ni dieu ni dogmes concernant l’au-delà, ni révélation. Le Bouddha n’est pas un prophète ni un demi-dieu, mais un maître spirituel. L’enseignement du bouddhisme ne repose pas sur un texte sacré, mais sur la transmission d’un enseignement de maître à élève. Sur le plan éthique, le bouddhisme ne vise pas à atteindre le bonheur absolu ou le salut, mais un état de sérénité (le nirvana) lié à l’anéantissement du désir, source de malheur et de frustration. Il repose sur des pratiques mentales de méditation dont le but est de se connaître, se former et se guérir.

Le bouddhisme a connu de multiples écoles et ramifications. Tout d’abord, il s’est scindé en deux versions : L’une a été désignée par dérision comme le « Petit Véhicule » (theravâda) car elle reste une voie élitiste attachée à l’idéal de sainteté et de détachement du monde du Bouddha. Elle est présente surtout au Sri Lanka et en Birmanie. Le courant Mahâyâna, ou « Grand Véhicule », a connu le plus grand développement. Son idéal de vie est le bodhisattva, celui qui, par compassion, a voulu se consacrer à l’humanité souffrante, retardant ainsi sa délivrance personnelle.

Né en Inde au Ve siècle av. J.-C., le bouddhisme Mahâyâna s’est répandu dans plusieurs pays d’Extrême-Orient (Chine, Thaïlande, Cambodge, Corée, Japon et Indonésie), puis en Occident au XXe siècle.

Introduit en Chine au Ier siècle apr. J.-C., le bouddhisme s’est véritablement développé sous la dynastie Tang (618-907). Au Tibet, il a donné naissance au lamaïsme, dont les temples et la figure du Dalaï-Lama représentent, pour l’Occident, l’image même du bouddhisme. Au Japon, il a pénétré à partir de la Corée et s’y est répandu à partir du viie siècle de notre ère. Il s’y est déployé à travers plusieurs sectes (Tendaï, Shingon, Jôdo, Jôdo-shin…) et surtout les écoles zen.

 

 

Le bouddhisme Zen et le bouddhisme Tibétain sont deux écoles très connues en Occident et particulièrement en Europe. Beaucoup de gens s’intéressent de près à eux et souhaitent en apprendre d’avantage.

Principes du bouddhisme Zen

Le bouddhisme Zen est originaire de Chine. Dans ce pays, le Zen est appelé Chan, ce qui veut dire méditation. Cette école du bouddhisme est influencée par le Taoïsme. D’autres groupes appartenant au Zen sont influencés par le Confucianisme.

 

Le Zen est créé dans le but de retrouver les bases du bouddhisme. C’est à dire essentiellement la pratique, la compréhension de soi et la méditation. Le Zen ne se concentre pas sur les textes comme il est le cas dans d’autres écoles mais plutôt sur l’illumination personnelle.

 

Dans le bouddhisme Zen, le seul moyen permettant d’atteindre l’illumination passe par la méditation. Les autres formes du bouddhisme supposent que la méditation est un moyen qui permet d’atteindre l’illumination sans pour autant être le seul. Le type de méditation adopté par les bouddhistes Zen est appelé Zazen.

Principes du bouddhisme Tibétain

Le Bouddhisme Tibétain fait également partie de la tradition Mahayana mais comprend un certain nombre d’éléments appartenant à différents courants influencés par le Hinayana et la Vajrayana.

Cette école comprend un grand nombre de techniques de visualisation et de dévotion. Le bouddhisme tibétain prend en compte toutes les pratiques bouddhistes ancestrales, les textes et écritures anciennes ainsi que les idées philosophiques qui ont apparues en Inde et qui ontété préservées et développées à travers l'histoire 

 

Principes du bouddhisme Tibétain

Le Bouddhisme Tibétain fait également partie de la tradition Mahayana mais comprend un certain nombre d’éléments appartenant à différents courants influencés par le Hinayana et la Vajrayana.

Cette école comprend un grand nombre de techniques de visualisation et de dévotion. Le bouddhisme tibétain prend en compte toutes les pratiques bouddhistes ancestrales, les textes et écritures anciennes ainsi que les idées philosophiques qui ont apparues en Inde et qui ontété préservées et développées à travers l’histoire

 

Il faut souligner que les deux écoles partagent les mêmes bases du bouddhisme (cinq préceptes, quatre nobles vérités, huit pas etc.) .

Les différences peuvent se résumer essentiellement en deux points :

– Les bouddhistes tibétains pensent qu’ils peuvent atteindre l’illumination et appliquer les bases du bouddhisme au cours de la vie quotidienne de tous les jours. Les bouddhistes Zen pensent qu’il n’est pas possible de l’atteindre avant de connaître soi-même et le seul moyen de la connaissance de soi est la méditation.

– Les bouddhistes Zen ne se concentrent pas sur la réincarnation. La grande majorité d’entre eux n’y croit même pas.

Bien que le bouddha historique a enseigné la réincarnation, les bouddhistes Zen la voient comme un fable ou comme un moyen d’enseignement. Les bouddhistes tibétains quant à eux croient à la réincarnation. D’ailleurs, pour eux, le Dalai Lama est une réincarnation de Avalokitesvara, le bouhhitsava de la compassion.

 

Le Tao (ou Dao) ou la « voie du milieu »

Le bouddhisme était né en Inde avant de se répandre en Chine et toute l’Asie. En arrivant en Chine, les moines bouddhistes n’arrivaient pas sur une terre vierge de toute spiritualité. Ils allaient notamment se confronter au taoïsme, né sur le sol chinois au Ve siècle av. J.-C. Tao (ou Dao) signifie « voie » ou chemin ». Il désigne aussi l’action de marcher, d’avancer. C’est un peu l’équivalent du mot « démarche » (au sens de méthode) ou « voie ». En ce sens très large, le Tao appartient à toutes les philosophies chinoises. Le taoïsme renvoie à la doctrine professée par Lao-tseu (Laozi), l’auteur du Tao te King (le livre de la voie et de la vertu) et à ses élèves.

Celui que l’on appelle Lao-tseu est un personnage vraisemblablement légendaire, reconstruit par la tradition. Son nom signifie « le vieux maître ». On dit qu’il aurait rencontré Confucius, mais il s’agit d’une invention littéraire destinée à présenter les différences entre les grandes doctrines religieuses. Devenu vieux, Lao-tseu serait, toujours selon la légende, parti vers l’ouest à dos de buffle, rédigeant le Tao te king avant de disparaître.

Au départ, le Tao est d’abord un art de vivre ; plus précisément, c’est même d’une hygiène corporelle et spirituelle dont on pourrait parler. Car le Tao est centré sur la puissance vitale que l’on accroît par des disciplines alimentaire, respiratoire, sexuelle, gymnique, alchimique. Le tao est un moyen « d’affiner le corps pour le rendre invulnérable (l’eau, le feu, les bêtes féroces ne peuvent rien contre le saint), d’acquérir le pouvoir de s’ébattre librement dans l’univers lors de voyages extatiques, de retarder indéfiniment le vieillissement de l’individu.

La pensée taoïste prône un idéal de vie où l’individu doit se mettre à l’écart de la société, sa vaine agitation, ses ambitions, pour vivre une harmonie joyeuse et simple avec la nature. Le Tao ne vise pas à atteindre un bien suprême qui serait la vérité, le savoir absolu, le bonheur, l’amour universel, le paradis. Au contraire, il prône le vide. Se défaire de ses désirs, trouver un équilibre intérieur par une sorte d’écologisme traditionnel. Telle est la voie du « juste milieu ».

Par la suite, le taoïsme va se développer sous plusieurs formes. Il a donné naissance à tout un rituel proprement religieux (Daojiao). Le taoïsme évoluera parallèlement en une doctrine strictement métaphysique (Daojia) comportant à la fois une cosmologie, largement inspirée de textes antérieurs comme le Yi-King.

Confucius la morale comme vertu

« Si tu ne consacres pas une pensée au futur éloigné, tu seras en difficulté lorsqu’il sera proche. »

« Lorsque trois personnes marchent ensemble, il y en a nécessairement une qui a quelque chose à m’apprendre. » Voici deux des aphorismes que l’on trouve dans les Entretiens de Confucius, le premier texte de référence du confucianisme.

On sait peu de chose de la vie de Confucius (551-479). Son nom « Kongzi » qui veut dire « Maître Kong », a été traduit en Occident par les jésuites missionnaires sous la forme latinisée de Confucius.

Confucius était un lettré, administrateur, conseiller du prince et pédagogue qui exerça auprès des autorités des provinces. Mais la fin de sa vie fut plutôt celle d’un chef d’école sans attache, à la recherche d’un prince qui puisse l’accueillir : « Si seulement il se trouvait un souverain pour m’employer, en un an je mettrais les choses en route, et trois ans après, on aurait des résultats. »

Confucius a vécu une époque troublée, où le pouvoir des rois Chou était affaibli et où les princes locaux se disputaient les territoires, les privilèges. L’ordre social était menacé et Confucius rêvait de restaurer un âge d’or, plus stable, harmonieux, fondé sur la tradition et le respect.

À la question : « Quelle voie suivre pour mettre fin aux désordres ? », Confucius répondait par le recours à la tradition : le nécessaire respect du fils envers son père, du sujet envers ses maîtres. En ce sens, sa doctrine était profondément conservatrice. Mais il était aussi un réformateur dans la mesure où il voulait moraliser la vie publique. Il s’opposa d’une part à l’autoritarisme (si les sujets doivent respecter leur prince, en retour, ce dernier doit le respect à ses sujets, le père à ses enfants, le mari à sa femme). Il s’opposa aussi à l’absence de morale dans la gestion des affaires publiques ou privées : « L’honnête homme envisage les choses du point de vue de la justice ; l’homme vulgaire, du point de vue de ses intérêts. » Ou encore : «L’honnête homme est exigeant envers soi, l’homme vulgaire est exigeant envers autrui.» (Marc Aurèle)

L’idéal du Junzi

Le modèle de l’existence prôné par Confucius est le Junzi, ou « homme de bien ». Se comporter en Junzi, c’est être bienveillant, tolérant, juste à l’égard des autres. Sur le plan personnel, le junzi sait aussi prendre la vie du bon côté : il ne se tourmente pas pour des choses inutiles (il sait qu’il y toujours du bien dans le mal), il sait adapter ses ambitions à ses capacités (ni renoncement, ni espoir inutile : c’est meilleur moyen de ne pas se décevoir).

Confucius s’adressait à une élite : celle des gouvernants et des lettrés qui constituait toute l’administration chinoise : des ministres du gouvernement au plus humble administrateur local. L’éthique du Junzi était donc celle du fonctionnaire modèle.



01/11/2015