MYTHOLOGIES

MYTHOLOGIES

3c Taranis, Jupiter Fulgurator, Maître de la foudre et maitre du cycle des existences

  

 

TARANIS, TARANOS, TURNOS, TANARUS

Dieu Ouranien souverain, première fonction

 

 

 Le nom de Taranis dérive, comme celui du dieu germanique Donar/Thor et du dieu hittite Tahrun, de la racine indo-européenne *ten- qui a le sens de "tonner, gronder".

 

 

 La fonction orageuse apparaît clairement dès l’origine donc, ce qui explique pourquoi les Romains l’ont assimilé très naturellement à leur Jupiter, lui-aussi dieu de l’orage et de la foudre.

 

De la main droite, il brandit une barre de métal (sidéral?-comete?) Symbole de la foudre.

Il porte à l'épaule un cercle sur lequel sont accrochés des esses, symbolisant les éclairs.

De la main gauche, il tient une roue symbole:

- Du roulement du tonnerre

- Du soleil ( les Gaulois pensaient que la foudre était une étincelle du soleil)

- Du cycle des existences.

- Des révolutions terrestres 

- De la roue du ciel que Seuls doit actionner autour de l'arbre monde (Axis mundi), l Déesse de l'Aurore Arianhod (roue d'argent) soeur des Dioscures ( le levé et le couché  du soleil.)

 


 on pourrait comparer Taranis à un
Mars Iovis tonnant: un Jupiter Fulgurator

 

Il est particulièrement loué par les guerriers tout comme  Thor qui est le dieu guerrier de la fertilité et des paysans.  Dans le monde indo-européen et même au-delà, tous les dieux de l’orage sont liés à la fécondité, aux récoltes : ils en sont les protecteurs, protection effectuée par les armes. 

Le marteau/maillet est l'outil par excellence qui transforme la matière en objet, le métal en outils ou arme. 

C'est un objet magique de transmutation faisant passer d'un état à l'autre. 

Il donne la vie comme une arme divine et la mort comme une arme humaine. 

Symbole de foudre et de pluie, c'est un objet de fécondité, le ciel qui féconde la terre. Il est le symbole phallique des mariages et assure la fécondité. 

 

 Taranis est un des plus grand dieu du panthéon gaulois, mais à la différence de son homologue Jupiter, il n'est pas le roi des dieux car il n'y a pas de hierarchie dans le panthéon les Gaulois.

 

 

 Taranis semble être l'une des divinités solaires les plus anciennes du monde celte. 

Dieu du ciel, du soleil et de la foudre,  de la pluie et de tout effet météorologiques et climatique, assimilé à Jupiter, il est représenté sous la forme d'un cheval ou d'homme barbu, souvent à cheval , les bras levés, tenant le soleil dans une main et la lune de l'autre.  

Le cheval, animal psycho pompe, dont les sabots claquant le sol rappellent le bruit du tonnerre . 

 

Dieu tonnant saurochtone (tueur de serpent) est un dieu de la fertilité "débloqueur d'eau".

Il combat le dragon (serpent d'eau géant) detendeur d'eau, qui provoque la secheresse été comme hivers.

On retrouvera ce symbole chez le Juppiter à l'anguipede, l'écossais St germain, St Marthe et la tarasque, St Marcel de Paris et surtout St Georges.

Exemple: le regard glacé (secheresse hivernale) du Dragon Méduse face à Persée fils du dieu tonnant, Zeus.

En tuant méduse, il libère les fils se Poséidon et Méduse : le cheval Pégase dont les coup de sabot libèrent l'eau des sources,  et Chrysaor qui fourni la foudre à Zeus.

 

Rite de fertilité, l'eau sort de la source (coup de sabot de Pégase, du cheval de Taranis, du marteau de sucellus) , est frappée par la foudre, provoquant la pluie.

 

 

 Les Gaulois craignant son courroux,  on lui offre notamment de grands mannequins d’osier que l'on brûle (feux de la St Jean).   Il est identifié partout (Grande-Bretagne, Rhénanie, Dalmatie, Provence, Auvergne, Bretagne, Hongrie) sauf en Irlande. Il est présent à Tonnerre (89), Bourg-Saint-Andéol et Tournon (07) sous le nom de Turnos. A Luchon (31), pour la fête du Brandon, on brûlait des animaux dans un mannequin d’osier en son honneur. Les druides utilisent l’écorce carbonisée par la foudre des chênes pour en faire des amulettes protectrices à son effigie.

 

 taran8981po.png

 

 

  

 

Taranis  remplit 2 fonctions qu'on  trouve chez Sucellus et Dagda le dieu druide majeur Irlandais:

On lui attribue l'empire du ciel et la maîtrise de tous le phénomène météorologiques et Il détient la  roue cosmique faisant de lui un Dis Pater le protecteur des morts père du peuple Gaulois et le maitre du cycle des existences .

 

 Synthèse de J.J.HATT:

 

TARANIS-DISPATER ET MARS INDIGENE PRECELTIQUE
Quelles ont été les raison de l'assimilation de Taranis à Dis Pater ?

Cette fusion se double d'une identification entre Taranis Archaique et l'assimilation d'un Mars indigène préceltique et du Sucellus Dispater.

Ce processus est également figuré sur certaines monnaies gauloises. En effet, sur certaines monnaies des Baïocasses, un long poignard "anthropoïde" apparaît sous le ventre du cheval.

Il s'agit là d'un symbole du Mars préceltique. D'autre part, les Gloses de Berne elles mêmes font mention d'une union ou d'une fusion partielle entre Taranis et Mars : (credunt Galli) et praesidem bellorum et caelestium deorum maximum Taranin Jovem.
"Les Gaulois croient que Taranis Jupiter préside aux guerres et qu'il est le plus grand des dieux". L'assimilation de Taranis à Sucellus comme à Mars fait partie d'un processus de métissage du dieu souverain des Celtes avec les divinités qui l'ont précédé, qu'elles soient antérieures aux Celtes, comme le Mars indigène, ou celtique archaïque d'origine hallstattienne, déjà contaminé par la divinité préceltique plurivalente, comme Sucellus.

 

 

 

 

Taranis était honoré dans toute la Gaule bien que son culte paraît plus important dans le Nord et l’Est.

Il était le grand dieu des Carnutes et Orléans comme Chartres possédaient très vraisemblablement des sanctuaires qui lui étaient consacrés.

Il est même probable que la cathédrale de Chartres fut construite sur un tel sanctuaire.

Saint-Denis, près de Lutèce, là où les rois de France sont enterrés, était de même un sanctuaire de Taranis. En Alsace et en Lorraine, son culte était prédominent. Le couple Taranis-Rigani était honoré à Strasbourg (Argentorate) et à Metz. Son culte était également fondamental chez les Lémoviques (Limoges) où il disposait de plusieurs hauts lieux.

 

 

 

taranis4.jpg

 

 

 

 

 

 

  Chose amusante  , la ville de Jeanne d’Arc, Domrémy, était également un sanctuaire consacré à Taranis et le chêne sâcré sous lequel Jeanne entendit les paroles de Dieu était très probablement celui du sanctuaire. D’ailleurs l’importance du chêne en France médiévale semble bien être le maintien d’une tradition druidique liée au culte de Taranis. Saint-Louis ne rendait-il pas ses jugements royaux sous un chêne ? 

Taranis fut mais demeure le protecteur de la Gaule. L’association de Jeanne d’Arc avec ce dieu en serait alors une nouvelle illustration. Jeanne aurait été le bras de Taranis, qui l’aurait chargé de libérer la Gaule du joug ennemi. 

 

 Deux mythes concernant Taranis semblent transparaître. Le premier mythe est celui du combat entre le héros Smertrios opposé au loup de Taranis et qui aboutira à la défaite de ce dernier. Le second mythe est celui, classique dans le monde indo-européen, entre le dieu de l’orage, à savoir Taranis, et un dragon destructeur qui est, en Gaule, Tarascus, la fameuse Tarasque médiévale. La christianisation de la Gaule a transformé ce mythe en celui du fameux combat entre Saint-Georges et le dragon.

 

 

 Le culte de Taranis a disparu de Gaule non lors de l’interdiction, théorique car probablement jamais appliquée, du druidisme sous l’empereur Claude, mais lors de la christianisation qui débuta au IVème siècle avec Saint-Martin mais n’aboutira véritablement que plusieurs siècles après.

L’Eglise dut se résoudre à le christianiser superficiellement en faisant de lui Saint-Georges, le tueur de dragon, de même que Saint-Michel se substitua au dieu Lugus.

Des fêtes maintinrent cependant la vieille mythologie. Ainsi à Metz on fêtait la défaite du Graouilly, dragon sensé personnifier le paganisme vaincu mais en réalité variante locale de l’ennemi de Taranis. 

 

 

La roue-dieu

 

Dans l'iconographie indigène, le symbole essentiel de Jupiter n'est ni la foudre ni l'aigle, mais la roue. Souvent, une figure barbu peut être identifiée comme ce dieu uniquement à cause de la roue qu'il tient dans sa main. Un autel doit seulement représenter une roue pour indiquer clairement quel dieu il honore. De petites amulettes en bronze ont été retrouvées par centaines dans des tombes princières celtiques - une relique de prières pour la protection du dieu des cieux, que ce soit dans cette vie ou dans la suivante.

 

Il y a aussi des représentations de Jupiter avec les symboles des dieux du ciel gaulois et romains: la roue et l'aigle. C'est le cas du haut relief de Séguret, représenté ci-dessous (qui représente aussi un serpent - pas un animal normalement associé au Jupiter classique). Les représentations de la roue Jupiter sont concentrées dans les parties méridionales de la Gaule. Ils peuvent représenter une première étape de l'expression artistique religieuse, avant que les modèles romains aient eu la chance de s'imposer fermement.

 

Nous devons souligner que, grâce à l'importance que les érudits modernes ont attribuée à la Pharsale de Lucan , il est maintenant courant d'appeler Jupiter 'Taranis' chaque fois qu'il porte une roue ou est représenté autrement dans un style Gaulois. Il y a une base solide à l'identification de ce nom avec le Jupiter gaulois, car la racine celtique signifie «tonnerre» (par exemple en gallois et en vieux breton). D'autres noms divins liés à l'étymologie et à la signification incluent le «tonnerre» de Tonans (une épithète du Jupiter classique) ainsi que Þórr (c'est-à-dire Thor, que les anciens peuples germaniques identifièrent avec Jupiter, c'est pourquoi nous avons ' Jeudi ' pour les matrices Iouis, le 'jour de Thor / Jupiter'). Cependant, Lucan semble avoir mal pris la forme du nom gaulois. La pierre d'Orgon (trouvée dans l'ancien territoire des Salluvii ) est la seule attestation directe de ce nom en Gaule. Son texte, écrit en gaulois dans l'alphabet grec, se présente comme suit:

 

VeС / ΔΕΔΕ ΤΑΡΑΝΟΟΥ / ΒΡΑΤΟΥ ΔΕΚΑΝΤΕΜ 
'Vebrumaros a remercié avec reconnaissance une dîme pour Taranus'

 

Le mot est Ταρανοου -équivalent à Taranou en caractères latins-dont la terminaison dative -ou indique une déclinaison u -stème. La forme nominative correcte est donc Taran u s .

 

Maintenant, le nom "Jupiter Taranis" ( recteTaranus) est généralement présenté comme si cette formule n'était pas remarquable. Pas si, cependant. Voici les seules autres inscriptions que je peux trouver concernant Taranus:

  • Heilbronn (Allemagne): DEO TARANVCNO . C'est un autel décoré de quelques tourbillons et de motifs de dollars de sable. Cette inscription montre qu'un Taranucnus («fils de Taranus») était adoré comme un dieu.
  • Skradin / Scardona (Croatie): IOVI TA / RANVCO .  Maintenant, voici une inscription reliant le dieu Taranucnus - ici trouvé comme Taranucus ( -cos étant une variante acceptable du suffixe patronymique -cnos ) -avec Jupiter. Cette preuve provient d'une zone loin de la Gaule, mais Celtes avait certainement atteint Illyrie par le 3 e siècle avant notre ère .
  • Chester / Deva (Angleterre): I (ovi) O (ptimo) M (aximo) TANARO .  Maintenant , c'est irréfutable: Un dédicant en Grande - Bretagne a identifié ici Jupiter meilleur et plus grand à (roulement de tambour) Tanarus. (Ce dernier est considéré comme une forme archaïque de 'Taranus'.)
  • Amiens / Samarobriva (France): TARANVOS . Le contexte - un graffito sur le goulot d'un vase - rend plus vraisemblable que c'était le nom du propriétaire ou du fabricant du navire, plutôt qu'une dédicace religieuse.
  • Thauron (sur le territoire des Lemovices, France): NVM (ini) AVG (usti) / ET I (ovi) O (ptimo) M (aximo) / TARANVEN [...] / D (e) S (uo) P (ro) P (iétate) P (osuit) . Ici aussi, « Taranuen [...] » doit se référer au nom du dédicant; sinon, son nom est manquant.

En somme, Taranus (plutôt que Taranis) était certainement vénéré en Gaule; il était lié à Jupiter, principalement à travers le dérivé Taranuc (n) us ou sous la forme archaïque Tanarus en Grande-Bretagne). Strictement parlant, cependant, l'expression «Jupiter Taranis» n'est pas authentique.

 

 

 



25/01/2015